Plus de 18 000 ménages très pauvres sans terres auront accès à des terres cultivables pendant la prochaine saison hivernale grâce à un projet de redistribution des terres du Programme alimentaire mondial et de la FAO soutenue par USAID.
Tahoua – Houe à la main parmi un groupe de femmes, Binta Issah, 40 ans, mère de 8 enfants, creuse activement le sol. La splendeur de son visage contraste avec la rudesse du sol qu’elle s’efforce de percer. Un sol dégradé et rocailleux dans la zone de Alakaye que les communautés ont choisi de réhabiliter à travers les travaux à haute intensité de main d’œuvre du PAM.
« Le sol ici n’a jamais été exploité. Il est dégradé et pierreux. Mais les populations ont exprimé leur désir de le récupérer pour en faire usage ;» a expliqué Zayaba Ango chargée de programme du PAM à Tahoua.
Binta construit des demi-lunes, des cordons de pierres et muret pour retenir l’eau et favoriser la culture de produits vivriers. Elle fait parties des très pauvres que le PAM assiste à travers ses projets de distribution d’argent contre la production d’actifs durable comme la confection de ces demi-lunes, pendant la saison de pré-hivernale où les greniers sont vides.
«Je suis soulagée. Avant, il me fallait chercher du bois pour vendre ou aller piler le mil pour d’autres personnes avant d’espérer nourrir mes enfants. Mais avec l’argent que je reçois actuellement, je suis bien à l’aise. Je peux assurer au moins deux repas par jour aux enfants.»
Binta n’a jamais été propriétaire terrienne. Chaque année, de bonnes volontés lui prêtent un lopin de terre pour cultiver. Elle doit, en retour, payer avec une partie de ses maigres récoltes.
Mais l’activité à laquelle elle participe lui apporte une solution. Une partie des terres récupérées lui sera gratuitement allouée pour une exploitation pendant 5 ans.