Des prières collectives seront organisées vendredi au Niger à la place du traditionnel défilé du 1er mai, après qu'une attaque des islamistes de Boko Haram samedi sur le lac Tchad eut fait au moins 74 morts, ont annoncé jeudi les syndicats nigériens.
Le gouvernement a décrété un deuil de trois jours démarrant mercredi. Le bilan de l'attaque de samedi est le plus élevé enregistré par le Niger depuis que le pays est entré en lutte contre le groupe armé nigérian début février.
"Nous n'allons pas fêter en liesse pendant que notre pays est en deuil, pendant que nos frères et enfants sont sous terre", a indiqué Salamatou Mariko, la patronne de l'Union générale des syndicats de l'économie informelle du Niger.
Les travailleurs doivent "consacrer" la journée du 1er mai "à la prière" pour "les morts et blessés tombés au front", a-t-elle estimé sur une télévision privée.
"Après analyse, en lieu et place du défilé, nous allons organiser des prières collectives à Niamey et à l'intérieur du pays", a indiqué Idrissa Djibrilla, le dirigeant de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger, sur la même chaîne.
"Nous avons appelé les musulmans à prier dans les mosquées et les chrétiens dans les églises pour les morts civils et militaires", a indiqué à l'AFP Amadou Arouna Maïga, secrétaire général de l'Union des syndicat des travailleurs du Niger, la plus ancienne des centrales.
L'attaque samedi de Boko Haram contre une position de l'armée nigérienne sur le lac Tchad, a fait 46 morts et 32 disparus parmi les militaires, alors que 28 civils ont été assassinés, selon un bilan officiel.
Selon Niamey, quelque 156 islamistes ont été tués dans l'assaut, qui s'est tenu sur l'île de Karamga.