En athlétisme, l’actualité sportive européenne en cette nouvelle année est marquée par le semi-marathon (21km) de Marseille en France. Ainsi, le 15 mars 2015, trois athlètes nigériens, dont une dame, avaient participé à cette rencontre sportive annuelle organisée par l’Association Raoul Kanazi de Marseille.
Comme à l’accoutumée, les Nigériens se sont fait remarquer en remportant des trophées à cette compétition qui a regroupé des milliers de coureurs de fond. Parmi ces Nigériens, figure l’infatigable Mlle Balkissa Abdoulaye, qui continue à faire ses preuves lors des championnats nationaux et internationaux.
Après plusieurs succès sur 800, 1500, et 5000 mètres aux différents championnats africains, notre compatriote ne fait plus les courses de piste. Elle s’intéresse, depuis l’âge de 18 ans, au semi marathon. Tout dernièrement, elle a remporté pour la deuxième année consécutive, la compétition de Marseille en 1 heure 23 minutes 38 secondes, améliorant sa performance de l’année passée. Cette performance n’a rien de hasardeux quand on sait que cette jeune fille est depuis quelques années sur une trajectoire ascendante. Elle a réalisé son premier marathon en 1 heure 45 minutes, le 2ème en 1 heure 35 minutes, le 3ème en 1 heure 30 minutes, le 4ème en 1 heure 25 minutes ; et en mars dernier, elle vient de réaliser ce parcours en 1 heure 23 minutes.
Née le 11 janvier 1993, Balkissa Abdoulaye s’est forgé un palmarès hors pair en Athlétisme, avec plusieurs médailles et trophées nationaux et mondiaux conquis en huit années de compétitions. Elle a commencé à pratiquer cette discipline en 2008.
Actuellement, Balkissa est en service à la NITRA où elle a été recrutée par le directeur général à cause de ses exploits lors du semi marathon de 2014, et en guise de récompense pour l’honneur fait à notre pays.
‘’J’ai participé à plusieurs compétitions officielles tant sur le plan national qu’international ; mes frères aînés du quartier étaient tous des sportifs ; je les accompagnais souvent au stade pour les entrainements. Je m’entraine pratiquement tous les jours. Ces médailles et trophées sont le résultat du travail et de la volonté’’, explique-t-elle.
Balkissa a évoqué avec nous sa passion pour le sport, ses difficultés, le manque d’encadrement, le manque de soutien financier. ‘’J’aimerai gravir les échelons et devenir international, avoir une bourse pour aller me perfectionner dans un centre d’athlétisme en Afrique ou en Europe’’, nous a-t-elle confié. Malheureusement déplore-t-elle, elle n’a pas eu les moyens financiers nécessaires pour mieux embrasser cette carrière.
‘’A chaque compétition, j’ai des difficultés pour avoir le billet ou le visa pour mes déplacements. Il faut que l’Etat, au plus haut niveau, nous aide ; la confiance doit être de mise, les autorités doivent nous aider, aider les sportifs’’, a-t-elle martelé.
Balkissa Abdoulaye souhaite également que la fédération s’investisse davantage dans la formation des sportifs, surtout les femmes. ‘’Elles sont rares les femmes à faire du sport. Les mentalités doivent commencer à changer. J’encourage celles qui sont en activité à user de leurs expériences et leurs connaissances afin d’apporter un changement positif dans le sport’’, dit-elle.
Rappelons que notre jeune athlète n’est pas à son premier plaidoyer en faveur de la promotion du sport au Niger. En effet, s’exprimant à l’issue de sa victoire lors de 4èmes foulées de l’EFOFAN en février 2014, elle avait saisi l’opportunité pour lancer un plaidoyer pour le suivi régulier des athlètes afin de leur permettre de défendre valablement les couleurs nationales dans les compétitions du Continent, voire au niveau international.
Par ailleurs, parallèlement à ses activités sportives et son travail à la NITRA, cette athlète, membre du Club AS Volcans, suit des cours à l’Institut Africain de Technologie (IAT). Bon vent à notre championne Balkissa !