Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a estimé vendredi à Washington que l'engagement et la collaboration du secteur public et du secteur privé étaient nécessaires pour progresser dans la lutte contre le changement climatique et tirer parti de cette "gigantesque opportunité de tracer une voie nouvelle".
"Les réunions annuelles de printemps de cette année interviennent à un moment critique; 2015 est notre année à tous pour mettre le monde sur les rails d'un avenir plus durable pour les générations à venir", a déclaré M. Ban dans une série de remarques prononcées dans la capitale des Etats-Unis à l'occasion d'une réunion sur le changement climatique organisée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI).
"Je souhaite la bienvenue aux dirigeants des secteurs public et privé", a ajouté le chef de l'ONU.
Sur le plan politique, M. Ban a plaidé en faveur d'une trajectoire "réaliste" afin de mobiliser les 100 milliards de dollars d'ici à 2020 qui ont été promis par les pays développés en 2009.
Le Fonds vert pour le climat de l'ONU doit être "opérationnel", a-t-il ajouté, précisant que la moitié au moins des contributions annoncées devait être perçue d'ici octobre. Les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), a-t-il dit, sont particulièrement vulnérables au changement climatique et ont par conséquent besoin d'allocations de fonds publics beaucoup plus importantes.
Les entreprises privées ont quant à elles annoncé 200 milliards de dollars de financement lors du sommet climatique de l'ONU en septembre, a salué M. Ban. Elles doivent désormais traduire ses engagements dans les faits afin de commencer à investir dans les infrastructures à faible émission de carbone, dont le coût total est estimé à des milliers de milliards de dollars.
Les entreprises qui s'engagent publiquement à relever le défi climatique savent que prendre des mesures climatiques ambitieuses est bon pour les affaires, a souligné le secrétaire général, exhortant les chefs d'entreprise du monde entier à "montrer l'exemple et mettre leurs engagements à exécution".
"Il est temps de mettre fin à la séparation entre l'infrastructure et la durabilité. J'exhorte les ministres des finances, les dirigeants gouvernementaux et les milieux d'affaires à investir dans une voie à faible émission de carbone pour les futurs projets d'infrastructure", a poursuivi M. Ban.
La Banque mondiale et le FMI peuvent aider y parvenir en soutenant des réformes économiques comme la tarification du carbone, l'élimination progressive des subventions aux combustibles fossiles et la mise en œuvre de normes d'efficacité énergétique plus fortes, a expliqué le secrétaire général.
En conclusion, M. Ban a insisté sur la nécessité de prendre en compte les dimensions à la fois économique et politique dans la perspective d'un futur accord sur le climat lors de la prochaine conférence sur le changement climatique à Paris en décembre 2015.