Le gouvernement nigérien a commandé un audit portant sur l’exploitation de l’uranium par Areva. Le contrat entre cet Etat et le géant français du nucléaire civil court jusqu’à la fin de l’année. Depuis déjà quelques mois, l’Exécutif nigérien exprime régulièrement son mécontentement quant aux clauses de son partenariat avec Areva. Il est allé même jusqu’à le traiter de « déséquilibré ». Aussi, le gouvernement ne manquera certainement pas l’occasion qui se présente à lui.L’entreprise française, dont l’actuel contrat arrive à terme en fin 2013, doit renouveler son engagement avec ce pays. Chose que Niamey suspend, entre autres, aux conclusions d’un audit sur l’exploitation de l’uranium par Areva. Cette mission de contrôle a été annoncée par le ministre nigérien des Mines, Omar Hamidou Tchiana. Haussant le ton, le gouvernement local espère certainement tirer profit de cette période charnière ; à savoir une revalorisation des recettes fiscales découlant de cette activité minière et plus de projets d’infrastructures à la charge d’Areva. A ce propos, l’Exécutif pourrait, selon certaines sources, demander à son partenaire français de construire, entre autres, le tronçon Tahoua – Arlit. A noter que les rentes issues de l’exploitation de l’uranium ne contribuent qu’à hauteur de 5% du budget nigérien. Ainsi, cet Etat souhaite porter cette part à, au moins 20 %. Hamidou Tchiana a prévenu Areva au sujet de l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, qu’en cas de nouveau retard, le Niger exigera une indemnisation financière. Pour rappel, Areva a raflé, en 2009, le droit d’exploiter ce gisement recelant plus de 200 000 tonnes de réserves en uranium. Initialement prévu pour l’année dernière, le lancement de cette exploitation a connu des reports successifs. Une situation qui a fini par impatienter les autorités nigériennes. Décidément, l’histoire des liens solides entre Niamey et Areva connaît des situations inquiétantes.