GAIDAM, Nigeria – Des soldats nigériens auraient déporté plus de 3000 pêcheurs et réfugiés nigérians qui fuyaient les djihadistes de Boko Haram, ont indiqué mercredi un responsable et des témoins.
Une douzaine de personnes seraient décédées après avoir été contraintes de marcher pendant trois jours, par une chaleur suffocante.
Les réfugiés ont dit avoir été forcés de rentrer au Nigeria après que Boko Haram ait attaqué une île du lac Tchad la semaine dernière.
Les Nigérians ont raconté que les soldats nigériens sont arrivés au village de pêcheurs de Lelewa et leur ont ordonné de s’en aller. Les responsables nigériens n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Le gouvernement nigérian dit avoir envoyé des camions cueillir les réfugiés à la frontière après avoir été informé de la situation par le Niger.
Un responsable nigérian, Charles Otegbabe, a dit que les réfugiés sont accueillis dans la ville de Gaidam, dans l’État de Borno, dans le nord-ouest du pays.
«Nous pensions qu’il y en aurait environ 2000 mais nous en avons déjà enregistré 3000 et d’autres continuent à arriver», a-t-il dit à l’Associated Press. Des réfugiés affirment que des centaines d’autres personnes sont en chemin.
Une femme de 21 ans arrivée avec un bébé a déclaré que les soldats nigériens les ont forcés à abandonner tous leurs biens, sans même leur permettre d’emporter leurs vêtements.
Deux réfugiés ont raconté qu’une douzaine de personnes sont mortes en chemin, dont une femme et les jumeaux à qui elle venait de donner naissance.
Le Niger a révélé lundi mener des opérations militaires dans la région du lac Tchad et avoir ordonné aux civils de se déplacer vers l’intérieur des terres.
Le Niger accueille environ 100 000 autres réfugiés nigérians qui fuient Boko Haram et dont il tolère apparemment la présence sur les rives du lac Tchad.
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