Dans la zone Office du Niger, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures du Mali (Apcam), Bakary Togola, se comportecomme en territoire conquis. Lui-même propriétaire d’espaces irrigables, il en impose à d’autres exploitants. Un Malien de l’extérieurvient de faire les frais de sesfourberies.
Mahamadou Cissé est un exploitant agricole à l’Office du Niger où il possède 100 ha dans la zone de Phédié à Ndébougou. Ce jeune entrepreneur qui a séjourné à l’extérieur, a été encouragé par les autorités à venir investir dans les terres de l’Office en fin 2011. Mais la belle aventure de ce jeune entrepreneur agricole, qui a embrassé le métier de paysan avec enthousiasme, risque de se transformer en cauchemar à cause des attitudes peuamènes de Bakary Togola, président de l’Apcam.
Pour mettre en valeur sa centaine d’hectares, M. Cissé avait sollicité la direction de l’eau de l’ON pour la réalisation des travaux d’irrigations primaires. Il a fini par prendre en charge, surfondspropres, les coûtsliés à cestravaux, après une fin de non-recevoir des autorités de l’ON, qui luiont fait savoir qu’ellesn’enavaient pas le moyens.
Bakary Togola dont le périmètre jouxte celui de M. Cissé, qui avait été aussi sollicité par ce dernier pour supporter ensemble les charges, avait refusé l’offre. Les travaux d’irrigations primaires entièrement pris en charge par M. Cissé se sontchiffrés à plus de 200 millions de F CFA. Les infrastructures d’irrigation sont non seulement servi le champ de M. Cissé mais aussi ceux d’autres exploitants agricoles dont Bakary Togola.
Malgré son refus de participer aux frais des travaux, Bakary Togola ressent le besoin de mettre en valeurses 139 ha de riz. Deux ans après, il se tourne vers l’ON pour réaliser ses propres travaux d’irrigation primaire. Il parvient à avoir l’accord de l’ON et les travaux sont entièrement exécutés par l’entreprise EGK, sur des fonds de l’Apcam octroyés par la Banque mondiale en faveur des paysans maliens, utilisés à des fins personnelles.
Dans l’exécution de ses travaux, Bakary Togola a détruit les installations de son voisin M. Cissé qu’il n’avait pas informé à l’avance. Le canal primaire de celui-ci a été obstrué et l’eau drainée dans le champ de M. Togola sans aucune précaution. Les constats d’huissier en font foi. Conséquence, le champ de riz en gestation de M. Cissé a été totalement asséché ainsi que les champs d’autrespersonnes, dont l’année agricole a été perdue.
Bakary Togola qui avait commencé à user de son influence pour faire taire l’affaire a fini par se confondre en excuses. Contacté par nossoins, il a justifié son acte en expliquant que parcequ’il était privé du passage d’eauqu’il a étécontraint de construire son propre canal d’irrigation primaire. Il ditêtre en dehors de ceproblème, qui, selonlui, oppose M. Cissé et l’ON.
La victime est très remontée. La direction de l’ON a reconnu le tort de Bakary Togola et le sien, mais sans jamais prendre ses responsabilités ou proposer un dédommagement quelconque. M. Cissé a saisi la justice pour réparation de dommages subis.
Ce cas est un mauvais exemple pour les investisseurs et autres Maliens de l’extérieur qui souhaitent se lancer dans la relance économique de notre pays par l’agriculture.
Bakary Togola, normalement défenseur des intérêts des paysans en sa qualité de président de l’Apcam, se transforme en ennemi irréductible.