BUJUMBURA -- La présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, appelle les autorités burundaises à " montrer la plus grande retenue et de protéger la population" dans la gestion des manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle burundaise, selon un communiqué de l’UA reçu à Bujumbura.
Le communiqué indique que Mme Zuma suit très attentivement l’évolution de la situation au Burundi, particulièrement depuis la désignation du président Nkurunziza comme candidat à l’élection présidentielle, lors d’un congrès du parti au pouvoir le CNDD-FDD, samedi dernier.
"La présidente exhorte les protestataires à mener leurs manifestations de manière pacifique et ordonnée, dans le respect des lois du Burundi. Elle demande aux acteurs politiques burundais d’utiliser les voies appropriées pour chercher réparation à leurs doléances, notamment les litiges par rapport aux élections prévues de mai à août 2015", ajoute le communiqué de l’UA.
Par ailleurs, Mme Zuma a réitéré l’appel qu’elle avait fait le 25 mars dernier, lors de sa visite de travail au Burundi, à toutes les parties prenantes, pour qu’elles respectent l’Accord de paix d’Arusha, la Constitution et la loi électorale.
Elle s’est dite préoccupée par le fait que des morts aient été signalées au cours des manifestations.
"Chaque partie prenante au processus électoral burundais de 2015, est vivement invité à la préservation de la paix chèrement acquise au Burundi, à la consolidation de la réconciliation, au respect des droits de l’homme et à la promotion de la prospérité partagée", a-telle insisté.
Depuis dimanche, le lendemain du congrès du CNDD-FDD, des partis d’opposition et des organisations de la société civile ont organisé des manifestations, estimant que M. Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, n’a pas le droit à un troisième mandat.
Les partisans du président Nkurunziza prétendent toutefois que ce dernier peut participer au prochain scrutin car il a été élu au suffrage universel direct seulement une fois, soit lors de l’élection de 2010.
Aux termes de l’Accord d’Arusha, le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.