Dans le cadre de son calendrier de visites entamé lundi dernier, la ministre déléguée au Développement Industriel, Dr Kafa Rékiatou Christelle Jackou, a effectué mardi et mercredi derniers, une série de visites dans les unités industrielles de la communauté Urbaine de Niamey. A cette occasion, la ministre était accompagnée des cadres de direction dudit ministère. L’objectif de ces visites est de constater la situation générale des unités industrielles de notre pays. Mardi dernier, la délégation ministérielle s’est rendue à la laiterie LABAN, à la fabrique de savon et détergent UNILEVER, à la BRANIGER, à l’usine de confection de pagnes ENITEX et à la STA qui est une unité de transformation des produits agro-alimentaires. Quant aux visites effectuées hier mercredi, elles ont conduit la ministre et sa délégation au niveau des fabriques de matelas, à savoir Latex Foam et Pro-Mousse. Ensuite, la délégation s’est rendue à l’usine de fabrique de tuyauterie pour l’usage des télécoms et le transport hydraulique. L’entreprise de production de savons et de produits d’entretien, UNIS, a également reçu la visite de la délégation ministérielle. C’est au niveau la Société de production laitière de Solani, qu’ont pris fin les visites de la journée d’hier. Lors de ces visites, certains directeurs généraux des entreprises visitées ont affirmé qu’en 10 ans ou même 15 ans d’activités dans les industries nigériennes, ils n’ont jamais assisté à une visite aussi exhaustive de la part d’un ministre en charge des industries. ‘’Je suis agréablement surpris de votre programme qui est d’ailleurs très chargé. Certes, il y a beaucoup d’obstacles, mais, avec la volonté, on peut les surmonter’’, a indiqué un des directeurs.
Sous la conduite des premiers responsables de chacune de ces entités industrielles, des visites guidées ont été menées au niveau des chaînes et des cellules de production. Ce qui a permis à la délégation ministérielle de s’enquérir du mode de traitement des produits mis en vente par ces industries. De la chaîne d’approvisionnement au produit fini en passant par le traitement des matières premières et le conditionnement, rien n’a été laissé au hasard pour permettre à la délégation ministérielle de prendre connaissance des procédures de fabrication, d’appréhender de façon concrète les contraintes auxquelles font face ces unités industrielles. A chacune de ces étapes, Dr Kafa Rékiatou Christelle Jackou a exprimé sa satisfaction car, a-t-elle souligné, elle a rencontré des personnes responsables et motivées. Elle a aussi donné ses appréciations quant à la sécurité qui règne autour des chaînes de production, ainsi que sur les choix qui sont faits afin que le consommateur puisse disposer d’un produit de qualité. ‘’Le Président de la République a tenu à faire du Développement Industriel un ministère à part entière, pour que la 7ème République se donne les moyens de travailler afin de conserver les emplois actuels, et au-delà, les augmenter. Ainsi, je donnerais l’exemple en consommant les produits que vous fournissez’’, a rassuré la ministre déléguée au Développement Industriel.Chacune de ces industries a souligné l’importance qu’elle accorde à la mise à disposition de produits de bonne qualité pour préserver la santé de consommateurs. Par ailleurs, certaines de ces industries ont acquis une confiance internationale avec par exemple l’obtention de la certification ISO 9001. D’autres subissent jusqu’à 30 tests annuels dans les laboratoires occidentaux d’analyses de qualité, tandis qu’il y en a qui exportent leurs produits dans la sous-région. En ce qui concerne les contraintes et les doléances, les entreprises visitées ont exposé à la délégation ministérielle leurs difficultés qui se résument à la concurrence déloyale due à la saturation du marché par des produits étrangers de moindre qualité, et de surcroît moins cher. A cela s’ajoute le prix de la matière première qui s’achète au Niger au double du prix normal, du fait de l’enclavement du pays, sans compter les délestages qui poussent à une plus forte consommation du fuel, ou encore le haut taux de taxation. Certaines entreprises ont relevé le poids fiscal et les rentrées frauduleuses de marchandises sur le territoire. En conséquence, une des entreprises visitées a confié avoir même réduit ses effectifs, passant de 103 employés en 2007 à 66 employés en 2013, et prévoit de ramener ces effectifs à 48 employés en 2016. Certaines sociétés se disent obligées d’augmenter les prix de leurs produits pour maintenir la viabilité de leurs entreprises. Et des directeurs généraux avouent se maintenir sans faire de bénéfices et qu’à long terme, ils ne pourront plus suivre la cadence, si des mesures ne sont pas adoptées par l’Etat. La ministre Déléguée au Développement Industriel, Dr Kafa Rékiatou Christelle Jackou, a dit qu’elle a pris acte de la situation qui prévaut dans les structures visitées, et a promis de faire le point de la situation générale des industries au Niger, quant elle aura pris le pouls de l’ensemble des unités industrielles de notre pays.