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Quelles élections pour 2015 et 2016 au Niger ?
Publié le mardi 28 avril 2015   |  NIGERDIASPORA


Election:
© Autre presse par DR
Election: un bureau de vote


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Si les chronogrammes sont respectés à la lettre, avant la fin de cette année 2015 le Niger doit organiser des élections locales en vue du renouvellement des conseillers municipaux et régionaux. Et en début de l’année 2016, la boucle sera bouclée avec l’organisation des élections législatives et présidentielles pour le choix des nouveaux députés et du nouveau Président de la République.


A moins d’un an de toutes ces élections, la question qui taraude les esprits de bon nombre de citoyens nigériens et même des observateurs étrangers est celle de savoir dans quelles circonstances les différents scrutins seront organisés. Et pour cause !


Mises à part celles de 1996 où le Colonel Ibrahim Baré Maïnassara s’était retrouvé en face des principaux partis politiques – suite à son refus de quitter le pouvoir après la fin de la transition militaire qu’il venait de diriger –, des élections n’ont jamais focalisé l’attention des citoyens nigériens et des observateurs étrangers que celles qui seront organisées vers la fin de cette année 2015 et en début de l’année 2916. A tort ou à raison, les uns et les autres ont des grandes inquiétudes quant à l’organisation de ces élections dans la quiétude et la sérénité qui ont toujours caractérisé l’organisation des élections au Niger. Bien entendu, avec le comportement actuel des acteurs politiques, les Nigériens sont en droit de s’attendre à des élections agitées.


Déjà, le pouvoir et l’opposition sont loin de s’entendre sur les organes chargés de préparer ces élections. C’est le cas du Comité chargé de l’élaboration du Fichier électoral dont l’opposition menace de récuser le Coordonnateur qui, à ses yeux, n’est pas impartial. La mise en place prochaine de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) risque aussi de provoquer des remous au vu des rapports exécrables qui existent désormais entre les partis au pouvoir et ceux de la majorité. On se souvient qu’il y a plusieurs mois déjà, les partis de l’opposition réunis au sein de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR) avaient juré que les prochaines élections n’auront pas lieu sous la supervision de l’actuelle Cour constitutionnelle dont plusieurs membres seraient favorables aux tenants du pouvoir.


On se souvient aussi que des responsables du pouvoir, dont le Président de la République lui-même, avait rétorqué que les accusations de l’opposition étaient infondées et que la Cour constitutionnelle du Niger est l’une des plus indépendantes en Afrique et même dans le monde. A ce niveau aussi, on voit que les positions sont diamétralement opposées et qu’on est en face d’un litige qui peut être très dommageable à l’organisation des prochaines élections dans la sérénité. Avec cette entrée en campagne prématurée, il est aisé de comprendre que chacun des acteurs politiques en présence a décidé d’agir sans tenir compte des institutions chargées d’arbitrer le processus électoral dans le pays. Cette façon de faire est un signal fort par rapport au cafouillage qui risque de marquer les prochaines élections au Niger.
Mieux vaut prévenir que guérir


Pour peu qu’on accepte d’ouvrir ses yeux et de regarder ce qui se passe ailleurs, on se rendra très vite compte que tous les pays où sévissent des grands conflits ont connu des processus électoraux mal conduits. Ils sont nombreux les pays africains et même hors du continent qui, pour avoir raté la bonne organisation de leurs élections, ont subitement basculé dans la violence et l’anarchie. Quand des conflits éclatent à l’issue d’élections mal organisées, il est très difficile de les gérer. Il y a d’une part ceux qui veulent à tout prix garder le pouvoir et de l’autre ceux qui pensent avoir été volés et qui sont prêts à mourir pour récupérer un pouvoir qu’ils pensent être le leur.

C’est pourquoi dans le domaine des élections, on agit plus en amont pour éviter que les conflits naissent. On fait plus de la prévention, au lieu d’attendre que les problèmes surgissent pour courir de gauche à droite leur chercher des solutions. Pour ce qui est des futures élections du Niger, c’est dès maintenant que leur processus est à son début qu’il faut agir pour créer les conditions de leur bonne organisation. D’abord, les différents acteurs politiques doivent bannir tout orgueil et mettre les intérêts de la Nation loin devant les leurs, afin de discuter et s’entendre sur l’essentiel pour éviter au Niger de faire un saut dans l’inconnu à l’occasion des prochaines élections. Ensuite et même si la plupart d’entre elles sont hyper politisées, les organisations syndicales, religieuses et de la société civile doivent aussi s’impliquer dès maintenant pour que les conditions d’une bonne tenue des élections soient créées.

Enfin et surtout, le dernier mot appartient à la communauté internationale qui dispose de nombreux mécanismes de prévention des conflits, y compris électoraux. En tant que principal bailleur de fonds dans l’organisation des élections au Niger, elle peut user de cette arme pour exiger que l’ensemble du processus électoral soit conduit dans la plus grande transparence. Il ne sert à rien d’attendre qu’un feu éclate pour chercher à l’éteindre si on pouvait intervenir en amont pour empêcher l’incendie.

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