Lancée dans une politique de présentation de ses activités à l'étranger, la Bourse de l'UEMOA souffre du faible volume d'échanges sur le marché.
"Pour les investisseurs, la liquidité est l'enjeu majeur, et sur la Bourse régionale des valeurs mobilières [BRVM] de l'UEMOA, c'est évidemment un gros problème", estime Martin Gollner. Comme de nombreux autres investisseurs internationaux, le codirigeant de la banque d'investissement First Frontier ne cherche pas à masquer une évidente réalité. Malgré les progrès accomplis ces dernières années, avec des volumes d'échanges quotidiens d'environ 500 000 euros en 2011 à plus de 1 million d'euros en 2014, la BRVM reste encore trop peu animée pour attirer les grands fonds spécialisés sur les marchés émergents. "À la City de Londres, d'autres places africaines comme le Nigeria ou le Kenya sont très populaires", ajoute David Suratgar, un vétéran de la finance britannique.
Là-bas, les échanges sont huit à vingt fois supérieurs à ceux d'Abidjan... Sous la houlette des infatigables Edoh Kossi Amenounve, nommé directeur général en août 2012, et Gabriel Fal, président depuis janvier 2013, la BRVM s'est donc lancée comme la plupart des places boursières dans une politique de présentation aux investisseurs. Un premier rendez-vous a eu lieu à Paris en 2014. Le 29 avril 2015 à Londres, les dirigeants de la BRVM ont réuni une centaine de personnes dans le temple de la finance, le London Stock Exchange, pour tenter de convaincre la City d'investir sur la place ouest-africaine. Ils devraient faire de même bientôt à New York et sans doute dans une place moyen-orientale.