Le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, président du Comité National du Code Rural (CNCR), M. Seydou Oumarou, a présidé, hier matin au Palais des Congrès de Niamey, l'ouverture de la 7ème édition de l'atelier National des Commissions Foncières. L'objectif de cette rencontre de trois jours est de partager les résultats de l'étude sur le bilan de 20 ans de mise en œuvre du Code Rural et les conclusions de la dernière session du CNCR afin de contribuer à rendre effectives les conclusions et orientations. Cette encontre a enregistré la présence des cadres du Ministère de l'Agriculture et de celui de l'Elevage, du secrétaire permanent du Code Rural et de tous les acteurs régionaux.
En ouvrant ces travaux, le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, M. Seydou Oumarou, a rappelé que cette session 2015 d'ANACO7 se tient à un tournant décisif du processus Code Rural. ''En effet, après près de 10 ans de léthargie du Comité National du Code Rural, nous avions pu organiser le 08 octobre 2014, une instance importante du Code Rural, dont la cérémonie d'ouverture des travaux a été présidée pour la première fois par le Premier ministre, qui d'après lui, a voulu, par cet acte, témoigner la volonté politique de son Gouvernement et du Président de la République à accompagner la mise en œuvre du Code Rural dont la spécificité fait école à l'échelle du Continent, voire au-delà'', a-t-il ajouté.
Selon M. Seydou Oumarou, la session du CNCR a été aussi l'occasion pour le Premier ministre de rappeler quelques défis importants pour assurer une meilleure gouvernance foncière à savoir la récurrence des conflits fonciers souvent meurtriers; l'appropriation privative des espaces pastoraux et des terres vacantes; l'avancée du front agricole en zone pastorale; le développement et la gestion des points d'eau en zones pastorales; et la gestion des terres aménagées par l'Etat. Il a précisé que ces défis interpellent les Nigériens, mais particulièrement les autorités administratives, municipales et coutumières, tout en les invitant à mieux l'exercer et à promouvoir une exploitation rationnelle et durable, des ressources les plus précieuses que constituent les terres, les forêts et les eaux.
''Si nous avons visé de façon spécifique les autorités administratives et municipales, c'est bien à cause des responsabilités qu'elles occupent de façon générale dans l'animation du développement local et la préservation de la paix sociale, dans leurs entités administratives ou territoriales. Toutefois, nous ne perdons pas de vue le rôle d'appui-conseil du Secrétaire Permanent du Code Rural pour contribuer à orienter et encadrer les décisions des autorités conformément aux textes, et celui des représentants des producteurs pour informer, voire interpeller en cas d'abus ou de violation des dispositions du Code Rural'', a-t-il affirmé.
Dans cette perspective, il a rappelé que le Gouvernement a organisé un forum en septembre 2014 à Agadez sur la gestion des points d'eau en zone pastorale, une feuille de route engageant les différentes parties prenantes a été adoptée, et des instructions pour traduire dans les faits cette feuille de route, ont étés données par le Chef de Gouvernement. Aussi, a-t-il poursuivi, le 23 février 2015, il a été créé un Comité Ad hoc chargé d'instruire et de faire des propositions au Gouvernement, sur la question de l'accaparement des terres et la privatisation des pâturages avant de constater que le Gouvernement est résolument engagé dans une dynamique d'assainissement et de renforcement de notre processus code rural. Dans ce chantier, il a assuré que notre pays a le soutien des Partenaires Technique et Financiers, notamment l'Union Européenne, la Coopération Suisse, la Coopération Allemande, la Coopération luxembourgeoise, l'Initiative pour les Politiques foncières en Afrique (LPI) et la FAO.
Auparavant, le secrétaire permanent du Code Rural, M. Alhou Abey Bazou, a estimé que la gestion foncière est un problème récurrent dans notre pays, mais dont l'application des textes et dispositions actuellement en vigueur peuvent considérablement alléger beaucoup de soucis dans ce domaine. L'application de ces textes peut en outre assurer une sécurisation de l'organisation du monde rural en appuyant la sécurité alimentaire, et éviter d'énormes conflits entre les producteurs.
Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général du Gouvernorat de Niamey, M. Zourkaleini Maïga, a estimé qu'un autre aspect de la problématique foncière à Niamey est lié au caractère extrêmement extensif de la ville et aux énormes besoins en aires de production que cela nécessite. Les conséquences sont évidentes sur la dualité ''ville-campagne'', et sur l'interaction entre les zones urbaines et les activités agricoles, pourtant indispensables à la vie et à la paix sociale. Il a estimé que cette rencontre se penchera sur la gestion du foncier urbain et du foncier rural, puis sur les enjeux liés aux lotissements privés, les questions relatives aux acquisitions des terres agricoles par les investisseurs, et enfin les enjeux liés à l'articulation entre les outils d'aménagement foncier et de planification spatiale.