Nouvelle mouvance venue de twitter l'Afro-féminisme, qui émerge en France, se veut une réponse radicale à la conjugaisondu sexisme et du racisme rencontré avec ses détonantes militantes.
"Ta main dans mon afro, ma main dans ta gueule."
"Fatou est un prénom, pas une insulte." "Ta main dans mon afro, ma main dans ta gueule." Coupes afro au vent, tous tissus wax dehors, un cortège aux slogans inhabituels tranchait dans la manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier à Paris.
Pour la première fois depuis longtemps, des femmes noires défilaient parce qu’elles étaient des femmes noires. Ces jeunes militantes au discours radical, politisées et réunies via leurs échanges sur Twitter, revendiquent l’étiquette d’"afroféministes".
Confrontées à la discrimination
Grazia est parti à leur rencontre pour tenter de comprendre pourquoi elles veulent suivre une autre route que les féministes "classiques". Economiss, Kiyémis, Mrs Roots, Colonel Nass… toutes veulent se faire appeler par leur "nom de guerre". Car toutes ont entendu, de la bouche de leur mère : "Tu vas devoir te battre deux fois plus que les autres."
Elles racontent, chacune à sa façon, des expériences fondatrices face à la discrimination."Lorsque j’étais étudiante en école de commerce, le chef de service d’une grande banque a refusé de me prendre en stage. Une autre stagiaire m’a raconté que lorsqu’il a vu la photo sur mon CV, il a dit : “Je ne prends pas de Noirs dans mon service, j’ai déjà eu des problèmes avec eux.” J’en ai pleuré."