Sous Baré et pendant le Monstre Tazartrché de Tandja, s’il y a un parti politique nigérien qui a été purgé, du moins médiatiquement, de ses militants et sympathisants, c’est bien le PNDS-Tarayya.
Pendant, ces périodes, il est servit quotidiennement à l’opinion des individus qui font des déclarations pour quitter le PNDS au profit d’abord du COSIMBA, puis du RDPJama’a ensuite du MNSD-Nassara. Pourtant, cela n’a pas empêché au parti de Mahamadou Issoufou de porter son canduidat à la présidence de la république et cela juste après le triste épisode du Tazartché. A-t-on vraiment besoin d’être un surdoué pour comprendre qu’en réalité ces défections ne sont ni plus ni moins que des pièces théâtrales dont le scénario est le même qu’elles soient jouées à l’est, à l’ouest, au nord ou au sud du Niger. Cela, le PNDS-Tarayya ne peut l’ignoré. Alors, pourquoi ce parti s’empêtre dans une pratique dont il connaît déjà les limites ? Certainement, il y a anguille sous roche ! On peut tout de suite voir dans les intentions cachées du parti socialiste, comme le soutiennent d’ailleurs, la volonté de faire diversion.
Se réveillant comme d’un cauchemar, le parti au pouvoir constate de luimême son échec cuisant de la gestion du pays. Et puisqu’il apparemment trop tard pour rectifier le tir, il opte en faveur du tout pour le tout c’est-à-dire, créer suffisamment de problèmes pour que les gens aient même du mal à savoir par où commencer le bilan de la renaissance. La meilleure formule pour arriver à cette fin est une crise politique, souhaitée, cherchée, provoquée et peut-être gérée. Cette explication est très facile. Voyons celles qui le sont moins. Très tôt, dès la fin de sa première année de gouvernance, le PNDS-Tarayya s’est engagé dans une campagne électorale pour 2016. Cela lui a permis de comprendre très tôt qu’un second mandat est extrêmement difficile voire impossible si les choses devaient se jouer à la régulière. Il fallait donc créer les conditions pour « mouvementer »la scène politique et lorsqu’elle sera suffisamment pourrie engagée les grosses manoeuvres pour anéantir tous les obstacles au second mandat.
C’est un peu comme cette insécurité qui a été une bonne occasion au régime de se barricader absolument au point où les déplacements du président Issoufou sont sécurisée à l’aide de char de combat comme quelqu’un qui part en guerre on ne sait contre qui. Et qu’est-ce que la médiatisation des défections vient-elle chercher ici ? En vérité, les spécialistes des défections ne croient pas eux-mêmes aux déclarations qu’ils rédigent pour ceux qui font défection. D’abord, ils savent c’est à cause de l’argent ou tout autre moyens de pression qu’ils obtiennent la lecture hésitante de leurs déclarations laconiques. Donc, ce n’est pas tant l’adhésion des « liseurs » qu’ils cherchent mais autre chose. En pareille circonstance, le plus important est de mobiliser le maximum de gens, peu importe qu’ils soient ou non du parti de ceux qui font défection, l’essentiel étant de convaincre le président de la république que le pays entier le soutien. Ça c’est la première étape. La deuxième consiste à amener le chef de l’Etat, à s’imaginer que rien ni personne ne lui résistera puisqu’il est soutenu par le peuple dans son ensemble, ses adversaires politiques mis à part bien sûr.
La troisième étape est de mettre le président de la république devant le fait accompli en lui disant le jour des élections : « voyez-vous, monsieur le président, ceux qui nous soutiennent nous ont trahi mais on ne peut plus reculer. Si nous perdons le pouvoir c’est la prison garantie pour nous tous alors il faut employer les gros moyens pour se tirer d’affaire. » En termes clairs, il faut recourir à un hold-up électoral. C’est exactement ce qui s’est passé avec le président Baré et Tandja Mamadou. Le premier a été obligé de s’octroyer 52% des suffrages dès le premier tour tandis que le second a arrangé plus de 60% de « Oui » à son fameux référendum. Un chiffre qui dans les faits ne dépasserait guère plus de 5% à en croire l’opposant de l’époque Issoufou Mahamadou aujourd’hui au pouvoir. Il n’y a aucun doute, si les choses gardent la même tendance, c’est une situation similaire qui nous attend en 2016.
Les conséquences.
A court terme, c’est le climat politique qui se détériore avant de déboucher sur une crise. Le premier élément est déjà arrivé, le second est sur la route. En témoigne le départ du MODEN FA de Hama Amadou de la majorité au pouvoir et la création du nouveau front dénommée Convergence pour la république (CPR). Un front jusque-là non officielle mais dont l’objectif principal est d’empêcher au président Issoufou de disloquer les partis politiques l’un après l’autre comme cela a déjà débuté. Qu’il regroupe les partis politiques de l’ARN dont le MNSD-Nassara et le CDSRahama ainsi que le MODEN FA et le PJDHakika, laisse penser que c’est un adversaire de taille que le régime va trouver sur son chemin. La lutte ne sera pas facile. Nos sources, nous apprennent d’ailleurs que la CPR va se faire connaître du grand public avant la session de l’Assemblée nationale en Octobre prochain et ce sera le déclic pour la lutte en vue d’une survie politique. De conséquences à court terme, il y a également la crédibilité du Niger et ses dirigeants qui en pâtie.
Des informations qui nous sommes parvenues font état du froid qui existe déjà entre le président Issoufou et son homologue François Hollande. Le second aurait refusé de recevoir le premier en France lors du dernier déplacement du président nigérien et à Bamako à l’occasion du lancement du mandat de IBK, nouvellement élu. Les bailleurs de fonds et les investisseurs sont déjà très réticents quand on leur parle du Niger. Ils ne souhaite placé leur argent dans ce pays où tout peut arriver d’un moment à l’autre. Les ressources financières se font de plus en plus rares et des rumeurs persistantes soutiennent même que les salaires des fonctionnaires sont payés sur prêts d’un pays africain ami. A moyen terme, c’est toute l’économie, la stabilité et la jeune démocratie du Niger qui sont menacées. Et sans ces trois choses on ne peut parler de progrès à fortiori de développement.
Et c’est là qu’on retrouve, les conséquences à long terme. Dès lors, on peut se demander l’utilité de tout ce cinéma de défection qui ne nous conduit que droit dans le mur. Si l’homme n’était pas ce qu’il est, le PNDS-Tarayya ne serait jamais tombé dans le piège des pratiques qu’il a dénoncé avec force et dont il a vu les résultats néfastes qui en ont découlé. Pauvres humains que le Noble Coran a nommé « al insane », celui qui oubli.