La société civile nigérienne, réunie autour du collectif ‘’Sauvons le Niger’’, a condamné ce mardi, l’interpellation du secrétaire général de l’association ‘’Alternative espaces citoyens’’ (AEC), Moussa Tchangari, détenu depuis lundi après-midi à la Cellule anti-terroriste de Niamey.
Celui-ci a été interpellé alors qu’il était parti de lui-même porter à manger aux six chefs de villages de Diffa, détenus au sein de ladite cellule, depuis vendredi, au motif qu’ils auraient refusé de collaborer avec les FDS, dans leur lutte contre Boko Haram.
Souffrant, Moussa Tchangari n’a aucune possibilité de recevoir de visite, y compris celle de son avocat. Ainsi, ce dernier n’a pu s’enquérir de son état de santé encore moins de ses conditions de détention.
Aucune explication n’a été donnée sur les motifs de son interpellation, mais il semblerait qu’elle soit liée à ses différentes sorties médiatiques où il a dénoncé les conditions de mise en œuvre de l’état d’urgence dans la région de Diffa et les conséquences pour les populations de la localité.
Sa dernière sortie médiatique date du jour même de son interpellation. Dans un entretien à RFI, Moussa Tchangari avait une fois de plus dénoncé les dérives auxquelles donne lieu la situation d’état d’urgence à Diffa et fustigé les conditions de détention des six chefs traditionnels qui, selon lui, sont injustement gardés à la cellule anti-terroriste.
Dans sa déclaration, le collectif ‘’Sauvons le Niger’’ a exigé la libération de Moussa Tchangari, et de toutes les personnes arbitrairement interpellées, mais également la levée de la mesure ‘’d’expulsion’’ concernant les habitants des îles du Lac Tchad. Partis précipitamment, ils ont laissé derrière eux biens et animaux à la merci de Boko Haram, l’Etat n’ayant jusqu’à présent pas pris de mesures conséquentes pour sécuriser le bassin du Lac Tchad.