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Communication de Mme Issoufou B KADO , Zeinabou Maidah , Présidente Directrice Générale du Niger-Lait , à l’occasion de la célébration de la journée nationale de la femme nigérienne, organisée par les femmes du groupe BOLLORE à la Blue Zone de Niamey
Publié le dimanche 17 mai 2015   |  Niger Diaspora




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Mesdames, Mesdemoiselles, messieurs, honorables invités,
A l’occasion de la célébration de la journée nationale de la femme nigérienne, les femmes du groupe Bolloré m’ont sollicité pour vous entretenir sur le thème : « « le rôle de la femme dans la société nigérienne, Enjeux de son comportement » ».

Comme vous le constatez, c’est avec un grand plaisir que j’accepte cet agréable devoir de partager avec vous ces réflexions sur le rôle de la femme dans la société nigérienne et ses enjeux dans le développement économique et social dans notre pays.


Je voudrais tout d’abord vous rappeler très brièvement l’origine de la journée nationale de la femme nigérienne qui a été instituée par le décret N° 92-370/PM/MDS/P/PF du 25 Novembre 1992.



En effet, la journée de la Femme Nigérienne trouve son origine dans la marche historique des femmes, sans distinction d’âge, de statut social, qui a eu lieu le 13 Mai 1991. A cette occasion, les femmes ont revendiqué une meilleure représentation de la composante femme au sein de la Commission Préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine. Ainsi, grâce cette mobilisation gigantesque, le nombre des femmes a été porté au lieu de un (01) à cinq (05) et depuis ce jour mémorable du 13 Mai 1991, il a été institué la Journée Nationale de la Femme Nigérienne par décret N° 92-370/PM/MDS/P/PF du 25 Novembre 1992.


Depuis lors, chaque année, cette journée est l’occasion de manifestations visant à informer et à sensibiliser la population sur la thématique actualisée.


Pour l’édition 2015, le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant et ses partenaires ont retenu comme thème : « participation politique des femmes au NIGER ».



Au Niger depuis l’avènement du pluralisme politique intégral comme mode de gouvernance et du schéma de la décentralisation, la participation des hommes et des femmes à toutes les instances de prise de décisions, sans aucune discrimination, a été consacrée par les textes en vigueur.



En Effet, la loi N° 2000- 008 du 7 Juin 2000 instituant un système de quota dans les fonctions électives (10%) et des postes nominatifs (25%) au gouvernement et dans l’Administration de l’Etat, a été adoptée en juin 2000. En 2014 la même loi sur le système de quota a été révisée à la hausse : 15% pour les postes électives et 25% pour les postes de nomination. Cependant dans les faits, la présence des femmes dans les instances électives demeurent faible malgré la volonté politique exprimée à cet effet, tendant à la réduction des disparités entre hommes et femmes, à travers entre autres, l’adoption de la Politique Nationale de Genre. Les résultats restent encore insuffisants, comme en témoigne les derniers pourcentages suivants : Assemblée 14,15% ; gouvernement 19,44% ; femmes maires 2,96% ; conseils régionaux 13,84%.



En vue d’améliorer cette situation, le Ministère de la population, de la Promotion de la Femme et de la protection de l’Enfant et ses partenaires, saisissent toujours cette opportunité qu’offre la célébration de la journée de la femme nigérienne, pour mener à bien des activités tendant à améliorer les taux actuels en prélude aux élections futures.


Une prise de conscience collective des femmes s’impose, pour améliorer la situation !



Le thème : « le rôle de la femme dans la société nigérienne, enjeux de son comportement » », vient donc à point nommé. En effet, depuis la période précoloniale la femme nigérienne a été toujours à l’avant-garde de la lutte pour la sauvegarde des valeurs morales et de la dignité de notre société.


Les rôles historiques joués lors des grandes batailles au côté des hommes par : la Saraounia Mangou de l’Aréwa, Ina de Gobir, les Amazones de Katchina, les amazones de Zarmaganda, les amazones de Songhaï, les amazones de l’Air, pour ne citer que cela, restent toujours présents dans l’esprit de notre peuple.


La femme nigérienne a été toujours et reste toujours la gardienne de nos valeurs et traditions, c’est un acte exemplaire qui force l’admiration dans toute la sous-région.


Les enjeux du rôle que joue la femme dans la société nigérienne sont aujourd’hui énormes et d’une importance capitale. En effet, avec l’évolution de la société nigérienne, notamment l’ouverture à d’autres cultures étrangères à notre société, la femme nigérienne est appelée à jouer les rôles suivants :



La femme est gardienne des valeurs morales,
la femme est première éducatrice des enfants,
la femme en tant qu’épouse : la conseillère la plus influente de son époux,
la femme est vectrice de la bonne gouvernance,
la femme est membre du gouvernement,
la femme est parlementaire,
la femme est juriste : avocate, magistrat,
la femme est membre des forces de défense et de sécurité,
La femme est citoyenne,
la femme est membre active : de la société civile, des médias,
la femme est entrepreneur dans le secteur privé, etc.



Comme vous le constater la liste des secteurs où la femme est présente est très longue, nous n’avons pas le temps de tout développer.


1/La femme en tant que gardienne des valeurs morales :(valeur cardinale)

Toute société fonctionne sur la base des interdits dont la transgression fait de l'agent social un déviant ou un délinquant.


Ces interdits doivent être enseignés à l'enfant dès le berceau, de même que les valeurs sociales telles que l'honnêteté, l'intégrité, le culte de l'effort, l'amour du travail, le respect du bien et des droits d'autrui...



Si nombre de ces valeurs constituent, depuis la nuit des temps, le socle des civilisations historiques, force est de constater qu'elles sont de nos jours foulées aux pieds dans la société nigérienne, et cela est dû à l’influence des cultures néfastes de l’extérieur où le vice semble plus présent que la vertu.


La femme, en tant qu'agent social spécifique, elle se doit de se saisir de son statut de mère, d'épouse, de partenaire de l'homme, de se sentir interpellée par cette situation, en vue de se démarquer des pratiques déloyales et apporter sa contribution à l'édification d'une société éprise de ces valeurs qui font la fierté de notre peuple.


2/ La Femme en tant que mère : première éducatrice de son enfant : (valeur cardinale)

Le fonctionnement de notre société dénote, pour des raisons diverses, que le père est toujours absent ou presque en abandonne l’éducation des enfants.


Ce qui laisse à la mère un rôle primordial dans la formation et l’éducation des enfants. Il revient donc à la femme, en sa qualité de mère et d’éducatrice de l'enfant, d'enseigner à ce dernier le bien à faire et le mal à éviter, les interdits sociaux à respecter et les actes répréhensibles à ne pas commettre, les limites de ses droits et l'étendue de ses devoirs.



Selon la pédagogue italienne Maria Montessori, « l'éducation de l'enfant doit se faire de zéro à six ans. C'est ce qu'elle appelle l'éducation cosmique (l'âge de la semence, l'âge où l'on doit explorer l'univers moral de l'enfant).



A ce stade, celui de la petite enfance, le rôle de la femme est fondamentale, la mère doit inlassablement semer la bonne graine pour éviter l’ivraie.


Cette semence consiste donc à lui transmettre les valeurs morales comme le sens du partage, de la solidarité, du respect mutuel, de la tolérance, de l'obéissance, du respect de la vie, en somme les valeurs morales susceptibles d'en faire un honnête homme dont la société … a tant besoin aujourd'hui. » » Fin de citation.


3/La Femme en tant qu’épouse : la conseillère la plus influente de son époux :(valeur cardinale)

La femme dispose de capacités et des dons, susceptibles d'influer sur le comportement de l'homme, son partenaire, son époux.



Parmi ces capacités et des dons, la femme doit mettre en œuvre sa prodigieuse aptitude à obtenir de l'homme des décisions sages et constructives


La femme est donc en mesure de conduire l'homme à la vertu et le détourner du vice qui est à l'origine de la mauvaise gouvernance.



Alors, il serait hautement souhaitable que les épouses interrogent leurs conjoints sur l'origine douteuse des richesses auxquelles ne peut, en aucune façon, leur donner droit les fonctions qu’ils occupent.



Par ses conseils et suggestions, la femme peut favoriser le respect et la promotion des valeurs positives qui sont des prés requis pour la bonne gouvernance.


Comme on le dit, derrière tout timonier, il y a une femme.



Ne dit-on pas que « la femme du général est la générale du général »?

L’adage bien connu qui attrait à la force de notre divinité dit bien « ce que femme veut, Dieu le veut et l'homme le fait ».


4/La femme en tant que vectrice de la bonne gouvernance : (valeur cardinale)

C'est reconnu que la femme nigérienne est le comptable par excellence du foyer.



C'est à elle que revient la délicate tâche de gérer les revenus assez souvent maigres pour joindre les deux bouts sans recourir à des emprunts ou autres artifices.


Il faut être bonne gestionnaire pour relever ce défi. En effet, selon le rapport de la Banque mondiale « Engendering Development through Gender Equality in Rights, Resources and Voice », publié en 2001, les sociétés où les femmes participent davantage à la vie publique ont des entreprises et des instances gouvernementales « plus propres ». Les comparaisons entre les pays indiquaient que plus il y avait de femmes au Parlement ou dans le secteur privé, plus le niveau de corruption, de mauvaise gestion étaient bas.


Ainsi, le rapport lançait un appel qui a été repris par CHRISTINE LAGARDE actuelle Directrice générale du Fond Monétaire International (FMI) en faveur « d'un nombre accru de femmes dans la politique et dans la force de travail, étant donné qu'elles peuvent constituer une force efficace à l'appui d'une bonne gouvernance et de la confiance dans les entreprises.».



Le nombre élevé de femmes dans la politique ne suffit pas à réduire les mauvaises pratiques surtout la corruption.



C'est la politique démocratique transparente qui est le corollaire de la faible corruption. Navarro (2010) soutient également que les femmes transmettent dans l'exercice de leur fonction les valeurs du groupe auquel elles appartiennent. La femme peut de différentes manières porter l'étendard de la bonne gouvernance.


Ces différents rôles dévolus à la femme se concrétisent et se traduisent dans la vie active à travers :


5/FEMME MEMBRE DU GOUVERNEMENT :(rôle)
C’est à elle qu’il revient de traduire dans les faits la volonté politique de la lutte contre les mauvaises pratiques.

Outre les activités de sensibilisation, d’éducation et de formations dévolues à l’Etat, c’est lui qui a la responsabilité de l’amélioration des conditions de vie des agents publics et surtout la mise en place d’un cadre légal, réglementaire et moral de prévention et de répression.



Je fonde l’espoir de voir le retour de l’éducation civique et le salut aux couleurs dans les écoles.

Dans le secteur de la santé, la femme doit s’efforcer de se conformer à son serment d’Hippocrate.



6/FEMME PARLEMENTAIRE (rôle)
La femme parlementaire se doit, entre autres, d’œuvrer pour conforter l’assise juridique de la lutte contre les mauvaises pratiques et les discriminations en la mettant en conformité avec la constitution du Niger et les différentes conventions des Nations Unies ratifiées par le Niger.


7/FEMME JURISTE :( MAGISTRAT, AVOCATE) :(role)
En sensibilisant le public sur les procédures à suivre pour faire valoir ses prétentions et sur le fait que les administrations judiciaires ne sont pas uniquement faites pour la répression, la femme juriste se doit de rendre l’environnement judiciaire plus accessible et sécurisant.



Une justice équitable et loyale pour tous, est capitale pour la stabilité, le développement économique et social d’un pays. Elle peut aider aussi, à lutter efficacement contre la criminalité.



8/FEMME FORCES DE DEFENSES ET DE SECURITE (rôle)

La femme force de défense et de sécurité, est à l’avant-garde de la défense de nos valeurs républicaines et démocratiques. Elle participe à assurer la sécurité à des paisibles citoyens.



9/FEMME DE LA SOCIETE CIVILE ET DES ORGANISATIONS SYNDICALES(rôle)

Dans son rôle de contre-pouvoir et de défense des intérêts des citoyens, il revient à la société civile et aux organisations syndicales, de s’investir dans toutes les actions liées à la sensibilisation, l’éducation, la documentation, la dénonciation et l’initiation de stratégies de dissuasion. Naturellement, elles doivent s’investir dans l’évaluation critique des actions de l’Etat.



10/FEMME CITOYENNE :(role)

L’implication de la femme citoyenne à côté des autres citoyens dans le changement de mentalité pour une meilleure participation de la population à des actes citoyens est déterminante pour son efficacité.


La femme citoyenne pourrait prendre des initiatives en vue de la transformation de la révolte silencieuse et la résignation de la majorité des citoyens, en une dynamique active de changement.
Celle-ci passera forcement par la prise de conscience des méfaits des mauvaises pratiques observées, l’engagement dans une action collective et l’adoption systématique d’attitudes de dénonciation et de refus de ces pratiques.


Il reviendra aussi d’aider à mettre en place des mécanismes pratiques visant à exiger la redevabilité.


Les citoyens peuvent aussi imaginer ou réinventer des mécanismes culturels de sanction morale à l’égard des auteurs des délits.


11/FEMME DES MEDIAS : (rôle)

Les médias ont un rôle proche et complémentaire de celui de la société civile. Elles organisent et/ou servent de relais aux campagnes de sensibilisation, d’éducation et d’information. Elles se doivent d’accomplir leur mission dans le respect du code d’éthique et de déontologie. Leur implication en tant que MEDIAS, dans des campagnes de dénonciation produit un grand impact sur le public.


Les MEDIAS, contribuent à la promotion de modèles d’intégrité et d’actes exemplaires dans leur rôle de sensibilisation et l’information des populations.



12/FEMME DU SECTEUR PRIVE :(role)
Elle se doit à œuvrer pour rendre les milieux d’affaires ouverts et transparents afin qu’ils soient une pierre angulaire pour toute démocratie solide et développement économique et social.



Conclusion :
Aux termes de ce bref entretien, vous le constaterez, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, honorables invités, le rôle de la femme nigérienne dans la société avec l’évolution actuelle de notre pays, en dents de scie, est très énorme et capital.



Au NIGER la population totale est de 17 millions selon le RGPH 2012 et elle est

Composée de 8,6 millions de Femmes soit 50,6 % de la population totale et de 8,4 millions d’hommes soit 49,4 % de la population totale.



Présentent dans les postes de décisions dans tous les autres secteurs d’activités ; nous notons que la loi du quota est plus ou moins respectée au NIGER et nous amène au statistique récente (donnée par le livre « 100 femmes du NIGER » 14% de femme au gouvernement en aout 2013, 15,36% de femmes élues locaux et 13,27 % au parlement issus des législatifs de 2011

Cependant le meilleur exemple en Afrique reste le Rwanda, en effet, les femmes représentent 56,3 % au parlement. Au Niger avec la prise de conscience collective des femmes, cela peut évoluer dans le même sens que le Rwanda.



En effet, la femme a une grande influence sur la formation, l’éducation du citoyen. De la prise de conscience collective, des femmes nigériennes de leur rôle : de gardiennes des valeurs morales, éducatrices des enfants, conseillères les plus influentes de leurs époux, vectrices de la bonne gouvernance, membres du gouvernement, membres de parlement, femmes entrepreneurs, femmes juristes etc. dépendra de l’avenir du développement économique et social de notre pays.
Les grands enjeux du comportement de la femme nigérienne portent sur la consolidation de la démocratie, sur l’Etat de droit, sur la moralisation de la société et sur le développement économique et social de notre pays.



Les pays où les femmes participent davantage à la vie publique ont des entreprises et des instances gouvernementales plus performantes.


Par conséquent là où il y a plus des femmes dirigeantes, il y a moins de corruption et moins de mauvaise gestion. Autrement dit, la prédominance de la femme dans l’entreprise privée ou publique, est propice au développement économique et social.



Pour que notre société prospère davantage, la femme nigérienne se doit de jouer son rôle de repère moral et social, d'éveil de conscience et de promotion des vertus cardinales qui font la force d'une nation.



La problématique qui se dégage est de savoir si pratiquement la junte masculine est disposée à permettre à la femme de jouer son véritable rôle dans la société ?


Je vous remercie de votre aimable attention ! Je suis disposée à répondre à vos questions et noter vos contributions.

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