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Se faire violence pour combattre la violence
Publié le vendredi 8 mars 2013   |  Le Sahel




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En cette journée du 08 mars, l'heure est à la commémorative de la Journée internationale de la Femme. L'occasion est belle pour poser les problèmes (les vrais !) qui minent la vie de la femme. Oui, un peu partout au monde, on soulèvera le débat sur l'autonomisation de la femme, l'égalité des chances dans les promotions aux hautes fonctions, la lutte contre les violences et autres formes d'injustice faites aux femmes. La cause est juste et les thèmes sont d'une pertinence évidente !...

Cependant, sur la question, un petit souci me titille la langue : celui de dire que les problèmes doivent être posés et examinés sous tous les angles, notamment sous les facettes les plus cruciales. Prenons par exemple le problème l'injustice faite aux femmes. Sur ce sujet, le plus souvent quand vous entendez les associations et autres structures de défense des droits de la femme poser ce problème, c'est pour les entendre revendiquer plus de postes ministériels dans le gouvernement, plus de présence féminine à l'hémicycle, bref le respect de l'équité et du genre dans la promotion des cadres. Soit !...Mais où est le droit de la grande masse des autres femmes nigériennes ? Je parle ici de ces femmes dont les mains rugueuses n'ont jamais goûté au plaisir de caresser le volant d'une somptueuse RAV4, celles-là qui triment, jour et nuit, au foyer en pilant le mil, à travers les champs et les périmètre en travaillant la terre, dans la brousse en endurant la corvée du ramassage du bois de chauffe, au puits pour l'approvisionnement en eau, etc. Si justice et équité il y a, c'est sans doute par là qu'il faut commencer par arrondir, un tant soit peu, les angles de ces disparités criardes.
Un autre exemple ? Pas besoin d'aller chercher très loin pour comprendre que, dans certains cas, ce sont les femmes elles-mêmes qui en rajoutent à la souffrance de leurs sœurs. Loin de moi l'idée d'entretenir la zizanie entre ''femme et femme'', mais le seul fait que certaines ''Ouarguida'' brillent par leur intransigeance à accepter l'arrivée d'une ''petite sœur'' au sein du foyer, constitue une autre forme de violence contre la femme. Car, au regard de la disproportion numérique qui existe entre les hommes et les femmes dans un pays comme le nôtre où ces dernières sont largement plus nombreuses, la polygamie constitue assurément un moyen, voire un espoir, pour beaucoup de nos sœurs célibataires d'en finir avec le calvaire du célibat prolongé. C'est dans ce conteste que certaines dames, hostiles à toute idée de partager le foyer avec une coépouse, jouent à ériger des barricades (souvent imparables) pour éloigner de leur mari leurs jeunes sœurs qui ne demandent qu'à pouvoir se ''caser''. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer la prolifération, à Niamey, de toutes ces ''gabdi'' et autres ''zontôrou'' qui jurent de prendre leur revanche sur ces...''empêcheuses de convoler en justes noces''. Je ne vous parlerai même pas de l'interminable guerre de tranchées à la quelle se livrent certaines coépouses et qui empoissonne la vie pour nombre d'entre elles. J'en vois déjà qui me lanceront : mais enfin, de quoi je me mêle ?...Et je leur réponds qu'avant tout, les femmes, ce sont nos mères, nos sœurs, nos femmes, nos confidentes. Alors, ce débat nous concerne tous...

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