Mahamane Hamissou, Président PJD HAKIKA : « La nécessité d’une candidature unique s’impose à l’opposition nigérienne si elle veut se débarrasser de Issoufou Mahamadou »
Le MONDE D’AUJOURD’HUI : Bonjour monsieur le président du parti pour la justice et le développement. Votre parti politique est présent sur la scène politique nigérienne depuis plus d’une année et vous dites être de l’opposition mais vous n’êtes dans aucun bloc.
Mahamane Hamissou : je vous remercie pour cette opportunité que vous nous offrez. Ceci dit cela fait belle lurette que le PJD ne s’est pas exprimé sur la situation sociopolitique du pays, cela est dû à la tournée que nous avions entreprise à l’intérieur du pays. C’est vrai, nous sommes un parti de l’opposition, mais nous sommes indépendants nous n’appartenons à aucun bloc même pas à l’ARDR. Après la création de notre formation politique, nous avions eu à engager des discussions à la demande du président Ousmane de la CDS et de l’ARDR autour d’une entrée éventuelle dans ce regroupement. Un peu plus tard, suite à son départ de la majorité, le président Hama nous a rejoints avec certains responsables de l’opposition, mais nous avions, pour des raisons de principe, décidé de ne pas faire partie de l’ARDR car il est hors de question pour nous de rester sur la même table que certaines personnes qui ont à un moment donné participé à la destruction du cadre démocratique dans le pays notamment la constitution de la cinquième république. Voilà la difficulté que nous avions eue et la principale raison pour laquelle nous avons préféré créer notre regroupement et nous sommes un parti de l’opposition mais indépendant.
Monsieur le président, vous étiez en tournée à l’intérieur du pays, quelle est d’implantation de votre parti ?
Bon je n’ai pas encore fait le tiers des régions mais je tiens à vous dire que les populations ont très bien accueilli le parti. Nous sommes bien implantés. Nous avions enregistré de nombreuses adhésions car nous avons un discours rénovateur. Voilà la raison de toutes ces adhésions massives. Nous disons au peuple qu’il faut renouveler la classe politique de notre pays car vous le savez bien depuis pratiquement plus de 30 ans c’est la même classe qui dirige le pays, les mêmes acteurs qui bloquent le développement socioéconomique et le fonctionnement de la démocratie Nous avions expliqué au peuple qu’il faut des hommes intègres pour ce pays. La majorité des hommes politiques de ce pays ont des choses à se reprocher tous ont eu des démêlés avec la justice et tous pour des raisons de détournement des fonds publics. Ils n’ont aucun respect pour la constitution qui dit que les biens publics sont sacrés. Voilà le message que nous livrons et les populations nous comprennent.
Depuis nous constatons une floraison des partis politiques. Est-ce à dire que notre démocratie en marche ?
Non pas du tout. Cela fait partie de la stratégie du gouri. Vous voyez vous-mêmes les déclarations rendues publiques par ces partis. Plusieurs d’entre eux disent soutenir les actions de la renaissance ils n’ont aucune ambition ni programme. Vous savez, depuis l’indépendance, le Niger n’a connu un régime aussi pourri que celui de la septième république, un régime basé sur la corruption, le mensonge au sommet de l’Etat, tout nouveau parti n’a aucune ambition. Quand vous créez un parti politique c’est pour aller aux élections. Or ces derniers n’ont pas cette ambition, ils sont le fruit du PNDS Tarayya , qui veut tromper la communauté internationale et nationale avec pour objectif de leur dire que le programme dit de la renaissance à l’adhésion de plusieurs partis et que sa coalition compte beaucoup de formations politiques.
Monsieur le président, le chef de l’Etat ISSOUFOU Mahamadou a, il y a quelques jours, fait le bilan des quatre années de gestion du pays alors quel commentaire faites-vous ?
Oui en effet le bureau politique a décidé de réagir à ce bilan mais cette année nous avons prévu de le faire au cours d’un meeting populaire que nous allons organiser à Tahoua en mai prochain mais de manière ramassée je vous dirai que le régime de Issoufou est le plus catastrophique que le Niger ait connu. Tous le voyants sont au rouge, il n’y a pas un jour sans scandale. Il a échoué partout, lui-même a reconnu cela notamment sur le plan de l’assainissement où un engagement fort a été pris vis-à- vis du peuple avec la création de la Halcia, l’histoire me donne en effet raison après mon départ de la Halcia Cette structure que j’ai quittée sans jamais faire de déclaration en raison de mon serment, la situation est extrêmement grave !
Regardez ce qui se passe avec les formations politiques. Le président Issoufou est responsable de toutes les crises au sein des formations enfin presque. Regardez le cas de la CDS Rahama. Voilà un parti dont le bureau politique a décidé de manière souveraine de soutenir aux élections le candidat du MNSD et une partie le président Issoufou. Aujourd’hui, ayant gagné les élections le chef de l’Etat met tous les moyens à la disposition d’une aille dissidente avec pour objectif d’arracher ce parti pour le compte de Abdou lao.
Est ce que le PJD sera dans la course pour les échéances à venir ?
Oui bien sûr ! Le congrès a décidé que le parti participera aux élections, mais il a demandé au bureau d’entreprendre une tournée à l’intérieur pour voir le degré d’implantation du parti. C’est ce que nous sommes en train de faire. Dans une résolution le congrès a dit face à l’intérêt général de l’opposition si une position commune est arrêtée le parti doit suivre.
Cela veut dire que si l’opposition dans son ensemble décide d’aller avec une candidature unique nous allons soutenir, d’ailleurs c’est ce que nous sommes en train de faire. C’est une résolution de notre congrès nous allons nous présenter à l’élection présidentielle, mais face à une candidature unique de l’opposition nous allons faire bloc. Je m’explique sur les avantages de la candidature unique de l’opposition pour le pays : premièrement, nous allons battre ISSOUFOU dès le premier tour.
Deuxièmement, nous allons faire l’économie d’un second tour, donc de l’économie pour le pays et enfin troisièmement nous allons sauver le Niger en le sortant des mains de ISSOUFOU. Face à ISSOUFOU nécessité pour nous de trouver une candidature unique. Cela s’impose et .je suis sûr que certains vont refuser, certains vont saboter ; mais ils assumeront devant l’histoire. Je vous dis que nous sommes en train de tout faire pour avoir le candidat idéal qui fera le consensus. La nécessité d’une candidature unique s’impose à nous, et nous allons trouver celui qui sera en mesure d’aller contre Mahamadou ISSOUFOU et d’en finir avec lui de manière démocratique.
