Le Président de l’Assemblée Nationale, président du MODEN FA Lumana, a choisi la tribune du parlement nigérien, le lundi 04 mars 2013, à l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire de l’Institution qu’il préside, pour réagir par rapport aux soubresauts qui affectent la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), l’alliance actuelle au pouvoir.
Aux dires de Hama Amadou, qui n’est pas allé en profondeur du sujet, ‘’rien de sérieux’’ tout est rumeurs pour ‘…discréditer systématiquement et régulièrement les hommes politiques afin de convaincre l’opinion publique et ceux qui ont les moyens de la force, qu’il faut changer la classe politique par décret et ouvrir peut-être ainsi faisant des perspectives aux recalés de la démocratie’’. Sur la défensive, le Président Hama Amadou, très amer, s’est acharné sur la presse nationale, sans apporter un démenti aux informations, qu’il a qualifiées de ‘’rumeurs’’, véhiculées par la presse ces dernières semaines. Pas d’éclairci sur les intentions qu’on prête à son parti de quitter la majorité au pouvoir, pas non plus de réponses sur l’insatisfaction du MODEN FA Lumana sur la gestion actuelle du Pouvoir.
Seule évolution, Hama Amadou a donné la garantie qu’au cours de cette session, il n’y aura pas de motion de censure émanant de la majorité. Pour le reste, le Président du MODEN, président de l’Assemblée Nationale l’a balancé dans le panier de la ‘’folles rumeurs publiques’’, ‘’de la désinformation’’, ‘’de l’intoxication’’, ‘’de la diffamation’’, jetant son dévolu sur la presse écrite nationale, allant jusqu’à recommander un recadrage de la liberté de presse au Niger. Des engagements solennels qui sonnent la trêve Sut toute la ligne, le Président de l’Assemblée nationale s’est voulu rassurant.
‘’rien de sérieux’’, tout se résume à la rumeur publique et aux écrits pernicieux de quelques plumitifs de nos médias en mal de sensationnel, ou des propos de ces mercenaires de la plume aux services d’intérêts extérieurs, qui sont payés pour faire l’événement qui ruinerait les capacités du régime à mieux défendre les intérêts du pays’’, a martelé le président Hama Amadou visiblement choqué par les informations véhiculées par la presse ces dernières semaines sur l’atmosphère tendue au sein de l’Alliance, notamment sur les intentions du MODEN Lumana, le parti de Hama Amadou à claquer la porte à la MRN, sur l’éventualité d’une motion de censure contre le gouvernement de Brigi Rafini au cours de cette session ordinaire et surtout sur les propos tenus par le président du MODEN Lumana au cours de sa tournée à la côte. Face à toutes ces informations et analyses, le Président Hama Amadou a été catégorique.
‘’…Nous ne prendrons jamais l’initiative de compromettre les fondations de sa stabilité institutionnelle actuelle sans un motif grave touchant la loi fondamentale ou résultant de l’exercice du pouvoir à des fins personnelles ou partisanes susceptibles de frustrer l’intérêt national’’, déclarera-t-il, pour lever toute équivoque sur les ‘’intentions sournoises’’ qu’on lui prête, relativement à des agissements susceptibles de ramener le Niger dans l’instabilité politique. ‘’En ce qui nous concerne en tout cas, je tiens à l’affirmer solennellement, cette session ne connaitra de notre fait aucune crise, ni aucun bouleversement politique quelconque’’, écartant ainsi le doute qui habite les esprits de nombreux nigériens qui redoutent une motion de censure de la majorité contre le gouvernement.
Par ces engagements solennels du Président de l’Assemblée nationale, on peut s’attendre à une sorte de trêve au sein de la majorité MRN gagnée par une terrible suspicion ces dernières semaines. Du moins pour cette session parlementaire si on s’en tient au discours du président de l’Assemblée nationale. Les non-dits du repli de Hama Amadou Cependant, il faut dire que le revirement observé dans le discours du Président de l’Assemblée nationale n’est pas étranger au laborieux processus de consultations au centre duquel Hama Amadou a eu du mal à se défendre. On annonce à cet effet, une série de rencontres, la semaine dernière, qui ont regroupé le Président de la République Issoufou Mahamadou et le Président de l’Assemblée nationale Hama Amadou et, à un autre niveau, la délégation du PNDS-Tarraya dirigée par Bazoum Mohamed et celle du MODEN Lumana par Hama Amadou.
Au cours des différents entretiens qui ont marqué ces rés, il était question notamment pour les responsables du principal parti de la majorité, le PNDS, de réévaluer l’évolution de l’alliance et d’en tirer des engagements fermes. Ce qui pourrait mettre le Président du MODEN Lumana, le président de l’Assemblée nationale un peu dos au mur par rapport aux agissements qu’on lui attribue et le maintien de son parti au sein de l’alliance MRN. Mais par finir, les différents points de faiblesse de l’Alliance ont été largement discutés et toutes les divergences aplanies, selon les mêmes indiscrétions. Revenu à de meilleurs sentiments après toutes ces rencontres, le Président du MODEN Lumana fera part de ces différents entretiens à la direction de son parti, où on appelle de plus en plus à un retour à l’apaisement.
Le vice-président Salah Habi Mahamadou, le Ministre de la santé Soumana Sanda, le ministre des mines et de l’industrie Omar Hamidou Ladan Tchiana, Malam Sani Malam Maman, entre autres, plaideront tous en faveur de la sauvegarde de la majorité non sans reprocher quelques débordements au président Hama Amadou. Finalement, face à tout ce front Hama Amadou n’a eu d’autre choix que de réunir, le samedi 02 mars 2013 au siège de Lumana, les députés de la Majorité pour calmer les esprits. Tout ce que vous avez entendu et lu dans la presse n’est que de la rumeur véhiculée à dessein pour nuire à ma personne, à mon parti avec le sombre objectif de casser l’alliance au pouvoir, a-t-il indiqué en substance aux députés de la majorité. Il insistera sur la nécessité de la cohésion au sein de la majorité et sur le fait qu’il n’y aura aucune motion de censure à l’endroit du gouvernement au cours de cette session.
Tir à boulet rouge sur la presse nationale Si le discours du Président de l’Assemblée nationale a calmé les esprits au sein de la majorité MRN, il a toutefois semé l’inquiétude dans les rangs de la presse. Très remonté vis-à-vis de la presse écrite nationale, Hama Amadou a été à la fois critique et menaçant à l’endroit de la liberté de presse. ‘’...tout se résume à la rumeur publique et aux écrits pernicieux de quelques plumitifs de nos médias en mal de sensationnel, ou des propos de ces mercenaires de la plume au service d’intérêts extérieurs, qui sont payés pour faire l’événement qui ruinerait les capacités du régime à mieux défendre les intérêts du pays’’, a-t-il caricaturé. Tout vise à semer le doute et la suspicion dans les esprits en rendant l’atmosphère politique irrespirable, accusera-t-il. Des propos inquiétants sur le régime de la liberté de presse au Niger qui a consacré la dépénalisation de certains délits de presse.
L’inquiétude et la menace résident dans ce passage fort significatif du discours du président de l’Assemblée nationale : ‘’Mais un journaliste quel qu’il soit, ne peut troubler la sérénité politique du pays si la liberté de presse telle qu’elle est aujourd’hui admise au Niger, n’a pas été conçue pour lui permettre de s’adonner en toute impunité aux turpitudes et aux excès qui mettent en ce moment à mal la sérénité politique dans le pays.’’, regrettera-t-il, comme pour remettre en cause l’ordonnancement juridique actuel de la liberté de presse au Niger. Il est vrai qu’il précisera qu‘’il ne s’agira pas bien sûr de restaurer la censure ou de réhabiliter les peines d’emprisonnement pour les délits de presse, mais il s’agirait tout simplement d’insérer les garde-fous nécessaires dans la loi, qui contraindraient les uns et les autres, à une meilleure observance des principes, des règles et de l’éthique professionnelle dans le métier de la presse’’.
Tout compte fait, les propos de Hama Amadou laissent planer de graves menaces sur la liberté de la presse et les travaux de la session parlementaire qui viennent de s’ouvrir seront à surveiller par rapport à d’éventuelles restrictions- puisque c’est cela qui intéresse manifestement le président de l’Assemblée nationale- sur l’ordonnance portant régime de la liberté de presse au Niger qui pourront en sortir.