La 11ème réunion sur la surveillance intégrée et la réponse aux épidémies de méningite, fièvre jaune, rougeole et choléra en Afrique s'est ouverte mardi soir à Abidjan avec la participation de 17 pays africains.
Les objectifs de cette réunion sont de passer en revue la mise en œuvre des activités de lutte contre ces maladies pendant la saison épidémique précédente et d'aider les pays à la préparation de la réponse aux épidémies pour la saison prochaine. Cette réunion sera également mise à profit pour faire le bilan de l'introduction du vaccin conjugué contre la méningite (MenAfriVac) de 2010 à 2012.
A l'ouverture des travaux, la ministre ivoirienne de la Santé et de la lutte contre le Sida, Dr Raymonde Goudou Coffi représentée par son homologue de l'Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable, Dr Rémi Alla Kouadio, a expliqué que "cette rencontre permettra de faire l'état des lieux de la préparation des pays à faire face aux situations d'urgence créées par la survenue d'épidémies récurrentes de méningites, de fièvre jaune, de rougeole et de choléra".
Pendant 72 heures (de mardi à jeudi), 17 pays d'Afrique (Bénin,Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, République Démocratique du Congo, Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria,Sénégal, Togo, Tchad et Sud Soudan) tenteront à cette réunion conjointement organisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le CDC Atlanta, d'unir leur force et stratégie dans le cadre de la lutte contre ces maladies à potentiel épidémique.
Les maladies à potentiel épidémique telles que la méningite, la fièvre jaune, la rougeole et le choléra surviennent de façon sporadique dans le monde sous forme de petites flambées, mais c'est principalement en Afrique sub-saharienne que l'activité se concentre.
Depuis 1998, l'OMS et ses centres collaborateurs ont renforcé les activités de Surveillance Intégrée de la Maladie et de Réponse (SIMR) en Afrique, à travers des procédures opérationnelles standard, une série de directives élaborées pour les travailleurs de la santé notamment au niveau périphérique et des districts.
En marge de cette cérémonie d'ouverture, le représentant résident de l'OMS à Abidjan, Dr Allarangar Yokouidé a annoncé une campagne de vaccination en 2014, contre la méningite en faveur des populations du Centre et du Nord de la Côte d'Ivoire.
Dr Yokuidé, a en effet confié lors d'une onférence de presse, que "toute la partie Nord et la partie Centre de la Côte d'Ivoire va recevoir ce vaccin en 2014", parlant du vaccin MenAfricVac qui est désormais conjugué contre le méningocoque A, "qui est à l'origine de la plupart des épidémies de méningite".
Selon lui, l'introduction de ce nouveau vaccin dans certains pays africains notamment le Burkina Faso, le Nigéria, le Cameroun, le Tchad, le Bénin, le Ghana, a enregistré un réel "succès".
Il a permis de vacciner "plus de 103 millions de personnes âgées d'un à 29 ans", a-t-il ajouté en soulignant que "les enseignements tirés de l'introduction de ce nouveau vaccin dans ces pays, seront présentés" au cours des travaux d'Abidjan et "des recommandations guideront les nouveaux pays qui introduiront ce nouveau vaccin".
Cette réunion sera également le lieu de réexaminer les "stratégies de surveillance et de lutte contre la méningite en Afrique", a encore dit le patron de l'OMS en Côte d'Ivoire.
Entre 2006 et 2012, la méningite a tué 30.000 personnes sur plus de 300.000 cas notifiés dans les pays de la ceinture méningitique allant de l'Ethiopie (à l'Est du continent) au Sénégal (à l'Ouest du continent).
De janvier à mai 2013, les mêmes pays ont déclaré plus de 11.000 cas avec 1.048 décès. Il s'agit-là, du nombre de cas annuel le plus bas jamais enregistré dans ces pays.
"C'est ce vaccin (contre le méningocoque A) qui a permis de réduire drastiquement cette situation" a-t-il soutenu.