Le ministère algérien de la Défense a annoncé dimanche 5 avril avoir arrêté près de 500 migrants clandestins, samedi, dans les régions de Tamanrasset et de In Guezzam, près de la frontière avec le Niger. Une opération liée au rapatriement des migrants nigériens qu’Alger et Niamey organisent depuis le mois de décembre.
L’armée algérienne affirme avoir arrêté 496 personnes : des migrants, venus de différents pays africains et entrés illégalement sur le territoire algérien. Selon plusieurs témoignages, les forces de sécurité ont entouré plusieurs quartiers de Tamanrasset, provoquant des scènes de panique. Les personnes arrêtées ont été systématiquement contrôlées. Celles qui n’étaient pas de nationalité nigérienne ont été relâchées.
Alors qu’Alger a annoncé relancer l’opération de rapatriement des migrants nigériens qui a débuté en décembre, le même type d’opération a eu lieu au nord du pays, à Oran, il y a une semaine. En trois mois, environ 2 500 personnes ont été acheminées jusqu’à Agadez, en accord avec Niamey. Les autorités insistent : ces rapatriements sont « volontaires ». Mais selon les témoignages, un nombre important de migrants sont rapatriés après avoir été arrêtés par la police lors d’opérations comme celle de samedi. L’objectif affiché est d’acheminer 3 000 Nigériens jusqu’à Agadez. Mais déjà, certains migrants expulsés sont de retour en Algérie.
Inquiétudes des ONG
En mai dernier, un afflux important de migrants subsahariens, et particulièrement nigériens, avait provoqué de vives réactions en Algérie. La presse avait alors multiplié les articles alarmistes, voire racistes, jugés alors « scandaleux et discriminatoires » par le représentant officiel de l’Onusida à Alger. Fin 2014, l’annonce de l’expulsion de 3 000 migrants nigériens, dont de nombreux enfants, avait entraîné une vive polémique entre le Niger et l’Algérie. Plusieurs organisations des droits de l’homme avaient alors alerté sur la situation de ces migrants subsahariens en Algérie, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’hommedénonçant en décembre « des atteintes aux droits de l’homme les plus fondamentaux », mais aussi « l’externalisation de la politique de migration de l’Union européenne dans les pays tiers comme l’Algérie ».