Après les violences policières exercées contre les journalistes lors des manifestations anti Charlie, les journalistes, à l'unisson se sont récriés contre de telles méthodes.
Certaines images ont choqué l'opinion : le réalisateur de la chaîne privée Bonferey, copieusement chicoté par des policiers devant son lieu de travail ; le cameraman de la télévision panafricaine Africable pris en sandwich par des agents de maintien de l'ordre, lui aussi en aura pour son grade ; la fermeture momentanée du groupe RTT par des hurluberlus sans qualité aucune. Des agissements d'une autre époque que l'on pensait révolue…
Pour l'essentiel, les personnes agressées par ceux là même qui sont tenus de leur garantir une protection nécessaire, sont des confrères considérés comme ''ennemis'' par le régime en place. Rappelez-vous, que pour toute réaction, l'organe régulateur, le CSC s'est limité à publier un communiqué laconique…une offense grave envers la presse.
Cet organe dont la mission, en plus d'assurer et de garantir la liberté et l'indépendance de la presse se doit aussi de veiller ''au respect de la pluralité d'opinions dans les médias publics et privés ''. Au fil du temps, le président du CSC, qui, il faut le rappeler n'est pas un journaliste de formation, a profité des circonstances du moment et a écarté les principes qui gouvernent le domaine. Il agit non sans zèle déployé pour faire plaisir à la camarilla qui l'a catapulté là où il est. Son activité préférée : sanctionner les medias gênants au nom d'une procédure inique d'auto saisine. Tout laisse penser que le président du CCS est en mission pour le compte du régime.
Son rôle est de soumettre et contrôler la presse véritablement indépendante. Si dans certains pays comme le Burundi, la répression contre les hommes de medias est devenue banale au point de ne plus rebuter les démocrates à moitié, sous d'autre cieux, l'intégrité de ces derniers est rudoyée.
Au Niger, d'habiles subterfuges sont donc employés par le pouvoir pour compliquer au maximum le travail des médias indépendants. Depuis l'avènement des autorités actuelles, l'objectif des tenants du pouvoir est de rendre maniable le milieu de la presse. Pour le besoin de la cause, il fallait recruter ceux qui sont prêts à faire la sale besogne. Abdrahamane Ousmane, l'actuel président du CSC est le profil idéal. A côté, l'autre plan est celui d'asphyxier les entreprises de presse qui refusent de se plier aux volontés du régime. Le cabinet de la présidence de la République, finance les journaux qui acceptent de ne jamais critiquer la gestion calamiteuse actuelle.
Un blackout total sur tous les sujets sensibles, tel est le pacte. Récemment, Reporters Sans Frontières, dans un rapport publié accusait le régime de confondre ''communication à la corruption ''. Que l'argent du contribuable soit orienté à des fins autres que l'intérêt général est inacceptable dans une démocratie normale. Après tout un régime se défend non pas par des fieffés laudateurs, mais par des actions faites dans le but de satisfaire les attentes du peuple. Mais bah, pour les renaissants, il faudra faire du saupoudrage, du maquillage et ce, une presse bien choisie et arrosée à volonté est là pour faire le travail. Les ténors du régime pourront dormir en paix dans la mesure où un organe fantasque appelé CSC, dirigé par un politicard sans scrupule est là tout dévoué pour faire le boulot. Il ne cesse ainsi de rendre la vie impossible à la presse. Par ses soins, les entreprises de presse privées sont étouffées. Les publicités par exemple sont exclusivement données aux organes qui ont accepté de se coucher.
Seulement, ils auront tout fait pour bâillonner la presse indépendante, ils auront mis tous les moyens…mais ça ne marchera pas. Difficile d'échapper à la vigilance de votre humble serviteur, une membre du CSC qui se trouve être présidente d'APAC-Niger. N'est-ce pas incompatible avec sa fonction de conseillère au CSC ?
L.A.IBRAHIM