Les agents du ministère de la Fonction Publique, inquiétés pour fraude dans le cadre du concours de recrutement direct pour le compte du ministère d’Intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses, ont été inculpés et laissés en liberté provisoire par le Procureur de la République devant qui ils ont comparu mardi 7 avril.
Ledit concours a été organisé pour recruter 310 agents cadres dont des directeurs administratifs, des ingénieurs géomètres principaux, des chefs de division d’administration générale, au profit du ministère de l’Intérieur. Le processus d’organisation du concours s’est déroulé selon les règles de l’art, par arrêtés N° 1889/MPF/RA du 19 août 2014 portant ouverture dudit concours et N° 2474/MPF/RA du 14 octobre portant liste des candidats autorisés à concourir du ministère de la Fonction Publique.
Ce qui a permis d’enregistrer de nombreux dossiers de candidatures émanant de toutes les régions du pays. Le couac va intervenir lors de la publication des résultats du concours. Pour un besoin de 310 agents exprimés par le ministère de l’Intérieur, les organisateurs du test se sont arrangés pour glisser des noms supplémentaires portant ainsi le nombre d’admis à 380 candidats, soit un rajout de quelque 70 noms. Une fraude d’une telle ampleur ne peut passer inaperçue.
Aussitôt le pot aux roses découvert, la gendarmerie a été mise sur le coup pour procéder aux investigations qui ont débouché sur l’interpellation de plusieurs cadres du ministère de la Fonction Publique parmi lesquels le directeur général de la Fonction et le chef de cabinet du ministre. Un scandale de plus qu’on cherche apparemment à étouffer malgré son caractère gravissime, et qui lève un coin de voile sur le vrai visage des animateurs du Guri système.
La lutte contre la fraude, la corruption et l’impunité qu’ils disent mener à travers leurs discours ne vise qu’à divertir les Nigériens, à partir du moment où ce sont eux-mêmes qui encouragent la perpétuation de ces pratiques néfastes au développement. Au demeurant, ce n’est pas le premier concours de recrutement à la Fonction Publique qui est entaché d’irrégularités flagrantes. Plusieurs autres tests du genre ont connu le même sort, et dans des rares cas seulement les auteurs des irrégularités constatées sont sanctionnés conformément à la loi.
Comment pourrait-il en être autrement lorsque les fraudes sont parfois perpétrées pour favoriser des proches non méritants des princes aux commandes. Et on s’étonne que l’administration publique ne soit pas performante. C’est dommage pour le Niger sous l’ère Guri.