Les organisations de la société civile nigérienne ont condamné, lundi à Niamey, l’agression verbale et ‘’les menaces de mort’’ proférées contre le coordonnateur exécutif du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB), Ali Idrissa, par le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou.
Vu la gravité des faits et, tout en lui apportant leur soutien, les organisations de la société civile qui donnaient un point de presse, ont exhorté le coordonnateur du ROTAB à porter plainte contre le ministre.
Selon Issa Garba, membre de la société civile et témoin de la scène, l'incident a eu lieu quand, après la déclaration de vendredi dernier appelant les Nigériens à prendre part à la marche citoyenne du samedi, il s'était rendu avec Ali Idrissa, aux environs de 15 heures, au ministère de l'Intérieur.
Ali Idrissa devait s'y s'enquérir du niveau d'avancement d'une demande de visa en faveur de la directrice internationale du Réseau ‘'Publiez ce que vous payez'' (PCQVP), Marinke Van Riet, qui est attendue au Niger pour un séminaire.
Non seulement Ali s'est vu refuser l'accès du ministère, mais le ministre lui-même est sorti pour lui intimer l'ordre de s'en aller avant de proférer des menaces à son encontre, allant jusqu'à le menacer de ‘'le liquider physiquement'', a témoigné Issa Garba.
Selon lui, le ministre lui aurait même suggéré d'aller se plaindre où il veut, y compris à la Radio télévision Labari (RTL) dont Ali Idrissa est le directeur général.
Le ministre Hassoumi Massaoudou fait l'objet d'une plainte du Syndicat autonome des magistrats du Niger qui l'accuse d'outrage à magistrat, de jet de discrédit contre une
décision de justice et de diffamation.