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Journée Nationale de la Femme Nigérienne : Regard sur les progrès enregistrés sur la voie de l’affirmation des droits de la femme
Publié le vendredi 15 mai 2015   |  ONEP


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© Autre presse par DR
Journée Nationale de la Femme Nigérienne : Regard sur les progrès enregistrés sur la voie de l`affirmation des droits de la femme


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La Journée Nationale de la Femme Nigérienne, dont les Nigériennes ont célébré mercredi dernier, la 24ème édition, a été instituée par un décret présidentiel pris en novembre 1992 pour immortaliser la date du 13 mai 1991, où toutes les couches féminines du pays, sans distinction d'âge, de statut, de conditions de vie, d'idéologie sociale ou politique, se sont mobilisées à travers une marche gigantesque, pour exiger une meilleure représentation de la composante femme à la Conférence Nationale Souveraine. Depuis, elle a été célébrée chaque année sous différents thèmes qui vont du social à l'économique en passant par le politique.
Le thème de cette année, ''Participation politique des femmes'', intervient ainsi pour la 2ème fois dans les annales de la célébration du 13 mai. On se rappelle en effet que la journée du 13 mai 2011, en l'occurrence la 20ème édition, a été célébrée sous ce même thème, et le Président de la République en personne, SEM. Issoufou Mahamadou, en avait parrainé une des manifestations, le meeting tenu au Palais des Congrès de Niamey. A cette occasion, les femmes nigériennes avaient particulièrement salué la nomination de la première femme gouverneure dans notre pays en la personne de Mme Aïchatou Kané. C'était une première. En effet, les diverses luttes et revendications des femmes avaient été couronnées de plusieurs succès, notamment en termes de représentativité des femmes dans les instances de décision ; il y eu des nominations de femmes à des postes ministériels ou de directrices générales, mais jamais auparavant, une femme n'avait occupé le prestigieux poste de cadre de commandement.
Pour en revenir aux progrès réalisés en termes de promotion de la femme depuis la marche historique du 13 mai 1991, soulignons d'abord la création d'un ministère en charge de la promotion de la femme et celle de structures de plaidoyer et de lobbying au sein de certaines institutions.
Des progrès ont aussi été enregistrés dans le domaine législatif avec la signature, par notre pays, d'instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à la promotion de la femme. C'est ainsi qu'on peut noter la ratification, par le Niger, de plusieurs conventions internationales consacrées à la sauvegarde ainsi qu'à la protection des droits des femmes.
On peut citer la ratification de la Convention relative à l'Elimination de toute Forme de Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDEF), avec certaines réserves et sa traduction en langues nationales, (Haoussa, Zarma et Arabe); la loi du 07 juin 2000 instituant un système de quota à l'un ou l'autre sexe à titre transitoire dans les fonctions électives, soit 10% au gouvernement et 25 % dans l'administration de l'Etat, ainsi que son décret d'application du 21 février 2001; l'adoption d'une Politique Nationale du Genre (PNG); l'élaboration d'un plan décennal de mise en œuvre de la PNG ; l'adoption des textes déterminant les modalités de création, les missions et le fonctionnement des centres de formation et de promotion féminine; la construction de centres multifonctionnels pour les femmes dans certaines régions; la formation en leadership, en entreprenariat et en genre ; l'intégration du genre dans les politiques, programmes et projets; le développement de l'entreprenariat féminin, notamment par un accès plus facile et plus conséquent des femmes aux crédits.

S'ajoutent également la création de plusieurs institutions de micro finance; l'équipement des groupements féminins des 8 régions et de certains centres communautaires du pays en matériels; le renforcement des capacités des femmes à travers l'alphabétisation, leur structuration en groupements, réseaux, unions et fédérations ; l'organisation de foires agro-sylvo-pastorales et du Salon de l'Artisanat pour la Femme (SAFEM) institutionnalisé en Salon International avec à sa tête une femme; l'adoption des textes déterminant les modalités de création, les missions et le fonctionnement des Centres de formation et de promotion féminine ; l'élaboration d'une Stratégie Nationale de lutte contre les Violences Basées sur le Genre, assortie de la création de centres à guichet unique; l'élaboration de la Stratégie Nationale d'Autonomisation de la Femme; l'élaboration d'une Stratégie Nationale et d'un programme national de promotion du leadership féminin.
En outre, il y a eu le renforcement des capacités des cellules genres des ministères techniques pour l'institutionnalisation du genre et des droits humains dans les politiques et programmes; le placement de matériel d'allégement des tâches domestiques pour couvrir le maximum de villages ; l'amélioration de l'accès des femmes au crédit par la création de partenariat avec les institutions financières et l'actualisation du module de formation en leadership féminin en intégrant le rôle des femmes leaders dans la protection de l'enfant, etc.
La liste n'est pas exhaustive, mais ces quelques actions citées peuvent donner une idée sur le fait que la voie est toute tracée et que la situation de la femme nigérienne a fait un bond en avant.
Aussi, c'est à juste titre que le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou disait, le 13 mai 2011 au Palais des Congrès, que la célébration de la journée du 13 mai ''est un hommage que la Nation rend aux femmes nigériennes'', un ''hommage largement mérité au regard des énormes sacrifices qu'elles ont consentis et des défis quotidiens auxquels elles font face'', et que son ''intime conviction est que le développement du Niger se fera avec les femmes''. Pour donner plus de poids à cette affirmation, le Président de la République a développé, dans son discours tenu en cette occasion, certains aspects de son programme de gouvernement dont la mise en œuvre permettra d'améliorer la situation de la femme et de l'enfant.
Car si des progrès ont été accomplis, beaucoup reste encore à faire. Des défis persistent encore, et des préjugés sont encore véhiculés relativement à la participation des femmes dans la vie publique, étant donné que malgré leur poids démographique, les femmes semblent en marge de la société, sous représentées dans presque toutes les sphères de prise de décision.
Selon une étude diligentée par le Ministère en charge de la Promotion de la femme, en dépit des efforts fournis par les gouvernements et de l'existence de tous les instruments juridiques nationaux et internationaux prônant l'égalité de droits entre les genres, force est de constater qu'au Niger, maintes difficultés subsistent quant à la participation des femmes à la vie politique et économique, la femme étant victime de diverses sortes de discriminations. Aussi, malgré les avancées enregistrées du fait de la démocratisation de la vie politique et de la mise en œuvre de la Décentralisation, l'emprise des femmes sur le processus décisionnel et l'accès au contrôle des ressources reste encore faible.
C'est pourquoi cette étude avait recommandé de mettre l'accent sur l'éducation de la jeune fille et le renforcement du pouvoir économique des femmes, car, dirais-je, ''l'alliance du savoir et du capital ne peut faillir'' et finira toujours par triompher, avec l'aide de Dieu, des obstacles dressés sur sa route.
En guise rappel, soulignons que la lutte des femmes pour l'amélioration de leurs conditions de vie ne date pas d'aujourd'hui. Au plan national, il y a eu d'abord l'Union des Femmes du Niger qui a vu le jour en 1962, et qui a cédé la place à l'Association des Femmes du Niger créée en 1975, soit il y a quarante ans, après que les Nations Unies avaient proclamé l'année internationale de la Femme, et demandé à tous les Etats membres de se doter des mécanismes nécessaires afin d'intégrer la femme dans le processus du développement socio-économique. Mme Diallo Fatoumata était la 1ère présidente de cette association dont l'objectif, comme le voulait le Feu Président Général Seyni Kountché, était d'unir toutes les femmes dans une seule structure, sans distinction de race, d'ethnie, de religion ou de tendance politique, afin de les mobiliser pour qu'elles puissent œuvrer pour l'amélioration des conditions de vie de la communauté nationale.
A l'actif de l'AFN, on peut citer la conscientisation des femmes pour qu'elles puissent se prendre en charge; des actions pour l'allègement des tâches ménagères par le placement de moulins à grains, le fonçage des puisards et la réalisation de bornes fontaines; la création de jardins d'enfants dans les locaux des sièges de l'association ; la mise en place de foyers féminins où les filles et les femmes apprennent l'enseignement ménager afin d'être préparées à la vie de mère de famille, ou leur permettre de bien gérer leurs foyers, etc.
Par la suite, et avec l'avènement de la démocratie dans notre pays, plusieurs associations et ONG œuvrant dans le cadre de la promotion de la femme ont vu le jour, et certaines de ces associations ont fédéré afin d'harmoniser leurs efforts.
Quand on jette un regard plus en amont, sur le plan international, on se rend compte que notre 13 mai, la Journée Nationale de Femme nigérienne, s'inscrit dans la droite ligne de toutes les luttes qu'ont menées les femmes à travers l'histoire. C'est le corollaire de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année à travers le monde, et qui représente une tradition d'au moins 90 ans de lutte pour l'égalité, la justice, la paix et le développement, et qui elle-même puise ses racines dans la lutte que mènent les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur le même pied d'égalité que les hommes.
Concernant cette lutte à travers les siècles, on rappelle que dans l'antiquité grecque, une femme, Lysistrata, a lancé une ''grève'' contre les hommes pour mettre fin à la guerre; que pendant la Révolution française, des Parisiennes demandant ''liberté, égalité, fraternité'' ont marché sur Versailles pour exiger le suffrage des femmes.
L'idée d'une Journée internationale de la femme s'est fait jour au tournant des 19ème et 20ème siècles, période caractérisée dans le monde industrialisé par l'expansion et l'effervescence, une croissance démographique explosive et des idéologies radicales.

Tchirgni Maimouna (onep)

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