Le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini, a condamné mardi la mauvaise organisation et les condition difficiles qu'endurent les populations nigériennes rapatriées des îles du lac Tchad pour des raisons de sécurité.
En visite à N'Guigmi, dans la région de Diffa (extrême est), M. Rafini s'est dit "choqué et écœuré devant le laisser-aller et le manque criard d'initiative de la part des autorités locales".
"Ma déception est grande", a martelé M. Rafini à l'endroit des autorités de la région de Diffa, et dit "ne pas comprendre comment des responsables à ce niveau soient insensibles à la souffrance de leurs propres populations".
"Je pars inquiet et déçu de ce que j'ai vu ce matin à N'Guigmi", s'est-il indigné, avant d'instruire le gouverneur de la région de Diffa pour qu'un comité soit mis en place le même jour en vue d'assurer la prise en charge de ces rapatriés.
Suite à la dernière attaque meurtrière lancée le 29 avril sur l'île de Karamga, dans le bassin du lac Tchad, par Boko Haram, qui a fait 74 morts parmi les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Niger et en perspective d'une opération de ratissage de grande envergure dans la zone contre cette secte nigériane, les habitants de ces îles ont été sommés, par un communiqué du gouverneur de la région de Diffa, de rejoindre la terre ferme.
Les autorités régionales avaient promis que des mesures étaient en train d'être prises pour accueillir ces populations sur la terre ferme.
Ils sont aujourd'hui plus de 5000 personnes qui seraient arrivées dans la précipitation et des conditions très difficiles à N'Guigmi, située à des dizaines de kilomètres du lac Tchad, abandonnant tout derrière eux.