Le Collectif des avocats du journaliste Moussa Tchangari, ont animé ce jeudi 21 mai à Niamey, un point de presse relatif à la déclaration du ministre de l’Intérieur Hassoumi Massououdou, rendue publique la veille à l’AFP. Le premier flic du pays avait en effet déclaré à l’Agence France Presse, que le secrétaire général d’Alternatives Espaces Citoyens était poursuivi pour « collaboration avec Boko Haram ».
Selon les avocats qui assure la défense de Moussa Tchangari, « aucun magistrat n’a encore entendu leur client ». Par conséquent, « le chef d’accusation annoncé par le sieur Massaoudou n’est que le fruit de son imagination » a souligné le Collectif. En réponse à la déclaration du ministre de l’Intérieur, les avocats ont fait savoir que le qualificatif donné par le « ministre-magistrat », sur les raisons de l’interpellation et de la détention de leur client, « n’existe pas en droit positif nigérien ».
« Le dossier de notre client est vide » a déclaré le Collectif qui a dressé par la même occasion, la genèse des faits ayant conduit à l’interpellation, lundi dernier par la Cellule Anti-terroriste, de Moussa Tchangari.
Le Collectif des avocats de Moussa Tchangari a tenu par ailleurs à relever certaines violations du droit dans la sortie du ministre de l’Intérieur notamment l’entorse faite au principe de la présomption d’innocence.
Pour rappel, dans ses déclarations à l’AFP ; le ministre a expliqué que depuis un certain temps Mousssa Tchangari «collabore avec Boko Haram et il mène une propagande active pour propager de fausses nouvelles en lien avec Boko Haram ».
Selon le ministre, le gouvernement ne pouvait tolérer « cette collaboration aussi active avec des terroristes et une propagation systématique de fausses nouvelles ». C’est ce qui a justifié son interpellation suivie de sa détention avec comme principal chef d’accusation, « association de malfaiteurs en relation avec l’entreprise terroriste Boko Haram ».
Il convient de noter que le point de presse qui s’est déroulé dans l’après-midi de ce jeudi au sein de l’espace Frantz Fanon d’Alternative Espaces Citoyens (AEC), s’est tenu en présence de plusieurs grandes figures et responsables d’associations de la société civile nigérienne.