C’est une jeune femme abattue, embarrassée et traumatisée qui a apparu sur les écrans de certaines télévisions privées de la place pour témoigner de l’humiliation dont elle a été victime de la part d’un garde présidentiel, hier, jeudi 21 mai dernier, dans la matinée, juste avant le passage du cortège présidentiel.
En cette matinée qui restera gravée à jamais dans sa mémoire, comme étant le mauvais souvenir de sa vie, Samira Sabou qui n’était pas dans l’exercice de ses fonctions au moment des faits, a été prise à partie par un agent zélé de la garde présidentielle, un «bidasse» éhonté, juste au moment où elle garait son véhicule pour faire quelques achats dans une pâtisserie se trouvant à côté du petit marché de Niamey. Et c’est cette voie qu’emprunte le cortège présidentiel depuis quelques temps, du fait des travaux de construction du 2ème échangeur de Niamey.
Cet agent zélé et inculte du respect des droits humains, posté à cet endroit précis, est venu sans aucun respect, crier sur elle, avec tout un lot des menaces, pour qu’elle dégage immédiatement son véhicule avant le passage du cortège présidentiel. Un excès de zèle pour ce garde présidentiel qui ne comprend absolument rien du tout de son travail, car au moment où il lui intimait l’ordre de dégager son véhicule, la voie n’était pas encore bouclée, c’est à dire que le passage du président de la République n’était pas imminent, ce qui signifie que les usagers ont encore quelque temps pour libérer le passage en toute tranquillité.
Mais lui, certainement aminé d’une volonté de nuire, d’attenter aux droits des paisibles citoyens, s’estimant en droit de le faire, parce qu’appartenant à la sécurité du président de la République, trouve ainsi l’occasion de se décharger sur quelqu’un de faible, en l’occurrence une femme. Et là, il trouva comme par hasard Samira Sabou qui, malgré le fait qu’elle ait retiré son véhicule de la fameuse «place interdite de stationner», l’a tabassa devant toute une foule avec une cravache au nœud métallique.
Il aurait fallu l’intervention de certaines personnes se trouvant sur les lieux pour que Samira soit extirpée des griffes de cet infortuné agent de sécurité. Au vu de la gravité de l’acte (une agression physique d’une rare violence attestée par les examens cliniques qu’elle a subi), Samira Sabou, en tant que citoyenne nigérienne tout court, jalouse de ses droits, porta plainte devant les tribunaux afin que justice lui soit rendue au nom de l’égalité de tous les nigériens devant la loi.
Nos hommes en «tenue», tout comme certains de nos responsables politiques qui se sont illustrés ces derniers temps de la plus mauvaise des manières, doivent savoir que la position qu’ils occupent ne leur donne aucun droit d’attenter à l’intégrité physique d’autres citoyens nigériens. (Affaire à suivre).