Abuja - Un haut gradé nigérian a été nommé à la tête d’une force d’intervention militaire africaine régionale renforcée contre Boko Haram, attendue depuis longtemps, a annoncé Abuja mercredi.
Le quartier général de l’armée nigériane a annoncé que le major général Tukur Yusuf Buratai a pris ses fonctions de chef de la Force d’Intervention Conjointe multinationale (MNJTF) à N’Djamena, capitale du Tchad.
Forte de 8.700 militaires, policiers et civils, la Force regroupe le Nigeria et ses voisins le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin.
Les cinq pays se sont entendus au début de cette année pour intensifier leur coopération pour endiguer la menace régionale que constitue le groupe islamiste, dont l’insurrection a déjà fait au moins 15.000 morts depuis 2009.
Les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun ont déjà engagé des opérations conjointes contre Boko Haram dans le nord-est du Nigeria et dans ses régions frontalières depuis février, avec succès.
La MNJTF, dont le principe a été adopté en mai l’année dernière et qui était censée être opérationnelle en novembre, a été soutenue par l’Union Africaine, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France.
Le porte-parole de l’armée nigériane Chris Olukolade a précisé qu’elle serait divisée en trois zones "pour plus d’efficacité lors des opérations, dont une dirigée à Baga."
Cette ville du nord-est du Nigeria, initialement siège de la MNJTF, avait été conquise en janvier par les Boko Haram, avant d’être reprise en février par l’armée nigériane.
La décision d’installer le quartier général de la nouvelle MNJTF à N’Djamena a été prise peu après la chute de Baga. La capitale tchadienne est le centre de commandement de l’opération antidjihadiste Barkhane menée par la France au Sahel.