Lagos - Le nettoyage de deux importantes fuites de pétrole en 2008 dans le delta du Niger débutera cet été, suite à un accord avec le géant pétrolier Shell, ont annoncé samedi des responsables d'ONG et de la communauté locale.
A l'issue d'une rencontre à Port-Harcourt (sud du Nigeria) entre les représentants des pêcheurs Bodo, de Shell ou encore des responsables des Nations unies, il a été décidé que le nettoyage commencerait en juillet ou août, a déclaré à l'AFP Steven Obodekwe du Centre pour l'Environnement, les droits de l'Homme et le Développement.
Au terme d'une bataille juridique de trois ans, la filiale au Nigeria du groupe pétrolier anglo-néerlandais avait accepté en janvier de verser 70 millions d'euros aux pêcheurs Bodo affectés par cette pollution. Cette somme représente 2.800 euros pour chacun des 15.600 villageois concernés par l'accord - soit l'équivalent de trois ans de salaire minimum au Nigeria - plus environ 25,5 millions d'euros au bénéfice de l'ensemble de la communauté Bodo, qui regroupe des villages vivant essentiellement de la pêche.
La pollution avait eu lieu fin 2008 dans la région du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, en raison de deux fuites sur un pipeline mal entretenu.
L'entreprise qui s'est chargée du nettoyage de l'importante fuite dans le golfe du Mexique s'occupera du travail. Le nettoyage débutera en août, a pour sa part indiqué le pêcheur Christian Kpandei, qui compte parmi les victimes indemnisées.
Les responsables de Shell n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
Godwin Ojo de l'ONG de Port-Harcourt Environmental Rights Action a regretté que ce nettoyage arrive tardivement.
Shell devrait arrêter de violer ses accords avec les communautés locales. Ce nettoyage était dû depuis longtemps. Il aurait dû commencer en janvier, a-t-il déclaré.
Le delta du Niger est dévasté depuis des décennies par des pollutions liées à l'extraction de pétrole.
Le Nigeria est le plus important producteur de brut d'Afrique, exportant quelque deux millions de barils par jour, mais la population du delta est largement oubliée dans la répartition des bénéfices de l'immense richesse énergétique du pays, en raison de la corruption.