On dirait que, ces derniers temps, les mauvais esprits prennent un malin plaisir à souffler les feux de la violence entre maris et femmes. En effet, au moment où les esprits sont préoccupés par l'épidémie de méningite qui sévit dans notre pays, une autre forme rampante d'épidémie se propage : le phénomène de la violence aveugle et dévastatrice dans les foyers. Chose curieuse, tout se passe comme si la peur a désormais décidé de changer de camp. En effet, sur plusieurs cas d'actes de violence survenus ces dernières semaines au sein des couples, c'est Madame qui se laisse emporter par un déchainement de colère pour brutaliser Monsieur. Et le plus triste et effrayant dans tout cela, c'est que ces dames n'y vont pas de main morte. Dans la plupart des cas, contrairement aux hommes qui se contentent de souffleter leur conjointes, ces dames, elles, massacrent leurs maris jusqu'à la mort. Dans ce jeu de massacre où le bourreau d'hier est passé sous la peau de la pauvre victime d'aujourd'hui, les hommes sont sur le qui-vive.
Depuis le cas cynique de meurtre conjugal survenu en mars dernier au quartier Wadata de Niamey, dans lequel une dame, enseignante de son état, s'est saisie d'un couteau pour égorger son mari, la peur règne. Dans ce climat délétère de méfiance, ceux des hommes qui ont quelque chose à se reprocher ont adopté le sommeil du crocodile en ne fermant qu'un seul œil, l'autre en veille scrutant la proximité.
Et voilà que deux autres cas, tout aussi graves, viennent encore dominer la chronique de la semaine. Pour le premier cas, on parle d'une femme d'un village de la région de Tillabéri qui a récemment assassiné son mari en l'empoisonnant. S'ajoute également le cas le plus récent, celui de cette femme du quartier Bobiel de Niamey, qui dans un excès de jalousie, a failli écourter la vie de son mari. En effet, elle aurait mis en lambeaux, à coups de ciseaux et de lame, tous les effets vestimentaires et autres documents appartenant à son mari, au moment où l'intéressé était au boulot. Et comme si cela ne suffisait pas, à son retour à la maison, le pauvre mari a été accueilli par sa ''tigresse''.
Se jetant sur lui sous les yeux de tout le voisinage, elle l'empoigna aux collets tout en le traitant de tous les noms d'oiseaux, avant de quitter le foyer. Mais elle n'avait pas encore dit son dernier mot...Car une fois la nuit tombée, elle se faufila furtivement dans la maison, avec la ferme intention de surprendre et, sans doute, de liquider celui-là même qui, aux beaux moments de leur vie, elle appelait ''mon beau chéri''. Fort heureusement, le Monsieur n'était pas encore totalement plongé dans les bras de Morphée. Aussi, c'est à coups de ''Au secours !'' qu'il réussit à alerter les voisins qui volèrent effectivement aussitôt à son secours.
Que dire, sinon que l'heure est grave. Les hommes sont en danger, et ils sont tous entre...parenthèses ! Mais où sont donc passées toutes ces ONG et associations féminines très actives dans la lutte contre les violences conjugales. A moins qu'elles n'aient déjà choisi leur camp, voilà des cas qui méritent d'être pris en charge.
Assane Soumana