Du 5 au 8 septembre 2013 s'est tenu, au Badis Club et au Boxing Club de Niamey, sous la houlette de la Fédération Nigérienne de Taekwondo, un stage international impliquant notamment Maître Karim Oulachkar, ceinture noire 5ème dan et Maître Aziz Ismaïli. Au menu: combats, poomsae, techniques de base et démonstrations. Couronnant le tout, le public eut droit, gracieusement, à une grande nuit de taekwondo nigéro-marocaine, tenue le dimanche 8 septembre au Palais du 29 Juillet.
Ce fut un beau spectacle professionnel et ludique. De la haute technicité alliée au sens de l'humour et de la mise en scène. Le professionnalisme des organisateurs et des sportifs fut admirable, dans l'ensemble, et le cérémonial d'ouverture et de clôture efficace.
Le Maroc peut être fier que le sport soit devenu, lors de cette soirée, le porte-flambeau d'un pays et une leçon magistrale de diplomatie. Ce fut une démonstration sportive, mais aussi la mise en évidence de l'impact de la culture et du sport pour le rayonnement d'un pays à l'extérieur et pour sa cohésion interne en tant que nation.
Il faut dire que les Nigériens présents n'ont pas démérité. Les athlètes, maîtres et élèves, quels objets de fierté nationale! Aussi bien ceux sur le tatami que ceux dans la salle. Les jeunes, surtout.
Leur enthousiasme vocal se distingua de manière heureuse de la retenue des anciens (qui se sont bien amusés quand même, qui ont applaudi fort et même ovationné. Si, si !). Mais cette jeunesse, quelle énergie, quel patriotisme ! Rien à dire, le sentiment national exige que l'on fasse corps de temps en temps. La célèbre convivialité que le sport procure s'est vue en pleine action. Nous étions une communauté nigérienne, ouverte, accueillante, travaillant avec des collaborateurs d'un pays ami, le Maroc.
A vrai dire, peu d'entre nous ont chanté la Nigérienne à l'ouverture de la cérémonie. Combien la connaissent, hormis les scolaires ? Mais, tout de même, quels applaudissements l'ont saluée, de la part des jeunes, après un beau respect pour l'hymne national du Maroc. Il faut croire, contrairement à ce qui se dit, que les jeunes s'identifient avec le pays. Qu'ils aiment le Niger.
Quant aux athlètes, quels talents! On se demande quels fruits leurs dons produiraient avec un soutien à la hauteur.
Un signe infaillible de la réussite d'une manifestation est qu'elle nous donne envie d'en parler. Qu'elle nous laisse rêveurs. Rêves, d'un spectateur qui sent sa propre créativité se réveiller.
Aussi me suis-je surprise à rêver d'un spectacle, théâtral cette fois, qui nous donnerait, à nous tous, à réfléchir sur ce que c'est d'être Nigérien. Des Nigériens debout: ce serait le titre de ce spectacle rêvé, qui serait plein d'humour et de vérité, faisant appel à des Nigériens de tous bords, et de tous pays.
Vous l'avez vu: le dimanche 8 septembre 2013, on a fait le plein d'énergie sous les signes du Taekwondo et de l'amitié nigéro-marocaine. Et ce n'est pas tous les jours... On était en pleine utopie là, mais pour revenir sur terre, tout n'était pas parfait non plus.
Pour commencer, il y a eu du retard. Après, on a chanté l'hymne marocain en premier lieu: couac protocolaire. Et pas de filles parmi les sportifs sur le tatami. Ni chez les maîtres visiteurs, ni chez les maîtres maison, ni même chez les pratiquants. Or, il y a des jeunes filles en nombre qui pratiquent le Taekwondo, au Niger comme au Maroc. Puis, la salle aurait pu être plus remplie vu le nombre de pratiquants de Taekwondo au Niger. Défaut de communication ou d'entente? Mais ce sont là des problèmes remédiables.
Reste l'essentiel: le professionnalisme, le sens du spectacle et le sens de l'humour, la générosité et le talent des maîtres marocains et l'hospitalité et des maîtres locaux. Sans oublier la beauté émouvante de tous les athlètes. Leur force. Leur promesse. Et la rayonnante énergie des jeunes Nigériens présents dans la salle. Au total, un grand bonheur!