Certaines habitudes ont la vie dure. Ainsi de cette propension chez certains responsables de l’administration à gérer les deniers publics, comme s’il s’agissait de leurs propres poches. Il y a quelques temps, nous avions fait cas d’une affaire scabreuse portant sur des irrégularités graves relevées par le ministère des finances dans la gestion de l’ORTN.
Une salle affaire de prés de deux milliards de nos francs. C’est une lettre officielle du ministre des finances qui avait révélé la gravité de ces irrégularités et mettait l’accent sur la nécessaire orthodoxie qui doit caractériser la gestion des ressources publiques. Depuis, rien : l’affaire semble avoir été enterrée. Comme si l’actuel premier responsable de l’ORTN, pour ses liens avec le président du PNDS, jouissait d’une impunité totale.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, on apprend encore de nouveaux cas de détournements à l’ORTN. De nouveaux cas qui porteraient, sur une quinzaine de millions de FCFA au titre des exercices 2014-2015. Cette affaire, qui aurait été mise à nu par le directeur financier et comptable sortant de l’ORTN, expliquerait son limogeage, sans raison valable. Dans cette nouvelle affaire de détournement, de recouvrement de deniers au profit des caisses de l’office mais dont le montant semble avoir pris une autre destination. Pire, des reçus en bonne et due forme auraient été remis par la direction commerciale à l’agent ayant recouvré et reversé les montants en question. Ce qui en réalité n’est pas la vocation de cette direction, l’office disposant d’une caisse en son sein et de comptes bancaires. Mais, au niveau des pièces comptables officielles de l’ORTN, point de trace de certains versements effectués. Ce qui suscite aujourd’hui quelques interrogations : que fait l’office du principe de l’unicité de caisse ? Puisque l’agent chargé du recouvrement se serait vu remettre des reçus en bonne et due forme, où est donc passé l’argent ainsi recouvré ? Au vu de ces pratiques bannissables, comment ne pas comprendre que le ministère des finances exige des justificatifs crédibles de l’utilisation faite de la subvention annuelle de l’Etat à l’ORTN, à savoir plus d’un milliard de nos francs ? La direction commerciale étant sur la sellette, ne convient-il pas d’opérer un audit des importantes recettes commerciales de l’office ?
Il vous souviendra, du reste, que récemment, un syndicat du secteur de la presse, s’était saisi de cette dernière question mais aucune suite depuis. Pendant ce temps, le problème reste entier et les mauvaises pratiques courent toujours .HALCIA, où es-tu ? Tant pis pour l’orthodoxie financière et vive l’impunité ! On apprend également la découverte au niveau de la station régionale ORTN de Maradi d’une irrégularité financière de 4 millions de FCFA. Vivement qu’une inspection d’Etat soit diligentée à l’ORTN pour que les récalcitrants puissent être châtiés avec la rigueur de la loi. Nous y reviendrons !
