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Entretien - Le Président du PNDS Bazoum Mohamed à Bruxelles : «Malgré les difficultés, notre pays avance» a-t-il déclaré
Publié le mercredi 6 mai 2015   |  Nigerdiaspora


M.
© Autre presse par DR
M. Bazoum Mohamed ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur


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Le président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, M. Bazoum Mohamed, également ministre d’Etat à la président, a séjourné la semaine dernière en Europe où il s’est rendu à Paris, puis à Bruxelles, dans le cadre d’une visite qu’il a entreprise afin de rencontrer les militants de son parti et parler avec eux de la vie de leur parti. Bazoum Mohamed a également mis à profit de son séjour européen pour marquer de sa présence à la première Journée Culturelle Nigérienne à Paris (JCN 2015). Une occasion pour lui de s’adresser à l’ensemble des nigériens de la diaspora, venus dans le cadre de cette manifestation culturelle.
Nigerdiaspora a eu l’honneur de rencontrer le président du PNDS Tarayya avec lequel nous sommes entretenus sur plusieurs questions touchant à la vie du pays. Le président du PNDS s’est également prononcé sur la vie des nigériens de la diaspora et l’apport qu’ils peuvent apporter à l’œuvre de construction nationale. Nous vous proposons l’intégralité de l’entretien que nous à accordé le président Bazoum Mohamed. Bonne lecture.

Nigerdiaspora: Vous êtes en visite de travail en Europe, notamment en France, pour rencontrer la diaspora. Quel est le but de cette rencontre ?
Bazoum Mohamed: Je suis dans une tournée à l’instar de celles que j’ai conduites dans certaines localités à l’intérieur du pays. Je suis venu ici pour rencontrer les militants de la section de Belgique, ainsi que celle de France et d’Allemagne qui ont pris l’initiative d’une rencontre à l’échelle de l’Europe. J’ai saisi cette opportunité pour m’adresser à l’ensemble des centaines des militants qui étaient en réunion hier. Il s’agit pour moi de faire le point de la vie de notre parti en Europe, de leur donner des informations relativement à la situation politique, économique et sociale de notre pays et donner des consignes de la préparation du recensement électoral qui aura lieu notamment à l’étranger et les consignes aussi en vue de la préparation des élections car l’échéance de ces dernières n’est pas lointain. Or, les nigériens à l’étranger sont appelés à prendre part cette fois-ci à l’élection présidentielle et aux élections législatives, doublement d’ailleurs car en ce qui concerne les législatives, les nigériens à l’étranger auront des représentants, c’est-à-dire que parmi eux, il y aura des personnes qui vont être candidats.

Nigerdiaspora: Le gouvernement a décidé d’élargir la représentation parlementaire à la diaspora. Qu’est ce qui a motivé cet engagement vis-à-vis de la diaspora nigérienne?
Bazoum Mohamed : La diaspora nigérienne est une composante de la communauté nationale. Elle a à ce titre des droits qu’il faut connaitre et qu’il faut satisfaire. Lorsque j’étais ministre des affaires étrangères, en charge des nigériens à l’extérieur, nos premières rencontres m’ont permis de connaitre leurs doléances les plus pressantes. Sur le plan administratif et politique, l’un des problèmes qui m’a été posé avec insistance est celui de la double nationalité. En effet, nous avons nos lois aberrantes qui interdisaient le principe de la double nationalité. Nous sommes un des rares pays à avoir une telle législation. Et elle est aberrante parce qu’elle a des effets négatifs considérables. Ces nigériens m’ont expliqué que lorsqu’ils font des enfants à l’étranger et qui ont la nationalité des pays où ils sont nés, ces enfants ne peuvent plus retourner au Niger avec des papiers des pays de leur nationalité.

Il fallait à leurs parents qu’ils leur donnent des visas. Par cette législation, des enfants des nigériens deviennent des étrangers dans leur pays. J’ai mis fin à cette situation en faisant en sorte qu’une loi sur le code de la nationalité ait été adoptée. Aussi, les nigériens m’ont dit qu’ils subissent beaucoup des difficultés à la durée très courte de la validité du passeport de 3 ans. Et il y a des pays qui auraient pu leur donner des visas sur une longue période, mais qu’ils ne le font pas parce que tout simplement la durée de notre passeport est de 3 ans.

Là également, nous avons apporté un changement et le passeport a désormais une durée de 7 ans. Les jeunes m’ont dit qu’ils sont handicapés pour l’accès à la fonction publique par le principe de l’exercice du service civique comme préalable à l’intégration à la fonction publique. Nous avons fait droit à cette requête, mettant fin à ce principe. Sur d’autres plans aussi, les nigériens à l’étranger nous ont fait part des tracasseries qu’ils subissent et ils nous ont demandé de faire en sorte qu’il ait des dispositions spéciales de nature à encourager les nigériens à l’étranger à investir au pays.

Voila donc les aspirations de nos compatriotes en plus évidemment de leur participation aux élections, ce qui, à nos yeux, donnerait un sentiment qu’ils sont effectivement des nigériens et qu’ils sont associés à ce qui se passe dans leur pays. Là aussi, nous avons fait droit à ces vœux et nous faisons tous ça parce que nous considérons justement qu’ils sont des nigériens à part entière et non des nigériens entièrement à part.

Nigerdiaspora: Pouvez-vous nous édifier, sur la base d’exemples concrets, par rapport à la contribution de la diaspora nigérienne aux efforts de développement en cours au Niger ?
Bazoum Mohamed: Aujourd’hui, ceux qui vivent à Niamey verraient par endroits des grands bâtiments à étage qui, en général, appartiennent à des nigériens de la diaspora. Je pense que cela est une grande contribution à l’économie de notre pays et une grande contribution au Programme Niamey Nyala.

Nigerdiaspora: Vous avez aussi honoré de votre présence à la première journée culturelle nigérienne à Paris. Quelles sont vos impressions ?
Bazoum Mohamed : J’étais impressionné en effet par le nombre des nigériens qui étaient présents à cette manifestation. Impressionné également par l’énergie déployée par tous les jeunes filles comme garçons et par la variété aussi des axes. Il y avait des conférences, des représentations culturelles, des tas d’activités variées qui sont la manifestation des imaginations dont sont capables les jeunes et ça a été un grand moment de retrouvailles et de convivialité. Je pense que c’est un bon creuset qu’il faut entretenir. Et je voudrais dire au passage toute mon admiration pour ceux qui ont eu cette initiative.

Nigerdiaspora: Notre pays qui est depuis quelques années sous les menaces liées aux crises en Libye, au Mali et au Nigeria avec les attaques de Boko Haram, doit également faire face, ces derniers temps, à la pression des problèmes politiques internes. Que diriez-vous à ce sujet aux Nigériens et en particulier à ceux de la diaspora ?
Bazoum Mohamed : Nous sommes dans un environnement régional qui n’est pas particulièrement favorable pour notre pays parce que pour notre voisin la Libye…. un arsenal de guerre important a été pillé. Et ça, c’est une source d’insécurité. Au Niger, nous sommes voisins du Mali en proie à une guerre plus ou moins larvée et il y avait justement des organisations terroristes qui continuent à agir et au Sud, nous sommes voisins du Nigéria où une partie du territoire avait été occupée par des organisations terroristes qui ont eu des ambitions sur notre pays et qui continuent à causer la mort de nos soldats. Et c’est environnement n’est pas très favorable à la quiétude, à la paix, à la stabilité et au développement économique parce que cette insécurité régionale contrarie les chances qui auraient pu être les nôtres de promouvoir notre tourisme. Il contrarie aussi les chances que nous auront pu avoir d’attirer des investisseurs étrangers à investir chez nous.

C’est vrai que nous avons également quelques tensions politiques internes, mais qui s’aplanissent progressivement à mesure que les échéances électorales s’approchent. Et je voudrais dire aux nigériens de la diaspora de remarquer que, nonobstant cette situation, notre pays progresse avec des infrastructures qui sont construites. Nous avons désormais un chemin de fer, nous avons beaucoup des nouvelles routes, nous avons une agriculture dans laquelle nous mettons de l’argent pour la moderniser et la rendre plus rentable. Nous construisons plus des classes, d’hôpitaux, des forages, etc. Donc, il faut considérer que malgré les difficultés, notre pays avance. Il faut faire ce pari, il faut y croire et la diaspora se doit de contribuer à ce progrès en continuant à investir et à ne pas oublier le pays.

Réalisée par Boubacar Guédé

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