Le Président de la République Fédérale du Nigeria, SEM. Muhammadu Buhari, a effectué une visite officielle d’amitié et de travail dans notre pays. Cette première sortie du Président nigérian lui a permis de jauger l’immense popularité dont il jouit en terre nigérienne.
Mais au-delà de la chaleur de l’accueil, cette visite du Président nigérian au Niger a permis d’aller de l’avant dans l’enracinement des relations déjà séculaires qui lient nos deux pays. C’est ainsi que la rencontre de Niamey a donné l’occasion aux deux délégations d’insuffler une dynamique nouvelle aux relations économiques et commerciales à travers la promotion des investissements, notamment en favorisant la création de succursales bancaires dans les deux pays. Ils ont également convenu d’instaurer la clause de la Nation favorisée entre les deux pays. Cette volonté commune de revitaliser les échanges va certainement se traduire par l’accroissement des échanges entre le Nigéria et le Niger. D’ailleurs, à ce titre, le Président Issoufou Mahamadou a appelé de tous ses vœux la mise en œuvre de projets d'infrastructures routières de voisinage et de projets d'interconnexion ferroviaire pour promouvoir le commerce entre nos deux pays.
Ce n’est un secret pour personne, les Présidents Muhammadu Buhari et Issoufou Mahamadou partagent la même vision, la même détermination, la même conviction et le même engagement patriotique. Ils sont tous deux connus pour leur fermeté dans la lutte contre le terrorisme et les extrémistes de Boko Haram. Ils sont tous deux intransigeants quand il s’agit d’agir dans le sens de la défense de l’intégrité de leurs territoires. Car, pour les deux hommes d’Etat, il ne peut y avoir de développement sans sécurité. C’est pourquoi à Niamey, Buhari et Issoufou se sont engagés à renforcer les opérations de patrouilles transfrontalières mixtes sous les auspices de la Grande Commission mixte nigéro-nigériane en les dotant de beaucoup plus de moyens humains, logistiques et financiers. Car, la nécessité de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens est un enjeu qui ne doit souffrir d’aucune ambiguïté.
En défenseurs farouches de la paix et de la sécurité, les Présidents Issoufou et Buhari ont réaffirmé leur volonté de mutualiser les forces pour combattre Boko Haram. A ce titre, le Président Issoufou Mahamadou en appelle de tous ses vœux l'opérationnalisation de la Force Multinationale Mixte. « Je sais, Monsieur le Président, après avoir écouté votre discours d'investiture, que votre grand pays s'engagera effectivement à la mise en place de cette force qui nous permettra d'éradiquer définitivement Boko Haram et, ramener la quiétude sociale. Dans ce combat, je vous réitère l'engagement et la détermination des Forces de Défense et de Sécurité du Niger à ne ménager aucun effort, aucun sacrifice. Du reste, l'accord de défense entre nos deux pays nous offre le cadre adéquat pour faciliter la collaboration entre nos Forces. C'est également l'occasion pour moi de saluer votre décision de transférer à Maiduguri le commandement opérationnel pour lutter contre Boko Haram », a-t-il dit en s’adressant à son homologue nigérian.
Pour sa part, le Président Buhari a expliqué que son gouvernement mettra en œuvre son engagement pour venir à bout de ce groupe terroriste. La première mesure, a-t-il dit, c’est de transférer le centre de commandement militaire opérationnel contre Boko Haram à Maiduguri jusqu’à ce que le groupe soit totalement défait. Le Président nigérian s’est dit convaincu qu’avec la collaboration du Niger, du Tchad, du Cameroun et du Bénin, l’insurrection sera éradiquée sur l’ensemble du bassin du Lac Tchad avec l’aide de Dieu ». Toutes choses qui viennent nous prouver aujourd’hui, que le Président Issoufou Mahamadou a fait preuve d’une grande clairvoyance en engageant nos Forces dans la lutte contre Boko Haram au Nigeria, comme il l’a déjà fait au Mali. Les 3 et 4 juin 2015, un frère a séjourné parmi les siens. Il a trouvé en face de lui, un frère et ami aussi déterminé qu’engagé à la reconstruction de la sous-région.
Travaillons donc ensemble, comme l’a si bien dit le Président Issoufou, pour que nous puissions faire progresser les programmes, notamment ceux de la CBLT, de l'ABN, de la CEDEAO, et particulièrement pour cette dernière, les chantiers de la création de la monnaie unique, de la libéralisation des échanges et du Tarif Extérieur Commun. Bref, travaillons pour traduire en actes le refrain de la célèbre chanson de Mahamadou Gao, selon lequel le Niger et le Nigeria sont deux sœurs jumelles.