A moins d'un an des échéances électorales, de gros nuages s'amoncèlent dans le ciel nigérien. L'opposition politique redoute par-dessus tout une falsification du vote. Et au fur et à mesure que la date s'approche, les opposants redoublent de vigilance et commencent à gueuler.
Le pouvoir, à en croire l'un d'entre eux, le président Mahamane Ousmane, userait d'artifices pour truquer les futures élections.
Lors d'un meeting du PJD Hakika tenu dans la commune 2 de Niamey, Ousmane n'est pas allé par le dos de la cuillère pour dévoiler la machine à la triche que le Guri système aurait mise déjà en place. L'objectif étant de rafler un maximum de voix. Parlant justement des guristes, ce dernier laisse entendre que : "ces gens qui se croient malins passent par le système que je viens de vous décrire pour demander à chaque chef de quartier, à chaque chef de village de fournir une liste de 50 personnes, à qui on promet de l'argent, à certains des vivres issues certainement des magasins de l'OPVN de manière à constituer des listes parallèles avec la promesse qu'on va vous délivrer des pièces d'identités parallèles naturellement, on va vous délivrer des cartes d'électeurs parallèles, frauduleuses aussi, et puis on va vous donner de l'argent, de fois en fonction de la tête de client : mille, trois mille, cinq mille et puis avec un peu de vivres (…) ". Et Mahamane Ousmane agacé de poursuivre en s'interrogeant en ces termes : "Chers compatriotes !
Nous allons où là ? Nous voulons dans ce pays qu'il y ait des élections libres, démocratiques et transparentes qui permettraient aux citoyens d'exprimer des choix conscients, des choix volontaires". En termes clairs, le pouvoir s'est aperçu qu'il est dans une difficulté insurmontable. Comment alors remporter les élections alors même que les échos qui fusent ça et là ne sont pas de nature à rassurer ceux qui tiennent le gouvernail en main? Contourner et passer en force s'il le faut, telle semble être la stratégie du moment. C'est dire que mordre la poussière est selon toute vraisemblance écartée pour les renaissants qui sont prêts à tout pour faire réélire leur champion qui ne gagne plus l'estime des Nigériens. Si les affirmations d'Ousmane s'avèrent, alors ceux qui tablaient sur des élections "propres" en 2016 seront déçus.
Le temps des convulsions politiques n'est visiblement pas terminé au Niger. A moins d'être sourds ou aveugles, ''nous ne voyons pas comment le régime qui fait des misères au peuple pourra encore solliciter ses voix et triompher'', assène un militant du parti vert (le vrai). Après des années à l'opposition, le parti rose, dont les animateurs ont gouté aux délices du pouvoir n'envisagent plus s'en priver. Au pouvoir, depuis plus de 4 ans, ils ne se sont pas montrés aussi bon démocrates que leurs prédécesseurs. S'imaginer loin du pouvoir, être de simples spectateurs, un scenario difficile à admettre.Selon une certaine opinion, à bien d'égards d'ailleurs, ceux qui les ont devancés sont plus méritoires. Hier encore, ceux qui tiennent le cordon de la bourse aujourd'hui jouaient au parangon de vertu.
N'est-ce pas eux qui s'égosillaient à dire qu'ils feraient la différence ?
Sur le continent, les élections sont toujours d'un enjeu majeur au point d'exacerber les passions. Les exemples sont légions et restent sous les feux de l'actualité. Autant alors conseiller à ceux-là même qui ont fait le serment d'oeuvrer pour une symbiose dans notre pays, qu'ils comprennent qu'ils ont plus à gagner en faisant en sorte qu'ils ne réveillent pas les vieux démons.
Autrement, à quoi servira une victoire dans le chaos ?