Point de Presse du Chef de file de l’Opposition Nigérienne,
S.E. Elhadj Seïni Oumarou, le 13 mai 2015
Mesdames et Messieurs, mes chers compatriotes,
Avant d'entamer mes propos, j'aimerais à l'occasion de ce 13 mai 2015, souhaiter à toutes les femmes du Niger une bonne fête. Je joints ma parole à la leur, comme elles l'ont demandé, de consacrer cette journée à exprimer notre compassion et notre solidarité à toutes les victimes des guerres et de la méningite.
Mesdames et Messieurs,
Il est désormais devenu une tradition pour le Chef de file l’opposition institutionnelle que je représente, de me consacrer, à chaque fois que de besoin, à l’analyse du bilan à mi-parcours, dressé chaque année par le régime en place, incarné par le Président de la République Mahamadou Issoufou qui vient récemment de célébrer, le quatrième anniversaire de son accession à la Magistrature Suprême de notre pays.
Cet exercice qui a pour rôle essentiel de renforcer les espaces de dialogue et de communication politique apparait aux yeux de bon nombre de nos concitoyens, comme une nouvelle vision d’ affermissement des mécanismes de communication et d’interaction avec le peuple souverain, que l’opposition politique a bien voulu imprimer à son rôle de contre-pouvoir.
Ce qui tranche net, vous en conviendrez avec moi, mes chers Compatriotes, d’avec les attitudes malsaines, subversives et antidémocratiques, encore vivaces dans la mémoire collective des nigériens, d’une certaine opposition, aujourd’hui au pouvoir par le truchement de complots, d’intrigues et d’achats de conscience, trahissant ainsi son slogan tant galvaudé à l’époque, à savoir « la force des arguments », rebaptisé « Guri day day lokatchi » et qui à son tour, a donné corps et vie à un enfant illégitime nommé sans aucune pudeur « La renaissance du Niger ».
C’est dire que la trahison, la compromission et le renoncement constant aux convictions politiques font partie intégrante de l’arbre généalogique du régime en place. La composition de son clan en dit long. De même, les rapports exécrables que le Chef de l’État Mahamadou Issoufou entretient aujourd’hui avec celui qui a fait de lui « Roi », en l’occurrence, le Président Hama Amadou qu’il a forcé à l’exil, est un exemple édifiant.
Mes Chers Compatriotes,
Il faut le comprendre, le Président Mahamadou Issoufou et son clan sont prêts à tout, absolument tout, pour confisquer la souveraineté du peuple. Il faut effectivement s’en convaincre.
À force de ne pouvoir brandir un bilan positif tout au long de ces quatre ans de gestion du pouvoir d’État, vomi aussi à cause des scandales financiers interminables, du niveau jamais égalé de détournements de deniers publics, de corruption, de trafic de drogue, de blanchissement d’argent sale, de violations répétées des lois et règlements de la République, de refus d’obtempérer à des décisions de justice, de privations de liberté publique et individuelle, couronnées par des emprisonnements de journalistes, d’hommes politiques, de leaders d’opinion, de personnalités des Associations de la société civile et même d’arrestations d’officiers et autres agents des forces de défense et de sécurité pour tentatives de coup d’État, voilà, entre autre autres, à quoi nous a habitué le régime maléfique du Président Mahamadou Issoufou durant ces quatre ans de gestion.
Que dire alors de la paupérisation vertigineuse de l’ensemble du corps social nigérien, de la situation scandaleuse et dramatique dans laquelle végètent les étudiants, les scolaires, l’ensemble du corps médical ainsi que du corps enseignant et les conditions insoutenables des travailleurs, de nos opérateurs économiques et de nos centres de santé qui sont devenus des mouroirs.
Mes Chers Compatriotes,
Avant d’arrêter l’égrenage des maux qui minent notre développement, voire notre existence en tant que Nation, pour cause de mauvaise gouvernance du régime satanique du Président Mahamadou Issoufou, je voudrais clore cette énumération des griefs retenus contre le pouvoir actuel, en partageant avec vous ces anecdotes qui illustrent bien, le niveau d’inquiétudes très élevé de certains de nos concitoyens.
En participant à une cérémonie de mariage, une personne âgée m’accoste à ces termes, je cite : « Je ne comprends pas, pourquoi ce régime traine une malédiction quatre ans durant. On fait partie de toutes les guerres depuis que ce régime est en place. On est au front au Mali et là-bas et on ne compte plus nos morts. On est aussi au front au Nigéria contre la secte Boko Haram, et c’est le désastre, voire l’hécatombe, pour nos populations et nos forces de défense et de sécurité. En France, notre Président de la République Mahamadou Issoufou, à la tête d’une population fort de 99% de musulmans, s’est déclaré : « Je suis Charlie » et ladite déclaration a fait des émeutes ayant conduit à plusieurs morts et d’importants dégâts matériels. En plus, une épidémie de méningite continue de faire des centaines de morts. Et voilà, comme si cela ne suffisait pas pour réveiller ma tension dormante, je viens d’apprendre que notre territoire est rétréci de 509 km2 au profit du Burkina-Faso, sur décision de la Cour Internationale de Justice de la Haye, illustrant l’échec du régime dans cette affaire. Que faire Monsieur le Président ». Fin de citation.
Je réponds sans ambages, il faut sanctionner démocratiquement le Président de la République Mahamadou Issoufou et le chasser purement et simplement du pouvoir pour incompétence notoire. C’est une possibilité qu’offre au peuple souverain notre Loi fondamentale.
Mes Chers Compatriotes,
Devant un tableau aussi sombre, le Président de la République trouve l’outrecuidance de dresser un bilan de ces quatre ans au pouvoir. La morale que recommandent les charges de l’État aurait voulu que le Premier Magistrat de notre pays fasse un discours véritable sur l’État de la Nation et demande par conséquent pardon au peuple nigérien pour la mauvaise conduite dans la gestion des affaires de la Cité.
Nous demeurons convaincus que le peuple souverain saura lui pardonner, car il est capable du dépassement de soi pour faire triompher les idéaux de paix, de quiétude sociale, indispensable pour la cohésion sociale et l’unité de notre patrie. Au nom du pardon, il saura aussi passer l’éponge sur cette maxime dorénavant devenue célèbre car paraphrasée par le Président de la République en personne « Guntun Gatarinka Ya Fi Saara Ka Baani » Mais que faire, si le Président de la République qui est censé incarner l’unité nationale n’aime pas la paix. Ses comportements de tous les jours traduisent éloquemment cette évidence et de ce fait, lui et son clan ne peuvent qu’être emportés par les poisons suicidaires de leurs inconséquences.
Mes chers Compatriotes,
Cette importante mise au point plante le décor et l’esprit dans lequel, nous avons voulu inscrire notre appréciation, relativement à la piètre prestation audio-visuelle du 7 avril dernier du Premier Magistrat de notre pays et qui porte sur le bilan de ces quatre ans de gestion du pouvoir d’État.
Nous n’allons pas nous déroger à la règle, c’est pour cela que nous avons toujours pris la précaution de vérifier sur le terrain, fort de notre impressionnante implantation sur l’ensemble du territoire national, les informations relatives aux actions de développement claironnées par le gouvernement. Il s’agit assurément d’une approche hautement appréciée par le peuple nigérien, car elle a été efficace, à bien des égards.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-nous humblement de relever d’abord, un certain nombre d’ambigüités ou de confusions, dues certainement à la gestion du stress dont le Président de la République est constamment victime, suites notamment aux sécrétions destructrices de son environnement immédiat, pris dans la tourmente des affaires rocambolesques de tentative d’atteinte à la sureté de l’État.
L’audimat auquel est destiné les frasques du Président de la République Issoufou Mahamadou, en cette date anniversaire du 7 Avril 2015, l’a pris à ses dépens. En effet, les nigériens s’attendaient comme à l’accoutumée, à ce que le Chef de l’État fasse en lieu et place, du bilan des quatre ans de
sa gouvernance, uniquement le bilan de sa quatrième année, puisque le mandat à lui donné par le Peuple souverain est de cinq ans et non de quatre ans.
Malheureusement, son enthousiasme débordant et injustifié est vite trahi par une confusion de dates. En effet, il promet aux nigériens de faire le bilan des cinq années le 7 Avril 2016, oubliant que ce jour-là, représente celui de la prestation de serment et d’investiture du nouveau Président de la République. Soit Issoufou Mahamadou pense qu’il a été élu en 2011 pour dix ans, soit, comme ses thuriféraires le lui soufflent à l’oreille, il pense tout simplement passer contre vents et marées, dès le premier tour des présidentielles de 2016. Vous êtes donc avertis mes Chers Compatriotes.
Ce qui est évident, contrairement aux tenants du pouvoir, nous estimons que nous avons un devoir de vérité à l’égard du Peuple et que par conséquent, conformément à l’un des principes qui nous gouverne, nous avons décidé de ne jamais rien dire dont nous ne sommes pas en mesure d’en apporter la preuve.
Rassurez-vous, mes chers compatriotes, l’opposition ne sera jamais complice d’un régime irresponsable et corrompu.
Comme les années précédentes, nous nous sommes appuyés sur des données pertinentes, publiées dans les documents et sur des sites officiels nationaux et internationaux, ainsi que d’autres données recueillies sur le terrain. En effet, fort de la vaste implantation des partis politiques membres de l’opposition dans toutes les contrées du Niger et fort de la compétence de leurs militantes et militants et de leur grande audience auprès des populations, nous avons pu procéder aisément à la vérification sur le terrain, des actions dites réalisées et annoncées à grand bruit par les autorités de la 7ème République.
Notre souci n’est pas de faire assister les nigériens à un spectacle désolant de vérités et de contrevérités. Il s’agira pour nous de jouer notre rôle, tel que prescrit par l’ordonnance portant statut de l’opposition qui nous fait même l’obligation « de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive, dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès économique, social et culturel ».
Aussi, passerons- nous au peigne fin quelques résultats annoncés par le Premier Magistrat du pays. Notre intervention a ciblé un certain nombre de points de repères autour desquels le Président de la République a articulé son argumentaire. Il s’agit des points relatifs à la sécurité, au développement rural et aux secteurs sociaux de base.
Mesdames et Messieurs, Mes Chers Compatriotes,
Dans le domaine de l’éducation, ce qui frappe de prime à bord, ce sont les contradictions flagrantes des chiffres parus dans les documents officiels.
Dans le bilan des 4 ans de mise en oeuvre du programme de la renaissance élaboré par le Cabinet du Premier Ministre, il est à remarquer que 8.727 classes sont construites dans l’ensemble du secteur de l’éducation tous niveaux confondus, alors que le journal gouvernemental Sahel Dimanche du 10 avril 2015 annonce, quant à lui, le chiffre de 9.609, tous cycles confondus. Parallèlement, les chiffres que nous avons tirés des bilans produits par les gouverneurs font état de 8.006 classes construites.
Cette confusion des chiffres sciemment entretenue s’explique par la volonté délibérée, maladroite et malhonnête de cacher la réalité des choses aux nigériens, car dans ce domaine, l’échec est patent et impitoyable.
Plus spécifiquement, au niveau de l’Enseignement primaire où les chiffres font polémique chaque année, le bilan établi par le Président de la République est pour le moins décevant et irritant. Comme à l’accoutumée, il expose des chiffres manifestement déconnectés de la réalité. De plus, ces chiffres mirobolants sont en contradiction évidente avec les données fournies par l’annuaire statistiques 2014, document pourtant signé et cacheté par la ministre. On peut alors légitimement se demander, qui du Président de la République ou de sa ministre faut-il croire. Plus grave encore, les chiffres sont également en contradiction avec les rapports produits par les 8 régions du pays.
À titre illustratif, l’on peut relever les contradictions ci-après, relativement à la construction des classes au niveau primaire :
Le Président dit avoir créé 2.076 établissements du préscolaire, alors que sur la même période, l’annuaire statistique 2014, donne le chiffre de 755 établissements du préscolaire créés, soit une différence de 1.321 établissements préscolaires. Il est à souligner que ce chiffre de 2.076 établissements du préscolaire créés, étaient le même en 2013, comme pour avouer qu’entre 2013 et 2014, aucun jardin d’enfants n’a été créé;
Par ailleurs, le Chef de l’État affirme avoir construit 6.665 classes en matériaux définitifs, alors que sur la même période, l’annuaire statistique 2014 donne le chiffre de 4.521, soit une différence de 2.144 classes. Par rapport à ce point, le cumul des chiffres fournis par les gouverneurs des régions donne le chiffre de 5.228 classes construites, soit une différence de 1.437 par rapport au chiffre du Président.
Entre les 6.665 classes du Président, les 4.521 classes de l’annuaire statistique scolaire et les 5.228 classes des régions où se trouve la vérité?
Comme vous pouvez le constater, le Président de la République, non content de manquer à ses engagements, travesti la réalité des choses.
Voilà ce qui justifie sa gêne, lorsque la journaliste de BBC lui faisait remarquer que 14.000 classes en 4 ans donnent un rythme irréaliste d’environ 10 classes par jour.
Par ailleurs, les comparaisons qu’il aime tant faire avec les gouvernances passées cachent mal ses propres faiblesses. Dans tous les cas, dans le domaine des comparaisons, qu’il nous suffise de dire au Président de la République que sa ministre de l’enseignement primaire n’a pas nié, comme attesté par tous les annuaires signés par elle, qu’entre 2001 et 2010, sous la gouvernance de S.E.M. Mamadou Tandja:
Le nombre d’écoles primaires publiques est passé de 5.807 à 12.265, soit un gain de 6458 écoles primaires publiques;
Le nombre d’enseignants contractuels de 2.540 à 36.696, soit un gain de 34.156 enseignants ;
Le nombre de classes en dur est passé de 9.579 à 19.745, soit un gain de 10.166 classes en dur, contrairement aux 3.000 classes en 10 ans comme aime le dire le Président dans ses multiples déclarations publiques.
Ces efforts considérables des gouvernances passées ne peuvent pas et ne doivent pas être annihilés par la mauvaise foi, de celui qui devait normalement être le garant de la continuité de l’État.
Parce que ces efforts sont aussi ceux de nos Partenaires Techniques et Financiers. Personne, fut-il Président de la République, n’a le droit de les ignorer !
Mesdames et Messieurs, mes Chers Compatriotes,
Dans le domaine de la Santé Publique, la situation socio sanitaire du Niger se caractérise par une chute des principaux indicateurs sanitaires. Ce qui a eu pour conséquence, la résurgence des maladies éradiquées depuis plus de 30 ans comme la fièvre jaune détectée dans une région du Niger en 2014.
C’est ainsi que le taux de réalisation physique et financière du Plan de Développement Sanitaire a connu une baisse, passant de 58,10 % en 2009 à 52,11% en 2013, si l’on se fie aux statistiques de la Revue des Dépenses Santé publiée en 2014.
Les dépenses par tête d’habitant et par an en matière de soins de santé qui étaient de 14.135 FCFA de 2007 à 2009 ont drastiquement chuté à 7.136 FCFA de 2012 à 2014 et sont aujourd’hui largement en deçà de la norme OMS qui est de 17.000 Francs CFA. Ceci s’explique par la cessation du remboursement de la gratuité des soins.
Pour cacher le faible taux de réalisation d’infrastructures hospitalières, le bilan du Président de la République nous entretient dans un flou sémantique, en parlant de nombreux Hôpitaux réalisés. Alors qu’en réalité, seuls trois Hôpitaux de District à Tchintabaraden, Abalak et Madaoua ont été construits.
L’autre fait marquant de la dégradation de la situation sanitaire, est la défaillance et la vétusté de tous les plateaux techniques au niveau des hôpitaux nationaux, régionaux et départementaux. Cette situation fait d’ailleurs partie des revendications des médecins spécialistes qui sont en grève depuis bientôt un an. Une situation qui doit interpeller l’opinion nationale et internationale.
Au-delà de la vétusté du plateau technique, il faut surtout souligner les pannes récurrentes du scanner de l’hôpital de Niamey. Aujourd’hui, ce ne sont plus les cliniques privées qui envoient les patients vers l’hôpital sensé être de référence, mais plutôt l’inverse. Il en est de même des appareils de radiographie qui, à cause de leurs pannes interminables, ont poussé les techniciens du domaine à aller vers des horizons plus prometteurs.
Aujourd’hui, nos hôpitaux sont devenus des mouroirs, et aucun malade n’est pris en charge dans un contexte d’urgence s’il n’a pas les moyens de s’acheter les produits d’urgence, du fait de la rareté de ces derniers qui doivent être normalement positionnés aux services des urgences.
Aujourd’hui, nombreux sont les nigériens qui s’interrogent sur la situation de la gratuité des soins. À cet égard, il faut noter que du démarrage de la gratuité en 2006 au 31 Mars 2015, un montant de 24.606.000.000 sur 58.820.131.490) ont été remboursés par l’État avec l’appui des partenaires.
En outre, du fait que les autorités actuelles n’aient pas été capables d’honorer l’engagement de payer la quote-part de 700.000.000 F CFA par semaine, les partenaires ont suspendu la part de leurs engagements. Ce qui justifie le niveau très élevé des arriérés en matière de gratuité des soins, accumulés depuis l’avènement de la 7ème République.
Mes Chers Compatriotes,
Toujours dans le domaine de la santé, rappelez-vous que déjà dans le contre bilan que nous avons présenté en 2014, nous avions eu à relever que pour la première fois au Niger et en dépit de ses engagements, le régime du Président Issoufou Mahamadou s’est accommodé de nouveaux nés sans vaccination. Et la raison évoquée était qu’il y avait rupture du vaccin BCG. Cette situation de nouveaux nés était révélatrice du manque de prévoyance des Autorités face aux catastrophes sanitaires qui pouvaient subvenir.
C’est ainsi que face à l’épidémie de méningite que connait le pays, le Gouvernement se trouve dépasser par les évènements, eu égard à son incapacité d’anticipation, alors que l’alerte a été donnée depuis le mois de Janvier 2015. La gestion de ce qui est devenu l’une des pires épidémies qu’ait connue notre pays, avec son cortège de drames sociaux, est plus que catastrophique.
Face à la crise, le Gouvernement n’a eu pour toute réponse, que de dire aux citoyens que ce sont les vaccins qui manquent sur le plan mondial ! Pourtant, tous les responsables d’institutions et tous les autres responsables proches du parti PNDS ainsi que leurs familles, ont pu avoir accès au vaccin.
C’est pourquoi, ils n’hésitent pas à aller nuitamment vacciner les militants de leur parti, abandonnant les autres citoyens, face à leur destin. C’est dire que l’exclusion n’est plus seulement politique, mais aussi sanitaire.
Alors que le Gouvernement a annoncé sur toutes les ondes, qu’il allait procéder à une vaste campagne de vaccination dans les écoles, aujourd’hui, force est de constater que plus de trois semaines après, les élèves continuent à boycotter les cours, parce que n’étant pas vaccinés.
Ce qui n’est pas sans conséquence sur le déroulement normal de l’année académique déjà fortement perturbée par des grèves perlées. Pourtant et pour la première fois de mémoire d’homme, les écoles de la capitale ont été fermées durant plusieurs jours en raison de l’épidémie, avec la promesse des autorités qu’elles n’allaient pas être ré ouvertes avant que tous les enfants ne soient vaccinés ! Quelle supercherie et quelle démission ! Aujourd’hui, personne ne sait exactement quelle est l’ampleur du désastre, tant le taux de mortalité est très élevé.
La visite que nous avons effectuée sur le site de prise en charge de la méningite à Lazaret le samedi 9 Mai 2015, nous a permis de constater les conditions très difficiles dans lesquelles se trouvent les malades et les accompagnateurs qui sont les plus exposés, parce que n’étant pas vaccinés. Le seul réconfort des malades est la disponibilité des agents de santé, qui, dans des conditions inimaginables, continuent à apporter aide et assistance aux malades. Nous profitons de ce moment solennel pour les féliciter et leur rendre un vibrant hommage.
Dans le domaine de l’hydraulique villageoise et urbaine, le rapport-bilan de l’an 4 mentionne que les engagements de Issoufou Mahamadou portent sur la réalisation de 14.000 nouveaux points d’eau modernes et la réhabilitation de 8.250 PEM. Or, le fameux Programme de la Renaissance s’est engagé aussi à réaliser 1.000 points d’eau pastoraux par an soit 5.000 au total. En réalité l’engagement du Président Issoufou porte sur 19.000 PEM (ruraux et pastoraux), sans compter les réhabilitations. Le taux de réalisation de 71,88% annoncé est donc erroné, car le vrai ratio n’est que de 52% en 2014.
Le bilan est plus catastrophique en matière de réhabilitation où selon les chiffres, seulement 2.613 PEM ont été réhabilités sur les 8.250 prévus soit un taux de 31,67%. Ceci dénote d’un manque d’intérêt du Gouvernement pour la consolidation des acquis, particulièrement ceux très remarquables de la décennie 2000 - 2010.
Mesdames et Messieurs,
En matière d’assainissement de base, l’engagement porte sur 240.000 ouvrages à réaliser en 5 ans, soit 192.000 ouvrages en 4 ans. Les réalisations annoncées sont chiffrées à 51.945, soit un taux de 27,07%.
Plus grave, face à la presse, le Président de la République a annoncé, en prenant à témoin son Ministre de l’Hydraulique qu’en 2015, les réalisations seront de 8.000 PEM. Nous voulons comprendre, comment il compte réaliser en une seule année, ce qu’il n’a pas pu réaliser en 4 ans ?
Le Chef de l’État sait-il que selon les standards en vigueur et au coût de 15 million deFrancs CFA en moyenne par PEM, il faudra 120 milliards pour exécuter 8.000 PEM, alors que les investissements totaux programmés n’excèdent guère 25 % de ce montant.
Il faut ajouter que cette insuffisance de ressources pour le secteur de l’eau a toujours été dénoncée, car sur les 600 milliards promis par Issoufou Mahamadou, pour être affectés au secteur, moins de 120 milliards y ont été consacrés et même là dans l’hypothèse où 100% des programmations étaient correctement exécutées.
D’autre part, toujours face à la presse, le Président de la République a avancé qu’en dix ans, le régime du Président Mamadou Tandja n’avait réalisé que 1.500 PEM.
N’est-ce pas là une insulte à l’intelligence des nigériens et aux efforts de nos partenaires. ?
En effet, rien qu’en 2007, les statistiques du Ministère en charge de l’Hydraulique indiquaient que ce sont 2.750 PEM qui ont été réalisés. De plus les mêmes statistiques indiquent qu’en moyenne, ce sont 1.409 points d’eau qui sont construits annuellement !
Enfin, le bilan de l’an 3 indiquait que ce sont 5.587 points d’eau qui ont été réalisés en 2013 et 7.907 en 2014, soit un accroissement de 2.320 PEM, alors que le rapport du Ministère technique n’indique que 1.306 PEM de réalisés! D’où sortent les 1,014 PEM supplémentaires ?
Mesdames et Messieurs, mes Chers Compatriotes,
Dans le domaine de la Sécurité Alimentaire, l’analyse du bilan nous amène à faire les constats suivants:
Au plan agricole, le gouvernement nous parle d’un accroissement de la production. Or, pour une recommandation de 100 kg d’engrais à l’hectare, les investigations nous ont permis de constater, que ce sont seulement 2kg qui ont été utilisés à l’hectare. Par conséquent, si augmentation de production il y a eu, cela ne peut résulter, que d’une augmentation des superficies cultivées, qui elle-même, est liée à une augmentation de la population, et non, à l’usage d’engrais comme le prétend le bilan.
Il faut en outre noter que la campagne agricole 2014 a présenté un déficit de 230.000 tonnes, identique au déficit de 2005. L’évaluation faite par le Ministère de l’Agriculture fait ressortir 4.500 villages déficitaires pour une population de 4,7 millions de personnes, soit 28% de la population totale du pays.
La même évaluation faite par le Système d’Alerte Précoce, fait ressortir que plus de 2,5 million de personnes, soit 16% de la population, sont dans une situation d’insécurité alimentaire. Il faut noter en outre, que depuis décembre 2014, CINQ CENT MILLE personnes étaient dans un besoin d’assistance alimentaire immédiate, sans que des mesures appropriées soient prises pour leur venir en aide.
Par rapport à la situation nutritionnelle, la dernière enquête en la matière a fait relever que plus de 500.000 enfants, soit 14,8%, proche du seuil d’alerte de 15% fixé par l’OMS, sont en situation de malnutrition aigüe, donc en danger de mort. La même enquête a permis de relever que plus de 1,5 million d’enfants sur les 3.420.000, soit 43,85% souffrent de malnutrition chronique dont les conséquences sont irréversibles.
Au Plan pastoral, le déficit fourrager est estimé à plus de 8,5 millions de tonnes, soit 37% des besoins. C’est dire qu’en cette période de soudure, si les dispositions ne sont pas prises, nous risquons d’assister à un véritable désastre sur le cheptel nigérien.
C’est devant cette situation agricole et pastorale déjà précaire, que nous assistons à un afflux sans précédent de plus de 220.000 réfugiés venus de différents horizons, auxquels, il faut ajouter les victimes des derniers déplacements forcés des populations de 170 villages des îles du lac Tchad.
La preuve est désormais faite, comme nous l’avons déjà prédit, que l’initiative 3N est un échec patent. N’est-ce pas ce qui justifie d’ailleurs l’abandon en pleine tempête du navire « Initiative 3N » par son Capitaine, parti pour d’autres horizons ?
Mesdames et Messieurs Mes Chers compatriotes,
Par rapport à la relance de l’économie à travers des investissements publics, les propos du Président de la République, tenus dans des organes de presse sont sans appel.
Selon ses dires, non seulement aucun candidat aux dernières consultations électorales générales n’a présenté de programme, mais aussi, la gestion de notre pays s’est faite sans programme entre 2000 et 2010. Sans doute, le régime en place n’en était pas capable. Faudrait-il invoquer l’amnésie dans le cas d’espèce ?
En effet, en tant que parlementaire à l’époque, l’actuel Premier Magistrat du pays a pleinement participé à tous les débats portant sur la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement. Que n’a-t-on pas entendu comme critiques en ces temps-là sur le Programme Spécial du Président de la République SE Mamadou Tandja et l’Initiative PPTE ?
Comment qualifier cette négation de l’évidence, quand le pouvoir en place lui-même admet pourtant l’existence de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP 2008-2012) sur laquelle, il commandite un rapport d’évaluation pour servir de base à la préparation du Plan de Développement Économique et Social (PDES 2012-2015) ?
En fait, ce comportement consistant à chaque fois à minimiser l’apport des autres et à exagérer ses propres performances ne sied pas à une personnalité de son rang.
Mes Chers Compatriotes,
Au plan de la gouvernance démocratique, notre pays vit depuis quatre ans, une situation dramatique que nous avons rappelée dans la partie introductive de mon intervention. Un drame politique, économique, social et culturel qui se racontera de génération en génération, tel un mélodrame dont les tragédiens du tristement célèbre dramaturge Mahamadou Issoufou et de sa troupe théâtrale, le « Guri-System » porteront seuls sur terre, comme à l’au-delà, les stigmates, j’allais dire, la marque indélébile d’un règne cauchemardesque qui a délibérément plongé l’ensemble du peuple nigérien dans le chaos absolu, un spectacle tragique, en passe de devenir un crime contre les masses laborieuses.
Au lieu de rassembler et de cultiver la cohésion nationale, le Président Issoufou Mahamadou a opposé les nigériens les uns contre les autres, en entretenant l’esprit clanique au sein des organisations politiques et de la société civile qui refusent de sentir la saveur nauséabonde et les transpirions suicidaires de la pensée unique. Le régime du Président Mahamadou Issoufou a classé les Nigériens en amis et en ennemis, fragilisant ainsi les liens fraternels, bref une valeur cardinale indispensable pour la consolidation de l’Unité nationale.
Au lieu de promouvoir la paix et la concorde, le Chef de l’État Issoufou Mahamadou appelle à la guerre et à la haine, endeuillant ainsi injustement de milliers de familles, car feignant de doter nos forces de défense et de sécurité de matériels militaires adéquats, à la hauteur des ambitions guerrières et insensées du Chef Suprême de l’armée qu’il est.
A l’opposé, il nargue les Nigériens et les forces de défense et de sécurité sur le terrain des opérations, en se barricadant derrière un armement militaire sophistiqué destiné à sa propre sécurité. On comprend dès lors le sens donné par le gouvernement au concept de « renforcement des capacités en ressources humaines, matérielles et financières », car avec un peu de recul et en observant de prés, le Président Issoufou Mahamadou est l’un des Chefs d’État les mieux gardés de la planète. Il s’agit assurément d’un acte de haute trahison, car il a choisi de privilégier sa propre sécurité et celle de sa famille, au détriment de la sécurité de l’intégrité territoriale de notre pays et de l’ensemble de la Nation.
Comment ne pas parler de haute trahison, dès lors qu’à chaque fois, qu’il s’est agi d’envoyer les forces de défense et de sécurité à l’étranger, l’opposition parlementaire n’a jamais hésité à accorder son soutien ?
Toutefois, elle a toujours pris la précaution d’attirer l’attention du gouvernement sur les mesures d’accompagnement, et tout particulièrement en matière d’utilisation des fonds alloués aux Forces de Défense et de Sécurité.
Ignorant ces appels à la prudence, plusieurs centaines de milliards seront engloutis dans des marchés de complaisance, octroyés à des militants commerçants et véreux du parti rose, transformés pour la circonstance en marchands d’armes.
Comment s’étonner dés lors du mauvais équipement de nos Forces de défense et de sécurité dont la bravoure et le professionnalisme sont pourtant légendairement reconnus, tant sur le plan national qu’international.
Pour ceux qui s’en rappellent, l’ARDR craignait, déjà, dès l’entrée en guerre de nos FDS au Nigéria, que notre pays ne vive certaines scènes que nous voyons sur les chaînes internationales, à savoir, exode massif de populations, errant sur des chemins interminables, en proie à la faim et à la soif, à la recherche d’un lieu plus sûr.
Aujourd’hui, c’est en direct que nous vivons cette situation sur notre propre territoire de populations partant à pied de leurs contrées, abandonnant tous leurs biens sur place. Certaines personnes meurent de faim et de soif durant leur traversée, parce que l’État qui a donné l’ordre d’évacuation n’a prévu aucune mesure de prise en charge.
Ni les populations locales, ni les réfugiés ne savent à quel Saint se vouer, parce que le gouvernement a fait preuve d’une incapacité notoire dans la gestion de ce dossier.
Mes Chers Compatriotes,
En vérité, la politique sécuritaire du Président Issoufou Mahamadou n’est en réalité qu’une politique d’insécurité. Raison pour laquelle, nous parlons de haute trahison de la part du Président de la République.
En effet, force est de constater que les récents événements douloureux survenus dans la région de Diffa, laissent perplexes les Nigériens et nous interpellent tous sur la capacité du Président Issoufou Mahamadou à conduire à bon port les destinées de notre cher pays.
Sinon, comment comprendre qu’à l’issue des événements tragiques de l’Ile de Karamga, le Chef Suprême des armées qu’il est, n’ait pas daigné se déplacer sur le terrain, alors que l’on se souvient de l’empressement et du zèle avec lesquels, il s’est rendu à Paris pour pompeusement déclarer « je suis Charlie », prétextant apporter son soutien à la lutte contre le terrorisme.
Mes Chers Compatriotes,
Vous l’avez bien compris, on est tous en danger et la République est dangereusement menacée de la faute de la démission de fait du Père de la Nation, préoccupé par le renouvèlement de son mandat comme l’attestent les tournées en profondeur à l’intérieur du pays de son « directeur de campagne » Bazoum Mohamed, Président du PNDS-Tarayya.
C’est tout simplement manquer de considération au Peuple nigérien. Au moment où l’ensemble des nigériens portent encore le deuil des douloureux événements de l’île de Karamga, événements jamais élucidés, sans aucune pudeur, les liesses populaires semblent être le sport favori des princes qui nous gouvernent.
Mesdames et Messieurs, chers Compatriotes,
C’est à juste titre que les événements survenus dans la région de Diffa nous interpellent tous et posent la question cruciale de l’utilisation des ressources financières, du déploiement de nos FDS sur les théâtres d’opérations et de l’assistance aux populations civiles déplacées pour raison d’insécurité.
Comment peut-on impunément laisser des militaires dans une zone aussi difficile que dangereuse, sans aucune possibilité de replis, avec pour unique armement des armes légères dont l’efficacité en cas d’intervention laisse à désirer ?
Au moment où nous parlons, aucun nigérien, ni aucune source ne sont en mesure de nous fournir avec exactitude, combien d’éléments des forces de défense et de sécurité sont tombés lors de cette attaque de la maléfique secte Boko Haram ?
Des familles entières attendent toujours que les autorités veuillent bien apporter une confirmation du décès ou non de leur enfant, afin qu’elles portent le deuil, mais en vain.
Du reste, ces événements de Karamga viennent démentir les propos glorieux et va-t’en guerre du Président de la République et de son ministre d’État chargé de sa réélection ; propos selon lesquels la secte Boko Haram a été vaincue. Pourtant, la guerre contre cette nébuleuse ne se passe plus sur nos frontières, elle s’est même déplacée à l’intérieur du pays, comme l’attestent les événements récents survenus à Dogondoutchi ou des écoles ont été brûlées, mettant dans la rue des élèves à quelques mois des examens.
Mesdames et Messieurs, mes Chers Compatriotes,
Mais au-delà de la mort des FDS, un autre drame est entrain de survenir dans la région de Diffa. Il s’agit de ces déplacés forcés du gouvernement des îles du Lac Tchad.
Ni les populations locales, ni les réfugiés, ne savent à quel Saint se vouer, parce que le gouvernement a fait preuve d’une incapacité notoire dans la gestion de ce dossier.
Même le Gouverneur de Diffa qui a cru devoir prendre des mesures draconiennes, dans le cadre de la gestion de l’état d’urgence, n’a pas su proposer aux populations des solutions alternatives, ni des mesures d’accompagnement.
Parmi ces mesures, on peut noter entre autres, l’immobilisation des véhicules immatriculés au Nigéria, l’interdiction de l’exploitation du poivron et du poisson (principales ressources de la zone), la rationalisation de la vente des hydrocarbures, l’interdiction de rouler à moto.
Toutes ces mesures ont concouru à précariser des populations déjà en proie à la désolation et à la frustration. Il est à craindre, qu’en l’absence d’un assouplissement, ces mesures ne conduisent à d’autres sources de conflits, au lieu d’être un instrument de la promotion de la paix et de la stabilité. En vérité, la politique sécuritaire du Président Issoufou Mahamadou n’est en réalité qu’une politique d’insécurité.
Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,
C’est dans cette ambiance délétère que le pouvoir veut organiser les élections de 2016. Jamais dans l’histoire démocratique de notre pays, le processus électoral n’a connu autant de tentatives de manipulation. Tout, absolument tout, est mis en oeuvre par le régime, pour que les textes fondamentaux, ainsi que les structures entrant dans le cadre des élections (CFEB, CNF, CENI) soient régentés et caporalisés par le pouvoir en place, à travers le ministère de l’Intérieur.
Dans la même logique, et en violation des textes de la République, notamment le Code électoral, certains responsables du PNDS-TARRAYA n’hésitent pas, en lieu et place de la CENI qui n’est même pas officiellement installée, à annoncer le calendrier électoral, allant jusqu’à informer l’opinion nationale et internationale de l’ordre séquentiel des élections.
C’est ainsi que pour eux, les élections présidentielles et législatives se tiendront avant les élections municipales et régionales. À l’opposition politique, nous continuons à croire, et c’est notre ferme conviction, que toute opération électorale passe nécessairement par un consensus obtenu au sein du CNDP en collaboration avec la CENI.
On ne peut donc concevoir et accepter qu’un parti politique, fût-il celui du Président de la République, puisse nous imposer un ordre séquentiel des élections.
Mes chers Compatriotes,
En matière de justice sociale, au lieu d’assurer un accès équitable à la justice, promouvoir les droits humains et garantir la liberté d’opinion et d’expression comme le prétendait le Chef de l’État, un constat amer s’impose. Au-delà des nombreuses violations des lois et règlements de la République, vous êtes nombreux à attendre le sort qui sera réservé à la requête du SAMAN qui a demandé que le ministre en charge de l’intérieur soit déféré devant les juridictions.
Une chose est sûre, le cas de Massoudou, constitue à n'en point douter, une mise à l’épreuve de la sincérité et de la capacité du Président de la République à être au-dessus de la mêlée et démontrer l’indépendance de la justice et la réalité de la séparation des pouvoirs.
Pour notre part, nous sommes convaincus, chers concitoyens, que le Président de la République ne mettra pas Massoudou à la disposition de la justice. Cependant, il y a lieu de rappeler aux nigériens que dans l’affaire dite des bébés importés, l’arrestation de Hama Amadou, alors Président de l’Assemblée Nationale a été autorisée selon les tenants du pouvoir, pour lui permettre de se présenter devant la justice et de se laver de tout soupçon. Aujourd’hui, nous pensons sincèrement que le puissant Ministre en charge de l’intérieur doit se mettre à la disposition de la justice pour être blanchi de cette affaire de jet de discrédit.
Mesdames et Messieurs, mes chers Compatriotes,
Les actes de mal gouvernance politique sont légion dans notre pays. N’oublions pas les interdictions de manifestations faites aux seuls partis de l’opposition à travers le fameux message radio du ministre Massoudou, ainsi que le refus au MNSD de tenir son Congrès dans des édifices publics.
À toutes ces dérives s’ajoutent les restrictions faites à la liberté d’opinion et d’expression. Les différentes interpellations des hommes politiques, des journalistes et des acteurs de la société civile pour avoir simplement exercé leurs libertés constitutionnelles, celles de pensée et d’opinion, sont des manifestations tangibles du désir du Président Issoufou Mahamadou d’imposer aux citoyens la pensée unique.
La délation, les écoutes téléphoniques sauvages, les filatures, pratiques d’un autre âge, sont devenues aujourd’hui courantes pour mettre au pas tous les nigériens.
Il faut ajouter à ce sombre tableau, la persistance de l’insécurité alimentaire, la précarité sociale et la cherté de la vie avec comme corolaires une paupérisation aggravée du peuple nigérien et une cherté de la vie liée aux prix exorbitants des produits de consommation courante, et enfin, la persistance de la navigation à vue en eau trouble, ornée d’amateurisme. En plus, l’État reste sourd et muet aux revendications légitimes des couches sociales; malgré la baisse du prix du baril à l’international. Nous pouvons à volonté multiplier les exemples.
Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,
A la lumière des constats que nous venons de faire, il y a lieu de s’inquiéter, car nous constatons que l’espoir qu’aurait pu susciter les promesses électorales et le programme de cinq ans du Président de la République Issoufou Mahamadou, s’estompe de jour en jour et fait place au désespoir et à la résignation.
Et pour cause… Après quatre ans de gestion chaotique du pouvoir d’État par le Président Issoufou Mahamadou et son clan, aucun des chantiers pompeusement annoncés n’est effectivement à ce
jour réalisé. Ceux, comme Niamey gnala, qui connaissent un début d’exécution sont d’un ridicule pathétique au vu de la mauvaise qualité des travaux et du gaspillage de ressources financières. Quant aux lancements des chantiers qu’il organise dans un rituel immuable où il est en permanence aux commandes d’un engin de terrassement, cela frise le ridicule.
Oui, il y a lieu de s’inquiéter, de voir le mensonge érigé en système de gouvernance. En effet, tous les bilans d’exercice du pouvoir se sont avérés être un tissu de contrevérités.
Mes chers compatriotes,
C’est dire que notre pays est au bord d’un cataclysme, d’un terrible séisme politique. D’aucuns parlent d’infarctus politique tellement le pays va mal. Les symptômes de cette pathologie sont en passe de gangrener la marche du Niger sur le plan de la stabilité des institutions nationales, de la gouvernance, de la sécurité et de la géopolitique régionale. Après plus de 4 ans de règne des autorités de la 7ème république, le Niger peut-il sortir de cet infarctus politique, eu égard à la multiplication des signes de dérèglements et de handicaps constatés quant aux choix politiques opérés dans les domaines cités plus haut ? Chacun de nous a une grosse responsabilité dans le sauvetage de notre cher pays. Il reviendra à chacun d’en rendre conscience et de s’assumer.
Qu’Allah Le Très Haut bénisse le Niger et son peuple et qu’il les préserve de toute dictature.
Je vous remercie de votre aimable attention.