Le docteur Amadou Bounty Diallo, professeur universitaire, journaliste et acteur de la société civile ayant particulièrement milité contre le Tazartché, a été convoqué dernièrement par la police judicaire. Cette convocation fait suite à une double plainte « pour diffamation » déposée contre sa personne par le ministre d’Etat en charge des mines et du développement industriel Omar Hamidou Tchiana plus connu sous le nom de Ladan Tchiana.
Dans la première plainte et selon les explications données par l’intéressé, Ladan Tchiana le poursuit pour avoir affirmé que c’est lui qui avait transmis la liste des ministrables du MODEN Lumana de Hama Amadou. L’affaire remonte au lendemain de la formation du gouvernement Birgi II. Alors que le Moden Lumana menaçait de se retirer de l’alliance au pouvoir, une décision confirmée par la suite avec le retrait du parti de la majorité gouvernementale, Ladan Tchiana s’est désolidarisé de la décision de son parti en se maintenant à son poste au sein du gouvernement. Par la suite il a pris la direction des personnalités ayant décidé de fausser compagnie avec Hama Amadou et en se rapprochant du camp du Président de la République même si Ladan Tchiana et compagnie ont décidés de rester jusque-là au sein du Moden Lumana provoquant une course aux soutiens des militants avec le clan resté fidèle au président et que mène l’ancien ministre Soumana Sanda et le maire de Niamey Omar Dogari.
Dans la seconde plainte, Amadou Bounty Diallo est poursuivi pour « avoir rapporté » que le ministre Tchiana a essayé de soudoyer les militants de Lumana du département de Say pour bénéficier de leur soutien, tentative qui s’est par la suite soldée par un échec. Cette deuxième plainte rejoint l’autre puisque lié à la même affaire : la crise que connaît le Moden Lumana. Le parti de l’actuel président de l’Assemblée Nationale est en effet traversé par de germes de divisions avec la décision de certains membres du bureau politique, notamment le vice-président Salah Habi et le secrétaire général Omar Ladan Tchiana de passer outre les consignes de leur parti pour se rallié au camp du Président de la République.
Le professeur Amadou Bounty Diallo a été entendu par les éléments de la Police judicaire et a quitté le commissariat après le traditionnel interrogatoire d’usage. Selon lui, cette convocation n’est que la manifestation d’une cabale orchestrée contre sa personne pour « sa supposée proximité avec Hama Amadou », une proximité que l’intéressé ne dément point et souligne assumer. D’après ses explications, cette machination se poursuivra puisqu’elle vise au final Hama Amadou. L’intéressé n’a pas daigné dévoiler les auteurs de « cette machination » mais ses explications qu’on retrouve même sur sa page Facebook ne laisse aucun doute quand à l’identité des supposés commanditaires qu’ils indexent.
Pour le moment, la procédure judiciaire suit son cours normal et le professeur Bounty Diallo a indiqué que le sieur Ladan Tchiana le poursuit non pas en tant que citoyen mais plutôt en sa qualité de ministre d’Etat. L’instruction judiciaire permettra surement de connaître les tenants et aboutissants de cette affaire.
Il faut noter que le professeur Amadou Bounty Diallo qui s’est fait connaître au sein de l’opinion publique nigérienne par sa farouche opposition au Tazartché et le rôle qu’il a joué au sein de la CFDR était jusqu’en 2012 conseiller du Président Issoufou Mahamadou. Il a quitté son poste après avoir été poursuivi par la justice pour avoir tenu des propos à caractère ethno-régionaliste lors d’un débat public au plus fort de la crise malienne. Des propos que l’intéressé dément avoir tenu mettant en avant son « panafricanisme ». Depuis cette affaire, il s’est éloigné progressivement de ses anciens amis de la CFDR et du camp présidentiel tout en se rapprochant de Hama Amadou.