Prenant prétexte du parcours exceptionnel du professeur Boubakar Ba, décédé, à 78 ans, le 19 avril 2013 à Paris, ce livre aborde des enjeux d’une actualité brûlante : l’État postcolonial en Afrique, la conscience africaine, les défis des universités du continent. Premier Africain à entrer à l’École normale supérieure (ENS, rue d’Ulm), premier recteur de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey, Boubakar Ba, agrégé de mathématiques, discipline qu’il a enseignée pendant 28 ans en France, au Sénégal, à Madagascar, au Niger et en Côte d’Ivoire, fut un témoin-clé de l’évolution de l’Afrique contemporaine.
Il aura eu parmi ses tout premiers étudiants nigériens l’actuel président du pays, Mahamadou Issoufou et son ministre du Pétrole et de l’Énergie, Foumakoye Gado. Au détour d’ un échange sur la création du Centre d’enseignement supérieur de Niamey, le recteur revient sur ses rencontres avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Béninois Albert Tévoédjrè. Dans un style clair et accessible, ce livre va bien au-delà du destin hors du commun du professeur Ba pour aborder la délicate question des frontières africaines héritées de la colonisation, revenir sur la jeunesse du capitaine révolutionnaire burkinabé, Thomas Sankara. Il décrypte en outre le coup d’État militaire du 15 avril 1974 au Niger, les relations entre Hamani Diori, Seyni Kountché,