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Le Gouvernement de Brigi Rafini face à la montée de la tension sociale
Publié le jeudi 4 juin 2015   |  NigerDiaspora


La
© Autre presse par DR
La marche du ROTAB


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Trente-huit (38) organisations de la société civile nigérienne ont appelé à une marche suivie de meeting, ce mardi 2 juin 2015, en vue de protester contre un certain nombre d’actes de malgouvernance qu’elle reproche au Gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini.

Cet appel à manifester intervient dans un contexte où des syndicats de plusieurs secteurs sont déjà sur le pieds de guerre suite à certaines décisions prises par le Gouvernement ou le refus de ce dernier à donner une suite favorables aux protocoles d’accord qu’il a signés avec eux.

Les organisations de la société civile qui ont appelé à la manifestation de ce mardi 2 juin 2015 entendent protester contre l’augmentation du nombre des députés ; la concession du magasin sous-douanes au groupe français Bolloré ; la mauvaise gestion de l’épidémie de la méningite ; les violations de la liberté de la presse ; la mauvaise gestion de l’insécurité ; les violences contre les citoyens par la garde présidentielle lors des déplacements du Président de la République ; les coupures intempestives d’eau et d’électricité ; la compromission des intérêts nationaux dans la gestion des ressources naturelles et la non publication des contrats Niger-Areva au Journal Officiel ; la corruption, l’impunité, l’enrichissement illicite et les violations de la liberté d’expression, d’opinions et de manifestation. On ne sait pas si cette manifestation sera autorisée par les autorités communales et de la région de Niamey. Mais au vu des différents griefs évoqués ci-dessus, on a une idée de l’ampleur du fossé qui sépare désormais le Gouvernement du Premier ministre Rafini et les 38 organisations de la société civile ayant lancé l’appel à manifester. La sortie de ces organisations a sans doute été motivée, ou tout au moins précipitée, par l’arrestation des deux acteurs de la société civile, en l’occurrence M. Moussa Tchangari, Secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens et M. Nouhou Mahamadou Arzika, Président du Mouvement patriotique pour une citoyenneté responsable. M. Moussa Tchangari a été arrêté et gardé pendant près de dix (10) jours à la Cellule anti-terroriste de la brigade nationale, après ses réactions suite à l’arrestation de certains chefs traditionnels de la région de Diffa accusés de n’avoir pas collaboré avec les Forces de défense et de sécurité dans le cadre de la guerre contre la secte Boko Haram. Quant à Nouhou Arzika, il a été arrêté et gardé pendant trois jours à la Police judiciaire, pour avoir dit que des militaires en mission dans la région de Diffa l’ont appelé pour se plaindre d’une insuffisance de moyens dans la guerre contre Boko Haram. Tous les deux acteurs de la société civile ont été libérés la semaine dernière, mais ils restent à la disposition de la justice qui les poursuit pour «atteinte à la défense nationale».

Plusieurs syndicats sur le pied de guerre

La montée aux créneaux des 38 organisations de la société civile intervient dans un contexte où plusieurs syndicats mobilisent leurs troupes pour protester contre certaines décisions du Gouvernement ou pour exiger le respect par le même Gouvernement des protocoles d’accord qu’ils ont antérieurement signés avec lui. Le mercredi 27 mai dernier par exemple, tous les principaux marchés de Niamey étaient restés fermés. Les commerçants entendaient ainsi protester contre la décision du Premier ministre Brigi Rafini de mettre en concession les magasins sous-douanes au groupe français Bolloré. Selon les responsables des syndicats des commerçants, cette mesure aura pour conséquence d’alourdir les frais de transport et de dédouanement des marchandises ; toute chose qui entraînera automatiquement la montée en flèche des prix des produits. A titre d’exemple, ils ont expliqué que le sac de riz de 50kg, qui se vend actuellement entre 18.000 et 21.000 FCFA, verra son prix grimper à 30.000 FCFA. Le très stratégique secteur des régies financières est aussi en proie à des soubresauts depuis quelques temps. Non contents de la façon dont le Ministre de l’Economie et des Finances a établi la règle de partage des ristournes, les agents des impôts menacent de faire recours à toutes les armes que la loi leur autorise pour se faire entendre. La semaine dernière déjà ils ont tenté d’observer deux jours d’arrêt de travail, mais leur grève a été interdite par la justice saisie par le ministère de l’Economie et des Finances. Dans l’autre secteur stratégique qui est celui de la santé, ce sont les médecins spécialistes qui poursuivent leurs mouvements de grève, entamés depuis un an, pour exiger une revalorisation de leurs salaires conformément au nombre des années qu’ils ont passées pour faire leur spécialisation.

Eviter de jeter de l’huile sur le feu
Le moins qu’on puisse dire est qu’avec les différents foyers de tension en présence, le Gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini n’aura pas le sommeil tranquille ces temps-ci. Cependant, il doit garder sa sérénité pour éviter de verser de l’huile sur le feu. Eviter de verser de l’huile sur le feu, c’est faire en sorte qu’il y ait un cadre formel de négociations entre le Gouvernement et les différentes structures associatives et syndicales qui appellent à des manifestations ici et là. Eviter de jeter de l’huile sur le feu c’est aussi et surtout laisser les citoyens regroupés dans ces différentes structures jouir de toutes les libertés consacrées par la Constitution, notamment celles de manifestation et d’expression. A quelques mois seulement de la fin du premier mandat du Président de la République Issoufou Mahamadou, il ne serait pas correct que son Gouvernement alimente des foyers de tension sur le front social, déjà que sur le plan politique le climat est très délétère.

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