Les compétitions entrant dans le cadre de la 34ème édition de la lutte traditionnelle du Niger ont pris fin, hier matin à l’arène des jeux traditionnels de Niamey, sur une note particulière de contestation. Le champion en titre de 2013 est Alio Salaou de la région de Zinder qui a vaincu son adversaire, Aboubacar Yacouba de la région de Niamey en phase de demi-finale. En effet, les deux autres demi-finalistes à savoir, Yacouba Adamou de Niamey et Abdoulaye Moussa de Maradi, ont été déclarés tous deux vaincus après avoir épuisé les 45 minutes de combat, tel que fixé par le règlement.
En dépit du fait que cette 34ème édition a été placée sous le thème « Paix et Fraternité », les combats ont fini dans la discorde, les supporters de Yacouba Adamou n’ayant pas apprécié la façon dont leur idole a été recalée de la course au sabre à cette phase cruciale des demi-finales. C’est ainsi que des actes de vandalisme et de protestation ont été enregistrés au sein de l’arène et aux alentours.
Réagissant à cette situation déplorable, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, M. Hassane Kounou, a animé un point de presse, hier dans l’après-midi. Ce point de presse s’est déroulé en présence du président de la fédération de lutte traditionnelle, M. Hassane Abdoulaye, du staff technique du Ministère en charge des sports, des présidents des délégations des huit régions, ainsi que les membres du jury.
Au cours de cette rencontre qui s’est tenue au cabinet du ministre en charge des Sports, Alio Salaou de Zinder a été sacré champion national 2013, aussitôt le sabre a été remis au président de la délégation de la région de Zinder avec la somme de dix (10) millions de francs CFA. Comme, il n’y a pas eu cette année, de 2ème place, les officiels de la lutte ont décidé de partager le 2ème et le 3ème prix aux trois autres demi-finalistes tombés.
Au cours de la conférence de presse, M. Hassane Kounou a saisi l’occasion pour remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’organisation de la 34ème édition du Sabre National de Lutte Traditionnelle. Il a indiqué que cette édition du Sabre National s’est déroulée normalement jusqu’à sa dernière journée qui a été émaillée d’incidents déplorables. Il a souhaité un prompt rétablissement à toux ceux qui dans le cadre de la gestion de ces incidents ont été blessés.
Pour le ministre de la jeunesse, la lutte comme tous les sports, est régie par un règlement. « Ce règlement prévoit dans la phase de demi-finale un temps de combat à la fin duquel, s’il n’y a pas de victoire par chute ou avertissement pour faute grave, les deux lutteurs sont déclarés vaincus. L’application de cette disposition nous a amené à enregistrer une demi-finale sans vainqueur et une autre demi-finale avec vainqueur », a-t-il déclaré.
Selon le ministre Hassane Kounou, cette situation ne permet pas d’organiser une finale. Toutefois, a-t-il ajouté, le code dit que ‘’le champion national est le lutteur qui, à l’issue des différents combats livrés n’est tombé ni par avertissement, ni par terrassement’’. Dans le cas d’espèce, le ministre en charge de la jeunesse a déclaré que le lutteur de Zinder, Alio Salaou, sur l’ensemble des combats livrés est le seul à ne pas être terrassé. « Conformément aux dispositions du code, c’est donc Alio Salaou de Zinder qui est déclaré Champion 2013, détenteur du Sabre National », a-t-il conclu.
En effet le combat opposant, le champion en titre, Alio Salaou et Aboubacar Yacouba de Niamey s’est achevé après 13mn de lutte, où l’athlète de l’écurie de Zinder par arrachement de jambe a terrassé son adversaire. Cette victoire lui donne droit de passer en demi-finale qui, devrait l’opposer avec Yacouba Adamou de Niamey ou Abdoulaye Moussa de Maradi. Ainsi, le combat entre ces derniers s’est soldé par un score nul. En effet, après 8 tentatives de ramassage de jambe par Yacouba Adamou de Niamey, il n’a pas pu terrasser son adversaire de Maradi.
Le règlement de la lutte traditionnelle prévoit 45 mn de combat, après ce temps, s’il n’y a pas de victoire par chute ou avertissement pour faute grave, les deux lutteurs sont déclarés tombés. Cependant au cours des trois dernières minutes du combat, Abdoulaye Moussa a brillé par des actes déconcertants qui frisent le refus du combat en se ruant chaque fois vers les sacs. Mais, c’est de bonne guerre pour lui, car cette attitude n’est pas considérée dans le code de la lutte traditionnelle en phase finale comme une faute grave. Il faut noter que, ce code révisé il y a à peine deux mois, n’a pas été vulgarisé au public et aux lutteurs. Cette situation a engendré au cours de cette journée d’hier des incidents où les supporters ont cassé les chaises, jeté des pierres sur les forces de défense et de sécurité occasionnant plusieurs blessés. La scène de jet de pierres a duré plus de 4 heures d’horloge avant que le renfort les forces de défense et de sécurité puisse disperser la foule des contestateurs. La plupart des observateurs de la scène de lutte traditionnelle assimilent cet incident à une défaillance du code de la lutte traditionnelle du Niger qui doit être revu pour éviter à l’avenir toute surprise désagréable. En effet, nul n’ignore que la lutte traditionnelle, sport roi au Niger, a été conçue comme un cadre de consolidation de la paix et de la fraternité entre les Nigériens. Gageons que cet esprit de fraternité sera préservé et pérennisé dans notre pays !