Des combattants de Boko Haram ont mené une incursion lundi dans le sud-est du Niger mais ont été repoussés au Nigeria voisin par les armées tchadienne et nigérienne, qui leur ont infligé de lourdes pertes, a annoncé mardi l'armée tchadienne.
Les combats ont fait 47 morts "côté ennemi" et zéro "côté ami", a indiqué l'état-major tchadien dans un communiqué.
Les bilans communiqués par les pays combattant Boko Haram (Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger) sont souvent très défavorables aux islamistes, sans qu'il soit généralement possible d'obtenir un état des pertes humaines venant d'autres sources, aucun acteur tiers (ONG, ONU) n'étant présent dans les zones de combat.
Une source humanitaire a toutefois fait état mardi d'un bilan "de 40 à 47 morts côté Boko Haram" à Bosso - une bourgade nigérienne située à proximité de la frontière entre le Niger et le Nigeria - et dans ses environs.
"Les terroristes de Boko Haram ont tenté une incursion à Bosso. (...) Ils ont été stoppés par les forces armées tchado-nigériennes qui les ont poursuivis jusqu'à leur poste de commandement", a annoncé l'état-major tchadien.
Les rebelles, dont plusieurs véhicules et notamment un blindé ont été détruits, ont été "repoussés jusqu'au Nigeria", avait précisé mardi matin une source militaire tchadienne.
Les islamistes ont "fui", selon un élu du sud-est du Niger, "jusqu'à Malam Fatori", une ville nigériane proche de Bosso que les armées nigérienne et tchadienne disent vouloir reprendre à Boko Haram.
L'armée nigériane affirme à l'inverse que Malam Fatori est sous son contrôle.
Des milliers de soldats nigériens et tchadiens, massés depuis près de deux mois dans le sud-est du Niger, mènent depuis le 8 mars une offensive dans le nord-est du Nigeria, frontalier, considéré comme le fief des insurgés.
L'état-major tchadien a également fait état d'une "opération de ratissage" menée dimanche par les armées tchadienne et nigérienne à Talagam, une commune située entre Damasak, la première ville reprise à Boko Haram, et Malam Fatori.
Cette opération a fait, selon l'armée tchadienne, 54 morts parmi les islamistes, et 2 morts et 15 blessés dans les rangs de la coalition.
Une autre source humanitaire avait mentionné lundi à l'AFP le décès de 3 soldats tchadiens dans des combats dimanche.
La radio privée Anfani, basée à Diffa, la grande ville du sud-est du Niger, a fait état lundi "d'intenses bombardements aériens" dans le lit du lac Tchad, où se trouvent notamment Bosso et Malam Fatori.
Si elle a également rapporté la destruction par des éléments de Boko Haram d'une antenne-relais pour téléphones cellulaires samedi à Bosso, ces incursions sont désormais plutôt rares en territoire nigérien.
"La situation est totalement sous contrôle" au Niger, déclarait mi-mars Mohamed Bazoum, un proche du président nigérien Mahamadou Issoufou.
"Il n'y a plus de chance que Boko Haram prenne une ville, même sur le lit du lac Tchad" où les insurgés avaient commis plusieurs attaques courant février, avait poursuivi cet ancien ministre des Affaires étrangères.
"Les risques de survenance d'attentats sont même très réduits du fait de l'élimination de tous les acteurs potentiels", avait-il estimé.