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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Atelier de renforcement des capacités sur la gestion durable des forêts en Afrique de l’Ouest : Les experts des pays membres de la CEDEAO planchent sur la question à Niamey
Publié le mercredi 29 avril 2015   |  Le Sahel


M.
© Le Sahel par DR
M. Adamou Chaifou, ministre en charge de l`Environnement


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La Communauté économique des Etats des l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a organisé, du 27 au 28 avril à Niamey, un atelier de renforcement des capacités sur la gestion durable des forêts avec une attention particulière sur le REDD+. La cérémonie d’ouverture de l’atelier auquel participent l’ensemble des pays membres de l’organisation d’intégration régionale a été présidée par le ministre de l’Energie et du Pétrole, M. Foumakoye Gado en présence de son collègue de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable M. Adamou Chaifou et du directeur exécutif du centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la CEDEAO (CEREEC).
La rencontre de Niamey est organisée grâce à l’appui financier du gouvernement d’Autriche à travers son ministère de l‘Environnement dont le représentant est présent à la cérémonie d’ouverture. Le ministre Foumakoye Gado a souligné la pertinence du thème pour le Niger, un pays sahélo-saharien enclavé sans littoral et composé à 2/3 de territoire par le désert et constamment exposé aux sécheresses chroniques et aux effets des changements climatiques. Pour le ministre de l’Energie, les questions liées à la gestion durable des forêts sont une préoccupation constante pour les autorités de la 7ème République.
Avec un bilan énergétique dominé à 80% par la biomasse dont 97% représenté par le bois, le Niger fait face à un défi énorme en matière de gestion durable des forêts, il subit en outre une pression insoutenable sur le maigre patrimoine forestier dont il dispose. Cet état de fait a amené le gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République Issoufou Mahamadou, à mettre en place un comité ad’hoc chargé d’élaborer un programme conjoint de promotion des énergies alternatives au bois-énergie a dit le ministre. La majorité des foyers nigériens utilisent donc moins les combustibles modernes de cuisson contrastant avec le potentiel énergétique énorme dont regorge le Niger à savoir la gaz GPL (45000 tonnes métriques) et le charbon minéral avec 90 millions de tonnes.
Le ministre Foumakoye a indiqué que notre pays entend partager ses ressources avec les autres Etats membres de la CEDEAO. Il a réitéré la détermination et l’engagement du gouvernement dans la résolution des problèmes d’approvisionnement en combustibles modernes après avoir souligné qu’il s’attèle également à la mise en œuvre du programme national de référence d’accès aux services énergétiques et du PDES 2012-2015. En effet, évoquant les efforts en cours, M. Foumakoye a indiqué que le gouvernement s’attèle à l’élaboration d’un programme conjoint de promotion des énergies alternatives au bois-énergie, celle du schéma directeur d’approvisionnement en combustibles domestiques de cuisson des centres urbains. En outre, le ministre a souligné la création d’une cellule de vulgarisation du gaz GPL en 2013, la formulation d’une stratégie de promotion de l’utilisation du gaz, le projet de la centrale à charbon de Salkadamna qui produira 100.000 tonnes de briquettes de charbon. Un plan national d’action pour les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’initiative énergie durable pour tous avec le soutien du CEREEC est en cours d’élaboration a dit le ministre de l’Energie et du Pétrole qui a tenu à souligner le faible taux d’accès aux services énergétiques modernes en Afrique de l’Ouest qui tourne autour de 20% et la dépendance des populations à la biomasse traditionnelle avec une demande de 80%.
Pour le ministre, cette forte demande exerce une forte pression sur l’environnement mais elle provoque des problèmes de santé, les émissions de gaz à effet de serre, la perte de l’écosystème, la désertification, le tout affectant le fondement de la sécurité alimentaire. Pour améliorer la situation, les Etats membres de la CEDEAO ont identifié les obstacles à la promotion des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. L’absence ou la faiblesse d’un cadre réglementaire au niveau régional est de ces obstacles a dit le ministre avant d’ajouter que ce constat a amené les ministres en charge du secteur à élaborer et adopter des politiques d’énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en octobre 2012.
Le ministre de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable a pour sa part souligné le caractère préoccupant de la question de la gestion durable des ressources forestières dans l’espace CEDEAO. Pour M. Adamou Chaifou, les ressources forestières sont au centre de beaucoup d’enjeux. Il a tenu à souligner le rythme inquiétant du recul des forêts en Afrique de l’Ouest évalué à 87000 ha soit 19% entre 2000 et 2010. Les forêts sont fragmentées au profit de l’agriculture et l’exploitation non durable des bois dégradant ainsi les forêts de l’espace CEDEAO. Le ministre Adamou Chaifou a affirmé qu’il « évident que la dégradation des forêts appauvrit les sols, contribue à la faible productivité agricole et à l’insécurité alimentaire ».
Pour lui, la question est de savoir comment assurer durablement la sécurité alimentaire d’une population croissante sans porter atteinte au couvert forestier dans un espace communautaire marqué par une très forte prédominance de la biomasse d’une part et où les bois exploité à des fins énergétiques proviennent des forêts gérées de façon non durable et utilisés de façon non efficace. Cela a des conséquences sur la santé, l’environnement, les ressources forestières, le changement climatique et l’économie a dit le ministre Adamou Chaifou qui a estimé que la satisfaction des besoins des ménages dans un contexte de croissance démographique est une autre question qui mérite d’être posée. Il a surtout évoqué la question de la pérennité des fonctions économiques, sociales et écologiques de l’ensemble des écosystèmes forestiers avant de conclure que le défi majeur pour les pays concernés reste la construction d’un pont étroit entre la maitrise de la pauvreté, l’amélioration de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et énergétique et la conservation, la gestion et l’exploitation durable des écosystèmes forestiers pour répondre aux besoins des générations futures.

Zabeirou Moussa

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