Le retour d’ascenseur, vous connaissez ? C’est un devoir de reconnaissance et de gratitude. Pourquoi cette question, vous demanderez vous ? Eh bien, c’est parce que ça ergote beaucoup ces derniers temps autour de l’extraordinaire come-back de ces compatriotes, veinards parmi les veinards qui, après avoir fait les bons vieux jours de la transition de Salou Djibo, ont fait tazartché sous Issoufou Mahamadou. Vous ne voyez pas encore de quoi il s’agit ?
Voilà, c’est que certains observateurs avisés de la scène politique nigérienne se demandent bien si les anciens membres du gouvernement du Général Salou Djibo et quelques fortes têtes de la nébuleuse société civile nigérienne ne seraient pas en train de bénéficier d’une sorte de retour d’ascenseur. Les dames : Tchimaden au Centif, Fadjimata au Canada, Gourouza comme conseillère aux mines et aujourd’hui Takoubakoye qui vient d’être fraîchement nommée à la tête du Secrétariat permanent du PDES, histoire de rogner quelque peu sur les pâturages du ministre d’Etat Amadou Boubacar Cissé ; les sieurs Ousmane Cissé, conseiller du Président sur les questions intérieures, Marou Amadou au ministère de la Justice, Moumouni au secrétariat général de la présidence, Bagna au CESOC, etc., et peut-être bientôt Sidibé et les autres.. Avec le recul, passez le gouvernement de Salou Djibo au peigne fin, vous serez frappés de stupeur. Un véritable déferlement de nominations dans les rangs de ces « légionnaires » qui surprend quelque peu lorsque l’on sait que, sur les quatre transitions qu’a connues le Niger depuis la Conférence nationale souveraine, un tel phénomène n’a jamais été observé. Pas même lors de la transition politique de Cheffou Amadou qui doit beaucoup à cette frange de la société.. S’agit-il, oui ou non, d’un retour d’ascenseur ? S’il est difficile de trancher la question, il est toutefois aisé de constater que le fait a décrédibilisé la société civile nigérienne qui est assurément un tremplin politique pour ceux qui ont fait croire, un moment, qu’ils n’ont pas de parti pris. Mais aussi une plate-forme d’action non négligeable pour l’homme politique. Et le danger est sans doute grand pour tous les acteurs de ce champ sociopolitique, après ce qui peut être considéré comme le printemps de la société civile, de vivre sous peu un automne sans précédent, voire un hiver sans fin. L’antienne d’une société civile à équidistance des forces politiques en présence ne risque plus de convaincre désormais que de naïfs rêveurs à l’idéalisme maladif. Soyons quand même sérieux. Il n’y a aucune fierté, encore moins de dignité, à se draper dans une apparence de société civile tout en se livrant à un combat politique sournois.