Les décisions prises jeudi lors du sommet extraordinaire de l'UE sur la question des migrants sont "loin du compte", a regretté vendredi le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk à Bruxelles le 23 avril 2015 afp.com - JOHN THYS
"Il a fallu attendre des drames, et ils se sont multipliés depuis quelques semaines, pour qu'on revienne au dispositif mis en place par l'Italie, à l'échelle de l'Europe. C'est déjà un retour à un peu plus d'engagement de l'Europe mais on est loin du compte par rapport aux enjeux", a déclaré M. Le Foll sur France Info. L'Union européenne a décidé jeudi de tripler le budget de son opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton, actuellement de trois millions d'euros par mois, pour prévenir de nouveaux drames de l'immigration en Méditerranée.
"Nous voulons agir vite, ce qui signifie tripler les ressources financières" de cette opération, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, à l'issue du sommet.
"Nous avons triplé Triton, alors que la proposition était de le doubler", a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Il a indiqué que les dirigeants européens avaient annoncé une hausse de leurs contributions, avec plus de navires qui vont patrouiller en Méditerranée, mais aussi des avions, des hélicoptères et du personnel.
Mme Merkel a confirmé que l'Allemagne était prête à mettre à disposition deux navires. La France a également annoncé la mise à disposition de deux navires, et la Belgique d'un.
"Il est important que nous avancions sur tous les éléments pour que, si possible, une telle tragédie ne se reproduise pas" a-t-elle ajouté.
Sur le mandat de Triton, "nous n'avons pas élargi aujourd'hui le champ opérationnel" permettant de sortir des eaux territoriales et d'aller plus près de la Libye. "Mais nous avons sans doute besoin de discuter cela de nouveau", a-t-elle reconnu.
En ce qui concerne l'accueil de candidats à l'asile, Mme Merkel a affirmé que les 28 n'avaient "fixé aucun chiffre parce que nous pensons que 5.000 n'est pas suffisant".
Les pays se sont également entendus pour "soutenir la proposition de la Commission pour tester une répartition des migrants en cas de besoin", a-t-elle ajouté.