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Le Niger souffre de surexploitation de ses eaux par les hommes
Publié le samedi 23 mai 2015   |  TRT Français


Tragédie
© Autre presse par DR
Tragédie sur le fleuve Niger: le bilan s`alourdit


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Le Fleuve Niger, pivot de l’économie et de la civilisation malienne, fait vivre plus d’un million d’hommes

Le fleuve Niger, fait vivre plus d’un million d’hommes, qui, à force de vouloir le dompter, mettent parfois en péril sa superbe.
Principal fleuve d'Afrique occidentale, long d'environ 4 200 km et drainant un bassin estimé à 1, 1 million de km2, le fleuve Niger naît en Guinée, traverse le Mali et le pays éponyme, avant d’achever sa course au Nigéria.

Au Mali, véritable artère nourricière dans un pays sans côte maritime, le fleuve est jalonné par les villes de Tombouctou, Djenné, Gao, Mopti (dans le Nord du pays) et s’étend sur une des zones les plus inondée de la planète appelée le Delta intérieur.
Un territoire qui occupe près de 35 mille km2 et qui permet de procurer un habitat viable aux animaux et aux plantes mais surtout d’offrir des ressources inestimables à près d’un million de personnes qui organisent leur vie autour de lui.

Le fleuve Niger est ainsi exploité par les éleveurs, les agriculteurs mais surtout les pêcheurs, souvent semi-nomades, qui déplacent leurs habitats selon les saisons. Quand la saison des pluies se termine (novembre), les pêcheurs, gardiens de «la Reine des eaux» prennent leurs pirogues pour pêcher, consommer et exporter les ressources animalières. Principale zone de pêche du Mali, le delta intérieur représente 80 à 90% de la production nationale. Lorsque l’inondation est maximale, les prises annuelles peuvent atteindre les 130 mille tonnes, selon les données officielles.

«Le poumon du pays», qui apporte eau et sédiments, bénéficie également aux cultivatrices.
Du côté de Bamako, des femmes, majoritairement âgées, entretiennent leur jardin potager, cultivant salades, betteraves, oignons et tomates grâce aux eaux du fleuve avant de vendre leurs récoltent aux restaurants ou ménages Bamakois.
A quelques mètres des cultivatrices, Anadolu a retrouvé «les laveurs», des hommes et femmes qui font la lessive au bord du fleuve.
Tôt le matin, les mains chargées de vêtements de clients bamakois, ces laveurs nettoient des habits moyennant argent. « Je lave le jean pour 50FCA (0.1 USD) par contre, une couverture c’est 250FCA (0.5 USD)», informe une laveuse, tout en frottant énergétiquement un pantalon.

Pourtant, d’amont en aval, les eaux du Fleuve Niger s’usent en raison de leurs surexploitations, des changements climatiques et des barrages hydro-électriques qui jonchent son cours.

A cette période de l’année, l’eau est agitée par les premières pluies qui annoncent la saison hivernale, alors que les barrages hydro-électriques installés en amont du fleuve diminuent fortement la quantité des poissons à Bamako.
« Je suis là depuis 2h de l’après-midi, mais je n’arrive pas à pêcher une quantité importante de poissons. Les barrages hydro-électriques qu’on installe çà et là sur le fleuve,font fuir les poissons », déplore Ousmane Konta, un pêcheur rencontré par Anadolu.
L’équilibre du fleuve est également mis à mal par une autre invention humaine : la pêche du sable, ont alerté dans une étude des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), organisme français de recherche.

Le lit amont du Niger se creuse d’année en année, un abaissement dû au prélèvement excessif de sable et de gravier par près de 15 mille pêcheurs de sable qui vont en apnée, recueillir à la main les matériaux au fond du fleuve, pour l’intérêt de l’extension urbaine, notamment dans la capitale, explique le document.

Cela n’est pourtant pas sans conséquence pour la région. Les chercheurs ont en effet enregistrés une réduction des terres arables, une baisse du niveau du fleuve Niger, des difficultés d’accès à l’eau, et une réduction de la productivité de la pêche. L’ablation annuelle du lit serait d’ailleurs aujourd’hui de l’ordre de plusieurs centimètres.
A cela s’ajoute les changements climatiques qui menacent l’intégrité du fleuve. Ainsi, lors de la grosse sécheresse climatique de 1984-1992, le fleuve a énormément diminué, perdant plusieurs kilomètres de longueurs et transformant le paysage hydraulique. La production de pêche s’est d’ailleurs limitée à 40 000 tonnes, voire moins, durant cette décennie, toujours selon des données officielles.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (l’Unesco) qui a multiplié les projets pour la sauvegarde du Fleuve Niger, rappelle l’«urgence de préserver ce site exceptionnel» afin qu’homme et nature coexistent en harmonie. A l’homme, donc de s’adapter et de limiter ses exploitations, afin de continuer à profiter des richesses qu’offre le Delta. (AA)

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