Depuis pratiquement une semaine, la ville de Niamey foisonne avec des informations faisant état de la démission du Directeur Général des Impôts (DGI), M. Hamma Hamadou. Certains médias de la place ont même fait leur « Une » avec cette information ».
Du côté des autorités du Ministère des finances, c’est le silence radio et même l’intéressé maintient ce flou artistique.
Très touché, M. Hamma Hamadou a indiqué ceci sur les réseaux sociaux : « Chers amis qui suivez mon actualité personnelle, j’ai pu lire, depuis quelques jours, des commentaires de tous ordres me concernant dans la presse et les réseaux sociaux. Si je m’abstiens d’en faire quelque écho, en ce qui concerne ma vie professionnelle malheureusement devenue, par étalage médiatique, si publique aujourd’hui, je me permets de souligner le caractère erroné de l’opinion politique (je rappelle que je suis bien FONCTIONNAIRE et APOLITIQUE, autant qu’un agent de l’État le peut) que certains en expriment, notamment dans mes relations avec le Ministre d’État, Omar HAMIDOU TCHIANA.
Je vous remercie tous cordialement des énergies positives que vous continuez de m’envoyer, dans ces moments. Je dois également vous dire que vos messages de sympathie m’ont bluffé et permis de prendre ma douleur à crédit.
Vous le savez, le Ministre TCHIANA m’a fait l’amitié de me choisir comme Conseiller principal, dans des conditions si particulières, et je m’honore d’avoir travaillé sous ses ordres. Je lui en suis tout autant reconnaissant.
Je saisis cette occasion pour redire qu’Omar est un ami avec lequel je partage, depuis des lustres, les valeurs de professionnalisme, compétence et loyauté, à tous égards. Je n’ai, bien évidemment, AUCUN problème avec lui, surtout d’ordre politique, actuellement.
Comme vous pouvez le comprendre, je lui voue, et je crois qu’il en est de même pour lui à mon égard, une grande estime.
Tout autre commentaire sur cette relation n’engage que celui qui l’exprime.
Je souhaite donc que ça vous soit su. Vous valez tous bien !
Avec toute ma sincérité ! »
A bien lire entre les lignes, l’intéressé n’a ni infirmé, ni confirmé cette information. Il laisse ainsi l’opinion nationale sur sa soif de connaître la vérité sur cette affaire. En tout cas, officiellement la démission n’est pas confirmée par qui de droit.
Cependant des sources dignes de foi font effectivement état de tentatives de démission de la part du DG qui serait victime d’un acharnement de sa hiérarchie, qui, tout le temps lui demande, de tout faire pour mobiliser le maximum des ressources internes, tout en soutirant et bloquant les redressements opérés par la DGI contre certains contribuables récalcitrants ou malveillants, tout simplement parce qu’ils sont du système.
Face à ce dilemme, M. Hamma Hamadou aurait voulu laisser la place à quelqu’un de plus flexible. Mais le Ministre délégué au Budget, M. Mohamed Bouchard n’aurait pas été de cet avis et serait allé voir le Président Issoufou pour lui proposer de garder l’actuel DGI à son poste afin de prévenir tout rupture de la dynamique de mobilisation des ressources internes à un moment aussi sensible.
La même source nous indique que le Ministre des finances, Gilles Baillet serait, quant à lui, prêt à accepter cette démission car nul n’étant, de son point de vue, indispensable dans une administration organisée.
Néanmoins après recoupement de plusieurs informations, on serait tenté de se demander ce qui se cache réellement derrière cette vraie fausse démission. S’agit-il, comme l’affirme un journal de la place, des tentatives de l’intéressé d’aller «monnayer» ses services ailleurs (on parle d’une banque au Ghana) ? ou bien s’agit-il de manœuvres du DG, il en disposerait plus d’une dans son sac pour intimider et vouloir, de ce fait, garder la haute main sur les impôts?
En tout état de cause, l’homme serait, au gré de ses intérêts, un spécialiste de changements de veste chaque fois que certains évènements tels que les élections, les changements et les fins de régimes, se profilent à l’horizon.
Au demeurant, on l’a su membre de l’équipe Tandja d’abord au Cabinet présidentiel comme Conseiller et Directeur Général des Impôts, grâce à son ami Lamine Zen alors Directeur de Cabinet du Président de la République et Ministre de l’Economie et des Finances. On l’a su également Directeur Général des Impôts (le seul cadre des Finances n’ayant pas été limogé par Salou Djibo au lendemain du coup d’Etat du 18 février 2010) et Directeur Général de SOPAMIN sous la transition militaire grâce, semble-t-il, à Mme Saliah alors SG du Gouvernement et à des alliances de famille comme le laisseront entendre certaines sources. On l’on a su enfin Conseiller du Ministre d’Etat Omar Tiana, puis aujourd’hui DGI grâce à ce dernier, sous le régime du Président Issoufou Mahamadou
Quelle alchimie dispose donc M. Hamma Hamadou pour réussir à se la couler douce sous tous les régimes possibles (Tandja1,Tandja2 (tazarce) Général Salou alias TGV et Guris ) ?
Il y a certainement anguille sous roche ; mais la suite de ce feuilleton nous en dira un peu plus…