Le président nigérian Muhammadu Buhari doit réaliser cette semaine ses premiers déplacements à l’étranger depuis son investiture en se rendant au Niger et au Tchad pour parler de la lutte contre Boko Haram, a déclaré son porte-parole lundi.
Selon Shehu Garba, les "des questions de sécurité" seront au coeur de ce voyage de deux jours qui débutera mercredi. Ces deux pays voisins participent depuis février avec le Cameroun à une opération militaire régionale qui a permis à l’armée nigériane d’enregistrer un certain nombre de victoires contre le groupe islamiste armé.
M. Buhari, qui a prêté serment vendredi, a fait de la lutte contre Boko Haram, "un groupe de gens fous et sans Dieu", la priorité de son mandat.
Moins de 12 heures après le discours du nouveau chef de l’Etat, des membres du groupe islamiste lançaient une attaque contre un quartier de la périphérie de Maiduguri, la plus grande ville du nord-est du pays, à l’aide de lances-roquettes.
Dans la journée samedi, un attentat-suicide a fait au moins 26 morts dans une mosquée de Maiduguri, et plus tard dans la soirée, des islamistes ont pillé des magasins et des stations service et brûlé des bâtiments administratifs dans deux villes de l’Etat voisin de Yobe.
Le Niger et le Tchad ont des frontières communes avec cette région du Nigeria, épicentre de l’insurrection qui a fait plus de 15.000 morts depuis 2009.
L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, longtemps critiqué pour son inaction face à Boko Haram, avait aussi reproché à son tour aux pays voisins de ne pas s’engager assez fermement contre le groupe islamiste.
Le président tchadien Idriss Deby a pour sa part souvent critiqué le manque de coordination, de la part de l’administration de M. Jonathan, et a appelé plusieurs fois à une meilleure coopération régionale.
L’ancien putschiste Buhari, connu pour sa poigne de fer, a remercié vendredi dans son discours le Tchad, le Niger et le Cameroun pour leur aide militaire, mais il n’a pas donné plus de détails sur le sens qu’il voulait donner à cette coopération.