Projet de renforcement des capacités pour un relèvement post catastrophe résilient : ‘’Un relèvement approprié pour un développement durable’’ est le thème retenu
Le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, M. Abdel Kader Aghali a donné jeudi dernier, dans la salle de réunion de la primature, le coup d’envoi du Projet de renforcement des capacités pour un relèvement post catastrophe résilient. Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la coopération Luxembourgeoise, la coopération Japonaise et le gouvernement du Niger. Le thème retenu pour ces assises est ‘’Un relèvement approprié pour un développement durable’’. Le projet va financer des activités au niveau de quatre (4) régions pilotes.
Il ressort de ces assises que durant la dernière décennie, les catastrophes d'origine naturelle que sont notamment les crises alimentaires et nutritionnelles, les inondations et les épidémies ont au Niger, affecté en moyenne 4.000.000 de personnes par an soit environ 22% de la population. Dans ce contexte, cet atelier sera l'occasion de rappeler les concepts du relèvement et leurs rôles de passerelle entre l'action humanitaire et le développement ; de décliner les activités soutenues par le projet ; et de détailler les indicateurs qui permettront de mesurer les résultats et l'impact.
Sur cet élan, le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre a, dans ses propos introductifs, indiqué que ce projet est cofinancé par les gouvernements du Japon et du Luxembourg pour un montant de 550.000 dollars US et le PNUD pour un montant de 682.000 dollars US et s'intègre dans le Plan de Travail Biannuel (PIB 2014-2015). De plus, ce projet s'inscrit d'une part, dans les orientations du programme prioritaire de renforcement des capacités des structures régionales du Programme de Développement Economique et Social (PDES) et d'autre part, dans le mandat de renforcement des capacités et de transfert des connaissances du PNUD.
Aussi, ce projet va, entre autres renforcer les capacités des structures du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises
Alimentaires (DNPGCCA), ce, par la mise en œuvre de la 4ème priorité du nouveau Cadre d'Action de Sendaï, adopté par la communauté internationale lors de la 3eme conférence mondiale sur la réduction des Risques de catastrophe tenue du 14 au 18 mars 2015 au Japon. A ce titre, le plan de travail devra permettre une meilleure préparation des structures nationales à la réponse aux catastrophes ; l'institutionnalisation d'une méthodologie harmonisée d'évaluation des impacts et dommages occasionnés par les catastrophes et une meilleure planification du relèvement pour un développement durable.
Par ailleurs, le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre a expliqué que c’est pour faire face aux catastrophes qui menacent notre pays, que le gouvernement a mis en place le Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires pour prendre en charge les situations d'urgence. Ainsi, le gouvernement du Niger vise, au-delà de la gestion de l'urgence, à promouvoir la résilience des populations vulnérables par la mise en œuvre d'une politique de sécurité alimentaire plus structurelle et durable, dont le concept opérationnel est l’Initiative 3N, les Nigériens nourrissent les Nigériens.
Pour sa part, la représentante résidente adjoint du PNUD, Mme Martine Therer a dans son discours souligné que la gestation de ce projet a été longue, voire difficile. Mais il ne pouvait en être autrement car c'est un projet complexe, structurant et surtout novateur. «Dans de nombreux pays, les catastrophes naturelles ont contribué à réduire considérablement les chances de réalisation des Objectifs du millénaire pour le Développement, en particulier celui de réduire de moitié la pauvreté extrême, en 2015» a-t-elle dit. Mme Martine Therer, a également souligné que la gestion des catastrophes a montré que les phases de relèvement et de réhabilitation post catastrophe méritent une meilleure préparation pour réduire de manière substantielle les pertes et les dommages. Le relèvement offre aussi la possibilité de reconstruire en mieux, notamment par l'intégration de la réduction des risques de catastrophes dans les mesures de développement, rendant ainsi les nations et les communautés plus résilientes aux catastrophes.
En prenant la parole, le représentant résident de la coopération Japonaise, M. Matsumoto Hiroshi a rappelé que la coopération entre le Japon et le Niger dans le domaine du développement et de l'humanitaire date de près de quarante ans. Cette coopération repose sur le principe de l'appui à la réduction de la pauvreté contribuant à la paix et à la sécurité du Niger et de la sous-région. Quant à la première secrétaire de l’ambassade du Luxembourg, Mme Lyn Voegele, elle a souligné que dans un pays vulnérable comme le Niger, la moindre crise alimentaire, nutritionnelle ou catastrophe naturelle a des conséquences sociales et économiques extrêmement lourdes pour les populations et le pays. L'état de fragilité, voire de précarité dans lequel les populations les plus vulnérables risquent de basculer à chaque crise ou catastrophe affaiblissent davantage leurs capacités de résilience, ce qui par voie de conséquence a des impacts sur l'économie du pays tout entier.
Mme Lyn Voegele, a lors de son discours, attiré l'attention sur le fait que face à une crise ou catastrophe, structurelle ou non, dans un contexte multi -acteurs, la frontière entre urgence humanitaire et action de développement est floue, et qu’une meilleure coordination des actions entre acteurs et leurs réponses respectives, s’avèrent absolument nécessaire.