Le Président nigérien Mahamadou Issoufou a quitté Niamey vendredi matin pour Bamako, au Mali, où il prendra part à la signature de l'accord de paix pour le Nord du pays entre le gouvernement malien et les groupes armés.
Outre le Nigérien, une vingtaine d'autres chefs d'Etat africains ou leurs représentants sont annoncés à cette cérémonie tant attendue par le peuple malien et la communauté internationale.
En effet, la signature de cet accord a pour but de mettre fin définitivement à plus de trois ans de conflit dans le nord du Mali. Cependant, contrairement au gouvernement malien et les groupes armés qui le soutiennent, le Mouvement National de Libération de l'Azawak (MNLA), s'oppose toujours à la signature de l'accord ce 15 mai à Bamako, demandant au préalable de nouvelles discussions sur le dossier.
Il est à rappeler que le Niger partage une frontière de plus de 800 km avec le Mali, avec de part et d'autre les mêmes groupes ethniques, parlant notamment le Zarma-songhai, le Tamajeck et le Fulfuldé. C'est ainsi qu'au moment fort du conflit dans le Nord du mali le Niger a accueilli sur 6 sites, à l'intérieur du territoire national, des dizaines des milliers de refugiés maliens, parmi lesquels une compagnie de 500 militaires avec armes et bagages, fuyant les attaques meurtrières des terroristes et autres trafiquant de tout acabit, qui occupaient le septentrion malien.
De même, le Niger est l'un des rares pays qui s'était particularisé pour la solution militaire dans la résolution de la crise malienne, dès les premières heures, en 2012.
C'est ainsi que dès janvier 2013, un premier contingent de plus de 680 militaires a été déployé au titre de la Mission internationale de Soutien au Mali (Misma), en vue de combattre les groupes terroristes occupant la zone nord, et recouvrer l'intégrité territoriale du pays.
Ce premier contingent sera relevé 6 mois plus tard par un autre composé de quelques 850 militaires nigériens, cette fois-ci, dans le cadre de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Parallèlement, le Niger a payé un lourd tribut pour son intervention au Mali avec plusieurs attentat-suicides, aussi bien dans le nord Mali que sur le territoire national, revendiqués la plupart par le jihadiste Mokhtar Belmokhtar et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), ayant occasionné plusieurs dizaines de morts notamment dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).
A cela s'ajoute le décès du général nigérien Yayé Garba, adjoint au Chef de la MISMA en mission au mali.